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Poésie

  • « Vigne d’un jour pour toujours »

    jiel

    Sous ce titre, JIEL le poète vigneron, propose un poème faisant écho à ces temps de vendanges qui depuis Roubichoux jusqu'au « Bas pays », donnent le tournis de septembre à mille pressoirs. « Et tout là-haut, la jeune vigne de la Montagne Noire n’est pas en reste, avec les premières grappes de Pinot et de Merlot, annonciatrices de belles récoltes à venir… et peut-être de bon vin ».

    Vigne d’un jour pour toujours

    La lumière pastel d’une aurore orangée

    Caresse le vignoble engourdi qui s’étire ;

    Dans la douce senteur que le zéphyr attire,

    Le feuillage mouillé s’ébroue dans les rangées.

     

    Sur le versant baigné de la lueur dorée,

    Les vieux ceps tortueux exhibent par devoir

    Les lourds sarments tressés, les grains charnus et noirs.

    Nul n’est insensible à ces grappes adorées.

     

    La guêpe butine sans faiblir à la tâche,

    Le merle tapageur adore la fredaine,

    Le sanglier gourmand profite de l’aubaine,

    Avant que vendangeurs surviennent et se fâchent.

     

    Armés de sécateurs, de grands seaux bien pointus,

    Au son des cliquetis et des rires joyeux,

    Malgré le dur labeur, la joie au fond des yeux,

    Les coupeurs s’activent sous les branches feuillues.

     

    Les porteurs vigoureux vont et viennent sans fin,

    Ils plaisantent gaiement se donnant du courage,

    Sans jamais se plaindre ni pester sur l’ouvrage

    Qui bientôt donnera, jus sucrés et vins fins.

     

    La lumière fanée du crépuscule bleu

    Délaisse la vigne, dénudée sans ses baies.

    La vendange du jour cajolée dans le chai,

    Emplira les tonneaux du vigneron heureux.

    JIEL

    jiel

  • C'était hier : Christophe Roncalli, passeur de mots et de poésie

    L'article en ligne avait été publié dans l'Indépendant, édition du dimanche 4 avril 2010.

    2010 Ch. Roncalli à Christina mars.jpgUne voix grave et puissante, sur des textes profonds

    Photo archives, Mars 2010

    Le salon du centre de convalescence Christina accueillait dernièrement Christophe Roncalli et Bernard Margarit, artistes invités par le Foyer d'éducation populaire dans le cadre des animations du Car'Al'Oulo. Une belle fête en perspective, à laquelle les pensionnaires des Hauts de Bon Accueil et les élèves de 3e du collège Antoine-Pons étaient associés. Devant un parterre de collégiens à l'écoute et entourés par leurs aînés, Christophe Roncalli a vidé les ballasts et fermé les écoutilles, pour une brève plongée à bord du « Nautilus », texte de Jules Vernes mis en musique par ses soins et faisant référence au temps qui passe.

    Cette intimité des profondeurs sera mise à profit pour évoquer des souvenirs de potache chalabrois, quand Antoine Pons n'avait pas encore donné son nom au collège. Il suffisait alors d'imaginer une cour de « récré » et des enfants vantant à qui mieux mieux les privilèges de leur papa. Le papa de Christophe lui, avait une fanfare, inspiratrice d'un texte écrit en cette fin d'hiver, « La Fanfare de mon père ». Un père dont le souvenir sera évoqué avec tendresse dans « P'tit  Père ».

    En cet après-midi de printemps retrouvé, un duo très complice effectuera ensuite les présentations avec « Amélie », avant de jeter un « Embargo sur le frigo » et d'aller à la rencontre d'une « Fille rebelle ». Une voix grave, puissante, sur des textes forts et profonds, tel la belle « Bagnatica », du nom de ce village transalpin où la famille Roncalli possède ses racines et pour clore la matinée, le populaire « Bella Ciao » repris en coeur par une assemblée visiblement émue et ravie. A l'image de la fanfare évoquée précédemment, Christophe Roncalli a rassemblé les couleurs des différents printemps, avec humour, tendresse, générosité et beaucoup d'humanité.

  • A ceux qui sont partis

    Avec des mots pour dire l'absence, avec les mots de Cine.

     

    Et un autre « premier », que l'on ne fêtera plus  

    Ils sont durs à passer, elle ne répondra plus  

    Toutes nos pensées vers ce temps révolu  

    Nos larmes et l'image du sourire perdu. 

     

    Elle me disait : « Tu verras, ça passera ! »  

    Pour calmer ma peur de ne plus l’avoir là.  

    On savait l'évidence, qui se faisait pas à pas  

    Le moindre détail de son être s'ancrait en moi. 

     

    Combien de fois j'ai pensé « Jusqu'à quand ? »  

    Lors d'une mise en plis, en lui passant le gant.  

    Son cou si menu, son corps marqué par le temps  

    J’engrangeais la richesse de ces doux moments. 

      

    Ma Maman, tes heures étaient comptées  

    Et dans ces jours qui s’amenuisaient  

    L’espoir puis la peur de nous se jouaient  

    En vain nos mains, nos cœurs s’agrippaient. 

     

    Aujourd’hui mes yeux cherchent dans le néant  

    A puiser une force dans tout ce que fut notre avant  

    Les clochers et leurs croix ont tout perdu de leurs sens  

    Je te devine dans cet au-delà si mystérieux et présent. 

      

    Ma Maman, toutes ces dates, joies ou misères  

    On les fête et on les pleure, chacun à sa manière.  

    C’était notre vie, celle que tu fondas naguère  

    Insouciante, belle et radieuse au bras de notre père.

    CINE

  • Les Saisons chamboulées de JIEL

    Avec un printemps qui discrètement se profile, JIEL donne de ses nouvelles avec le poème « Les saisons chamboulées », illustré par le dessin de Jean-Louis Cabrol. Une production que l'on peut retrouver au gré de la lecture de « Je pense refaire la déco », dernier opus de nos deux artistes associés, en vente chez Mireille ou à emprunter à la bibliothèque municipale.

    Depuis le début de l'année, JIEL s’attelle à l’écriture d’un premier roman. Comme le précise notre poète depuis les contreforts de sa Montagne Noire adoptive, « Ce travail certes passionnant, ne me laisse que peu de temps pour satisfaire mes inspirations poétiques ».

    jiel

    Les saisons chamboulées

    Le printemps insouciant a perdu la raison.

    Il va et vient à sa guise apportant des fleurs

    Sans y être invité, tel l’intrus persifleur

    Qui raille et fait fi du cycle des saisons.

     

    L’été sans retenue s’étire et prend ses aises.

    Il est si paresseux qu’il ne veut plus partir ;

    Seules lumière et chaleur savent le divertir,

    Aux orages de pluie, il préfère la fournaise.

     

    L’automne ne sait plus s’il est le bienvenu.

    Dans les bois asséchés où la nature s’éveille,

    Il refait la déco toute jaune et vermeille ;

    Puis, attend les fêtes au solstice venu.

     

    L’hiver se sent exclu, ne trouve plus sa place.

    Il ne grelotte que de fièvre et fond en larmes,

    Écharpe blanche au cou, il a rendu les armes ;

    Ne sait plus à quels Saints se vouer sans sa glace.

     

    Tandis que le printemps élargit sa palette,

    L’été flâne toujours au soleil quotidien ;

    L’automne ballotté n’est qu’un été indien,

    À hiver sans neige, bonshommes aux oubliettes.

    JIEL