Les proches d’Auguste Cathala ont fleuri la stèle du souvenir.
Le destin tragique d’Auguste Cathala, assassiné par l’occupant nazi à la ferme du Roudié, a été évoqué dimanche, au pied de la stèle érigée à l’entrée du village par les FTPF (Francs-tireurs et partisans français). Cette journée du souvenir a été commémorée en présence de la famille d’Auguste Cathala, de Francis Routelous et Jacques Boulbès, maire et adjoint de Montjardin. Une cérémonie intime qui a permis de raviver la mémoire et de rappeler la chronologie des événements qui allaient précipiter le destin du fils aîné de Marius et de Marie Cathala, âgé de 19 ans. Harcelé par ceux qui seront bientôt ses bourreaux et qui le poussent sur le chemin devant les conduire jusqu’aux résistants, Auguste Cathala sait qu’il faut gagner du temps. Il choisira d’abord d’ignorer le chemin le plus court, puis, arrivé dans une clairière, il signale sa présence. Ainsi alertés, les membres du maquis « Faïta », établis dans la ferme du Roudié, échapperont aux griffes de la 5e compagnie du capitaine Nordstern.
Les témoignages et les photographies retrouvées, ne laissent aucun doute quand à la manière dont les « hordes nazies », firent payer à Auguste Cathala un comportement qui permettait aux soldats de l’ombre, d’échapper à un piège tendu avec la complicité des miliciens chalabrois. La veille, dans la ferme familiale des « Vinsous », Auguste Cathala avait partagé le repas familial avec Paul Alcantara, André Riffaut, Lolo Mazon, et l’imminence d’un débarquement avait été évoquée. Le 25 mai, Auguste Cathala était inhumé dans le petit cimetière de Montjardin, et à la nuit tombée, sa sépulture recevra la visite d’un groupe de maquisards venus déposer un bouquet de fleurs orné d’un ruban tricolore.
Soixante et dix-sept années ont passé mais ce cruel souvenir qui symbolise la générosité jusqu’au don de soi reste intact dans les mémoires. « Les meilleurs émergent de partout. Ils ne relèvent ni d’une caste, ni d’une tradition, ni d’une émission de diplômes. Ils émanent d’un acte de leur conscience et de leur énergie » (juillet 1946 André Rousseaux).
Photo Maurice Mazon