Disciple de Saint Pierre jusqu'au bout des doigts, Badaluc LIII avait tenu à faire une visite en ville.
L’incompréhension était à son comble dimanche 9 avril au soir, lorsque son éminence 53e du nom, faisait les frais ardents d’une controverse engagée entre partisans de la production de sardines à l’eau-de-vie, et adeptes de la production de poissons avec les yeux dans les coins.
La veille pourtant, les portes de la cité avaient été ouvertes plutôt en grand, et celui qui de prime abord était confondu avec le fameux « Pescaïre del pount del Blau », se révélait être le non moins célèbre cap-hornier Badaluc LIII. Dompteur des 40e rugissants, auquel les édiles chalabrois avaient promis des ponts d’or, en réponse aux effarantes promesses distillées par icelui.
Faisant fi du tangage et du roulis, l’œil fixé sur son bouchon, notre matelot faisait honneur à la corporation des loups de mer, telle qu’illustrée dans cet extrait d’un grimoire retrouvé dans les abysses du Blau : « Les marins sont en mer dès l'aurore, en mer dès le matin, en mer dans la journée. Ils ont la mer devant, ils ont la mer derrière. Ils ont la mer de tous les côtés » (air connu, sinon, se rapprocher d'un membre de l’OPVC).
Mais cette fois, nul besoin de sortir la corne de brume, même Guy, gardien de phare à l’entrée de l’estuaire du Cazal avait jugé inutile d’allumer la lampe. Au compas, et juste au compas, les mariniers enrôlés par sa Majesté Badaluc n’avaient plus qu’à investir une cité en liesse, pavoisée, et sûre de son avenir. Ce qu’ignorait l’équipage du comité festif, c’est que le consortium Nosaus Avèm Sanqueta Alavetz (NASA), avait braqué tous ses satellites sur le Kercorb, afin que le vaisseau guidé par l’insubmersible Jojo arrive à bon port et à l’heure dite.
Mais il aura suffi que le vent tourne pour que la mer monte, et au lendemain d’une nuit de liesse à laquelle était parvenue à se joindre une bande de squales élevés au biberon dans le bassin du cours d’Aguesseau, les quais d’un boulodrome à moitié dénationalisé arrivaient à peine à repousser les déferlantes. En était-ce trop pour un tribunal en habits, force est d’en convenir, tant le verdict aura été implacable. Malgré la plaidoirie de Mestre Refresco Barrals du barreau de l’Esturgat, défenseur motivé mais esseulé sous sa robe, et qui, il faut s’en souvenir, avait pris sa première truite presque jour pour jour voilà 15 ans, Badaluc et son embarcation allaient devenir la proie des flammes, comme le Bounty avait pu l’être, victime des révoltés du même nom.
Badaluc LIII est mort, vive Badaluc LIV. Un grand bravo à la jeune équipe du comité de carnaval, laquelle donne rendez-vous en 2024, avec encore plus de ficelles à son arc.
Arrivée en fanfare pour un illustre invité en Kercorb
Ce qui ne semble pas au goût de tout le monde, comme ici avec les salariés de la conserverie de sardines à l'eau-de-vie
La cérémonie protocolaire a pu aller à son terme, avec la remise des clefs de la ville au président Loïk Rosich
Recordmen des révolutions autour de l'astre terrestre, les représentants de la NASA ont eu droit à une parade sur les boulevards
Les apprentis percussionnistes sont à bonne école
Malgré la proximité d'un banc de requins, notre saxophoniste enchaîne les blanches et les noires
La solide réputation du barreau de la Bordo des Defabaïres repose sur Mestre Pasqueta Tin-tan Tin-tan, Mestre Tusta Buetas et Mestre Doulentizo
Quant à Mestre Refresco Barrals, il était à deux doigts de sauver son client
Farandole finale et derniers accords sur la Place Charles-Amouroux
Un album-photo Badaluc 2023 a été mis en ligne