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pierre castres

  • Lettre de Poilu

    pierre castres

    Le texte mis en ligne avait paru dans le Tome XII, édité en septembre 2015 par l’association Il était une fois Chalabre, à l’occasion du Centenaire de la guerre 1914-1918. Il s’agit de la dernière lettre que Pierre Castres adresse à sa famille, depuis Monastir, en Serbie. Le bulletin de décès le déclarera « Mort pour la France » à la date du 20 mars 1917.

    pierre castres

    pierre castres« Lundi 19 mars 1917 (après la soupe du soir).

    Ma chère Claire

              chers tous.

    Je croyais recevoir de tes nouvelles ce soir. Je n’ai pas eu ce plaisir. Jean a été plus favorisé. Il a eu une carte de Jeanne du 2 mars. Il est venu m’en faire part et me demander si de mon côté j’avais eu de vos nouvelles. Nous avons causé un bon moment ensemble, puis le lampion (ordonnance) est venu le chercher pour aller à la soupe. Il m’a prié de vous donner le bonjour de sa part. Il va très bien et attend avec impatience le jour de la paix. On nous a lu ce matin au rapport que les troupes françaises avaient fait une avancée assez appréciable sur le front français. Il nous tarde à tous d’avoir de plus amples détails sur les opérations en cours. De notre côté il arrive tout le temps des prisonniers Bulgares pris par les français du côté de Monastir. Parmi les Bulgares il y a quelques Boches et même des Turcs. Ils sont crottés et paraissent fatigués, il y a paraît-t-il 2 mois qu’ils sont en première ligne. Nous avons vu leur pain qui est presque aussi noir que celui des boches. Ils paraissent en avoir assez de la guerre et se plaignent des Allemands qui leur ont pris tout ce qu’ils avaient dans leur pays pour ravitailler les soldats allemands et à eux ils leur font serrer la ceinture. Tous les officiers sont généralement des Boches, ainsi que les artilleurs. Le canon tape dur et je crois que nous réussissons à faire du bon travail. Je ne crois pas que nous attendions longtemps à aller entendre la musique d’un peu plus près. J’espère que cela se passera en famille. Il paraît qu’ils se rendent assez facilement.

    Espérons que ce sera le dernier coup et que la paix nous arrivera bientôt.

    Je vais bien et n’ai pas du tout le cafard.

    Bonne santé et bon espoir.

    Le bonjour à la famille François ainsi qu’à tous les amis. Il nous tarde de savoir si les copains Faure et Fournès se sont bien sortis de l’échauffourée.

    Bons baisers à toute la famille.

    Je vous embrasse à tous de tout mon cœur.

                         Ton petit Pierre ».

    pierre castres