Il y a bien longtemps, sur un parchemin froissé au fond du vieux cartable d'un potache de 5e A, une prophétie fut découverte, écrite en lettres de jus du raisin de la vigne de Marco : « Quand la bête d’acier rouge se posera devant le temple du savoir, la moisson des esprits commencera, et le collège Antoine-Pons connaîtra son éveil ». Personne n’y croyait. Jusqu’au jour où elle est apparue, à quelques heures seulement des grandes vacances. Sans bruit. Sans chauffeur. Sans but apparent. Une moissonneuse-batteuse, légèrement cabossée mais profondément énigmatique.

Depuis, les événements étranges s’enchaînent, et les anciens du village se rassemblent chaque soir devant la grille, pour chuchoter des incantations agricoles : « Batteur, tire-paille, secoueurs, charrue et râteau… Ô Fiatagri 3500, guide enfin les moissons cérébrales que nous dédaignâmes de faire voilà bien longtemps maintenant,... et hélas ! ». On dit que la moissonneuse veille sur le savoir, mais attention, la prophétie prévient aussi : « Si l'on tente de la remorquer… le collège se transformera en silo à grain éternel ». Alors prudence, car la moissonneuse n’est peut-être pas là par hasard.