L’espérance d’une remise en eau du lac s'éloigne.
Après étude, la digue et le lac semblent promis à disparition (Photo archives, 20 novembre 2017).
Le 22 janvier 2020, les eaux du Chalabreil franchissaient la digue artificielle du lac de Chalabre qui depuis 1980, année de sa construction, n’avait connu pareille mésaventure. En cause, un phénomène climatique d’exception qui mettra à jour les imperfections de la retenue, et entraînera au final la mise à sec du plan d'eau.
Dix-huit mois après avoir frôlé l’accident et au terme d’une étude réalisée par le bureau Artelia, les Chalabrois participaient mercredi 15 septembre à une réunion publique afin de faire un point sur la situation et évoquer le devenir des lieux. Au nom de la commune, maître d’ouvrage, Jean-Jacques Aulombard maire de Chalabre évoquait l’objet de cette rencontre, avant de laisser la parole à Patrice Gastineau, assistant maître d’ouvrage, et Sébastien Jeannelle représentant le bureau d’étude Artélia.
25 août 2020
Après le rappel des faits, notamment leur impact sur la configuration du lit du Chalabreil et de la plaine du même nom, l’assemblée était invitée à entrevoir le jour d’après. La présentation des trois scénarios susceptibles d’effacer du paysage les événements de janvier 2020, mettra rapidement en lumière la faible marge de manœuvre disponible, en raison avant tout des coûts d’investissement et d’exploitation, et de l’accessibilité aux financements (subventions).
Objet de tous les regards en cet après-midi du 22 janvier 2020, il apparaît que « le barrage a été érigé à l’aide de matériaux hétérogènes de mauvaise qualité, lesquels ne garantissent pas sa stabilité ». L’étude pointe également l’abandon de l’entretien du site, et ce depuis près de vingt années. Premiers constats ayant motivé un état des lieux avec étude topographique, sondages, diagnostic géotechnique, et une conclusion : « L’ouvrage ne tiendra probablement pas si d’autres crues se produisent ».
Les Chalabrois étaient invités à s'informer quant au devenir de leur lac
Le premier projet préconise le confortement de l’ouvrage actuel et la sauvegarde du lac, mais il sera soumis à de fortes contraintes techniques et réglementaires, pour un chantier estimé à 490.000 € HT (plus la gestion de l’ouvrage, 5 à 7.000 € par an, et l’entretien et les travaux réguliers, 10.000 à 15.000 € par an). De plus, le risque de rupture de la retenue reste toujours présent. Le deuxième projet, prévoyant la recréation du lit initial du Chalabreil avec un aspect paysager peu agréable, semble devoir être écarté. Quant à l’option numéro trois, elle prévoit l’arasement total de la digue et la recréation d’un lit mineur du Chalabreil, avec un terrassement par étages. Ici plusieurs avantages se dessinent, la suppression des risques, une meilleure intégration environnementale, et un financement possible à 80% d’un coût estimé à 550.000 € HT.
Présentation technique de la 3e option
Avec l’effacement de l’ouvrage préconisé par Artelia, et une 3e option qui semble tenir la corde, Chalabre s’achemine vers la perte d’un aménagement historique, concédé en 1975 au titre de compensation d’une désertification industrielle annoncée. Pour mémoire, un journal quotidien avait alors rendu compte de l’événement sous le titre suivant : « Le prix du remords ». Quatre décennies après, le prix a fini par partir au fil de l’eau. Le remords lui, est resté pétrifié dans la vase.
Planning prévisionnel oblige, l’enquête publique n’interviendra pas avant l’été 2023, suivie d’une phase de décision et d’autorisation des travaux à l’automne de la même année. Les premiers travaux devraient intervenir en 2024.
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