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C’était hier : Patrick, le dernier rémouleur

L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du dimanche 11 août 2002.

patrick le rémouleurPatrick fait le nécessaire pour que tout taille pour le mieux (photo archives, août 2002).

C’était samedi et pendant qu’une pluie fine s’obstinait à se répandre sur le festival Evo Metal, Patrick n’avait pas à se soucier de mouiller sa pierre pour aiguiser les lames, luisant sous le regard admiratif de Léon, son chien. C’est que Patrick exerce le métier de rémouleur, un de ces métiers oubliés dont on retrouve déjà les traces aux environs des années 1300. Equipé d’un matériel sophistiqué qui a forcément évolué au fil du temps, notre « esmouleur » appartient à une corporation qui détient le privilège de rajeunir le fil des rasoirs, des ciseaux, des couteaux du ménage. A le voir ainsi rendre toute son efficacité aux cisailles, sécateurs et autre hache d’agriculteur, Patrick nous fait toucher du doigt la réalité quotidienne de nos ancêtres. Entre deux lames et une tape amicale sur le museau de Léon, Patrick explique comment ses prédécesseurs étaient tenus de posséder un passeport pour se déplacer sur le territoire français, conséquence d’une loi votée en 1807. Son métier vivra jusqu’au milieu du XXe siècle, mais par la suite, la qualité des aciers et leur traitement rendront l’affûtage de plus en plus rare, ce qui fait peut-être de Patrick le dernier rémouleur. Lorsqu’il ne rend pas une visite amicale à ses potes de l’association Evo Metal (photo ci-dessous), Patrick pose sa meule de grès tous les lundis sous les couverts de Mirepoix où vous pouvez lui confier vos lames, comme au bon vieux temps.

patrick le rémouleur

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