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Poésie

  • C'était hier : Christophe Roncalli, passeur de mots et de poésie

    L'article en ligne avait été publié dans l'Indépendant, édition du dimanche 4 avril 2010.

    2010 Ch. Roncalli à Christina mars.jpgUne voix grave et puissante, sur des textes profonds

    Photo archives, Mars 2010

    Le salon du centre de convalescence Christina accueillait dernièrement Christophe Roncalli et Bernard Margarit, artistes invités par le Foyer d'éducation populaire dans le cadre des animations du Car'Al'Oulo. Une belle fête en perspective, à laquelle les pensionnaires des Hauts de Bon Accueil et les élèves de 3e du collège Antoine-Pons étaient associés. Devant un parterre de collégiens à l'écoute et entourés par leurs aînés, Christophe Roncalli a vidé les ballasts et fermé les écoutilles, pour une brève plongée à bord du « Nautilus », texte de Jules Vernes mis en musique par ses soins et faisant référence au temps qui passe.

    Cette intimité des profondeurs sera mise à profit pour évoquer des souvenirs de potache chalabrois, quand Antoine Pons n'avait pas encore donné son nom au collège. Il suffisait alors d'imaginer une cour de « récré » et des enfants vantant à qui mieux mieux les privilèges de leur papa. Le papa de Christophe lui, avait une fanfare, inspiratrice d'un texte écrit en cette fin d'hiver, « La Fanfare de mon père ». Un père dont le souvenir sera évoqué avec tendresse dans « P'tit  Père ».

    En cet après-midi de printemps retrouvé, un duo très complice effectuera ensuite les présentations avec « Amélie », avant de jeter un « Embargo sur le frigo » et d'aller à la rencontre d'une « Fille rebelle ». Une voix grave, puissante, sur des textes forts et profonds, tel la belle « Bagnatica », du nom de ce village transalpin où la famille Roncalli possède ses racines et pour clore la matinée, le populaire « Bella Ciao » repris en coeur par une assemblée visiblement émue et ravie. A l'image de la fanfare évoquée précédemment, Christophe Roncalli a rassemblé les couleurs des différents printemps, avec humour, tendresse, générosité et beaucoup d'humanité.

  • A ceux qui sont partis

    Avec des mots pour dire l'absence, avec les mots de Cine.

     

    Et un autre « premier », que l'on ne fêtera plus  

    Ils sont durs à passer, elle ne répondra plus  

    Toutes nos pensées vers ce temps révolu  

    Nos larmes et l'image du sourire perdu. 

     

    Elle me disait : « Tu verras, ça passera ! »  

    Pour calmer ma peur de ne plus l’avoir là.  

    On savait l'évidence, qui se faisait pas à pas  

    Le moindre détail de son être s'ancrait en moi. 

     

    Combien de fois j'ai pensé « Jusqu'à quand ? »  

    Lors d'une mise en plis, en lui passant le gant.  

    Son cou si menu, son corps marqué par le temps  

    J’engrangeais la richesse de ces doux moments. 

      

    Ma Maman, tes heures étaient comptées  

    Et dans ces jours qui s’amenuisaient  

    L’espoir puis la peur de nous se jouaient  

    En vain nos mains, nos cœurs s’agrippaient. 

     

    Aujourd’hui mes yeux cherchent dans le néant  

    A puiser une force dans tout ce que fut notre avant  

    Les clochers et leurs croix ont tout perdu de leurs sens  

    Je te devine dans cet au-delà si mystérieux et présent. 

      

    Ma Maman, toutes ces dates, joies ou misères  

    On les fête et on les pleure, chacun à sa manière.  

    C’était notre vie, celle que tu fondas naguère  

    Insouciante, belle et radieuse au bras de notre père.

    CINE

  • Les Saisons chamboulées de JIEL

    Avec un printemps qui discrètement se profile, JIEL donne de ses nouvelles avec le poème « Les saisons chamboulées », illustré par le dessin de Jean-Louis Cabrol. Une production que l'on peut retrouver au gré de la lecture de « Je pense refaire la déco », dernier opus de nos deux artistes associés, en vente chez Mireille ou à emprunter à la bibliothèque municipale.

    Depuis le début de l'année, JIEL s’attelle à l’écriture d’un premier roman. Comme le précise notre poète depuis les contreforts de sa Montagne Noire adoptive, « Ce travail certes passionnant, ne me laisse que peu de temps pour satisfaire mes inspirations poétiques ».

    jiel

    Les saisons chamboulées

    Le printemps insouciant a perdu la raison.

    Il va et vient à sa guise apportant des fleurs

    Sans y être invité, tel l’intrus persifleur

    Qui raille et fait fi du cycle des saisons.

     

    L’été sans retenue s’étire et prend ses aises.

    Il est si paresseux qu’il ne veut plus partir ;

    Seules lumière et chaleur savent le divertir,

    Aux orages de pluie, il préfère la fournaise.

     

    L’automne ne sait plus s’il est le bienvenu.

    Dans les bois asséchés où la nature s’éveille,

    Il refait la déco toute jaune et vermeille ;

    Puis, attend les fêtes au solstice venu.

     

    L’hiver se sent exclu, ne trouve plus sa place.

    Il ne grelotte que de fièvre et fond en larmes,

    Écharpe blanche au cou, il a rendu les armes ;

    Ne sait plus à quels Saints se vouer sans sa glace.

     

    Tandis que le printemps élargit sa palette,

    L’été flâne toujours au soleil quotidien ;

    L’automne ballotté n’est qu’un été indien,

    À hiver sans neige, bonshommes aux oubliettes.

    JIEL

  • A Karinou

    Il est une seule poupée perdue au milieu de toutes les poupées, que sa Tatie garde au coeur et embrasse très fort en ce jour. Avec un texte écrit voilà plusieurs années, par Cine.

    « Aujourd’hui Karinou, c’est ton jour.

    Jour d’anniversaire, jour qui t’a vu naître.

    Un de ces jours où il faisait bien froid dehors, mais si chaud dedans.

    Car une naissance c’est la douceur au cœur. Une petite chose duveteuse qui vient se poser, délicatement comme une plume, sur votre vie.

    Et s’il y eu de la glace ce jour-là, tu fus le rayon de soleil qui la fit briller pour exploser en milliers de cristaux de diamants étoilés.

    Souvent pour le 11 janvier, sous le souffle du vent, la nature se couvre de blanc.

    La nature se veut féerie, dansant, virevoltant sous les flocons entre le gris, l’argent et le blanc.

    Et dans un silence assourdissant, les lacs, les cours d’eau, la moindre goutte d’eau se figent en un magnifique cristal.

    Les arbres offrent au ciel leurs branches décharnées parées de blanc.

    Tout vacille sous le froid et l’éclat du diamant.

    Tout n’est que paix dans l’immaculé.

    Oui ce jour-là, fut un jour différent !

    Car moi je sais que ce jour-là était née une petite fée. Une fleur Princesse des neiges qu’un froid, oh combien traître et glacial, avait figé pour longtemps. C’est ainsi qu’elle fut différente des autres fleurs de cette terre.

    Sous l’envol des saisons, 50 années se sont égrenées.

    Griffée ou mordue par des tempêtes ma petite fleur a fait face avec courage, s’agrippant à la flamme parfois vacillante et rougissante des yeux aimants de sa mère.

    Et chaque année quand revient le 11 janvier, à son gré, à sa guise, sous l’impulsion de sa baguette magique, la neige se dore d’un éclat particulier.

    Sous les bougies qui s’allument, au creux d’un écrin blanc, il n’est qu’amour et magie de l’instant ».

    CINE