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Oceano nox

picharra clubDe gauche à droite : sur la terre ferme, Patrice Rodriguez, à bord de « l’Insubmersible », Jean-Jacques Conte, Raymond Dumay, Jean-Louis Perrier, Yves Jalabert dit "Milou" et Jean-Marc Almecija.

« Oh ! combien de marins, combien de capitaines, Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ? ...». Chacun devait avoir ce poème de Victor Hugo en tête, en ce lundi de Pâques de 1981, à l’heure de monter à bord d’embarcations que d’ingénieux concepteurs avaient oublié de faire homologuer. N’écoutant que leur courage, qui pourtant leur en disait peu, les membres du « Picharra Club », fondé par Christian Amouroux, monteront finalement à bord comme un seul homme. Amarrés depuis la veille dans la rade du pont du Blau, les deux bateaux baptisés au pied levé "Le Picharra" et "l'Insubmersible", devaient emmener nos intrépides navigateurs, jusqu’au point de rendez-vous fixé pour déguster l’omelette pascale, soit le plus loin possible.  

picharra clubA bord du « Picharra », Daniel Tournois, François Lorca et Christian Amouroux.

Les affaires de nos mariniers commenceront à se compliquer lorsque les embarcations sorties des eaux territoriales du Blau aborderont les flots tumultueux de la redoutable rivière Hers, gonflée par la fonte des neiges d’un pic St Barthélémy visité trois mois auparavant. La technique de la godille ne suffira pas à garder le cap, et malgré le support de la musique principale des équipages de la flotte, les esquifs de nos apprentis marins vont sérieusement tanguer. Avant de tutoyer les graviers amassés à l'embouchure du Chalabreil, affolant truites et barbeaux déjà malmenés par une ouverture que René Berland avait qualifiée de réussie. Cette situation dantesque, certainement à l’origine de l’expression désormais bien connue, « Les gars, on est sur les graviers », n’altèrera pas la volonté de nos huit matelots. Suivie depuis la berge par une nuée de compagnons ayant pris soin de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, la flottille devra se résoudre à jeter l’ancre sous les pommiers de Camplimoux, terme d’une odyssée frisant l'inconscience. Après avoir réussi un accostage des plus acrobatiques, le retour sur la terre ferme sera célébré autour d'une grillade assurée par André et Victor, agapes conclues par la traditionnelle omelette flambée, en famille et entre amis.  

C'était il y a trente ans et ce petit retour en arrière, chargé de souvenirs, offre l'occasion de souhaiter à toutes et tous, d'excellentes fêtes pascales.  

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