L’article mis en ligne aujourd’hui avait été publié dans l’Indépendant, édition du lundi 8 mai 2006.
Badaluc XXXVIII a accepté la sentence sans sourciller.
Quelle est donc l’erreur fatale qui aura fait trébucher sa majesté Badaluc le XXXVIIIe dans les flammes d’un immense bûcher illuminant la Métairie de la Ville, au crépuscule d’un dernier dimanche d’avril ? Cette question restera hélas sans réponse et pour cause. Les membres du tribunal de la cour des « Tataoubas », piquant des deux dès l’annonce du verdict, ont trouvé leur salut dans une fuite honteuse, ce qui étaye la thèse de l’erreur judiciaire.
Ces faits remontent à dimanche, pourtant, samedi tout allait à merveille, pour le roi des tempêtes et le prince des fjords, lequel allait à sa guise sur les cours chalabrois dans son superbe drakkar. Guidé par Thor et Odin, mais plus sûrement par ses deux « manhac pimpinots » (photo ci-dessous), Badaluc avait remonté la vallée du Blau, évitant les pièges qui pullulent dans les méandres du fleuve Chalabreil.
Son arrivée en Kercorb, sous les acclamations d’une foule gagnée par le délire, avait offert aux solistes de l’OPVC soutenus par leurs comparses des « Grapp’s del Negret », des Hauts de l’Aude et de Paco, de Tonton à Faim, l’occasion de prouver qu’ils connaissent la musique. La fête serait belle, d’autant que l’air du pays chalabrais semblait avoir des vertus tranquillisantes sur les hordes de Vikings venues soumettre la cité du Kercorb.
Hélas, le contrat signé dans le plus grand secret avec Aristide, l’homme aux mille élixirs, allait précipiter la perte de Badaluc. Ronflant toute la nuit, les alambics dressés ça et là sur les cours Colbert, Sully et d’Aguesseau, allaient déverser leurs flots d’hydromel, transformant la capitale du « tougnol », en une pétaudière sans nom. C’en était trop pour le tribunal d’inquisition. Successeur d’une illustre dynastie, Badaluc XXXVIII allait dignement s’évanouir dans des volutes de fumée blanche, muni d’un billet sans retour pour la vaste enceinte du Valhalla.
Malgré leurs masques, les artisans de ce brillant succès carnavalesque se reconnaîtront. Vers eux vont nos plus vives félicitations, et pour toutes celles et ceux qui brûlent de remettre cela, rendez-vous en 2007. Badaluc XXXVIII a vécu, vive Badaluc le XXXIXe.