Avec un printemps qui discrètement se profile, JIEL donne de ses nouvelles avec le poème « Les saisons chamboulées », illustré par le dessin de Jean-Louis Cabrol. Une production que l'on peut retrouver au gré de la lecture de « Je pense refaire la déco », dernier opus de nos deux artistes associés, en vente chez Mireille ou à emprunter à la bibliothèque municipale.
Depuis le début de l'année, JIEL s’attelle à l’écriture d’un premier roman. Comme le précise notre poète depuis les contreforts de sa Montagne Noire adoptive, « Ce travail certes passionnant, ne me laisse que peu de temps pour satisfaire mes inspirations poétiques ».
Les saisons chamboulées
Le printemps insouciant a perdu la raison.
Il va et vient à sa guise apportant des fleurs
Sans y être invité, tel l’intrus persifleur
Qui raille et fait fi du cycle des saisons.
L’été sans retenue s’étire et prend ses aises.
Il est si paresseux qu’il ne veut plus partir ;
Seules lumière et chaleur savent le divertir,
Aux orages de pluie, il préfère la fournaise.
L’automne ne sait plus s’il est le bienvenu.
Dans les bois asséchés où la nature s’éveille,
Il refait la déco toute jaune et vermeille ;
Puis, attend les fêtes au solstice venu.
L’hiver se sent exclu, ne trouve plus sa place.
Il ne grelotte que de fièvre et fond en larmes,
Écharpe blanche au cou, il a rendu les armes ;
Ne sait plus à quels Saints se vouer sans sa glace.
Tandis que le printemps élargit sa palette,
L’été flâne toujours au soleil quotidien ;
L’automne ballotté n’est qu’un été indien,
À hiver sans neige, bonshommes aux oubliettes.
JIEL