Voilà plusieurs semaines déjà que le gibier a mis en place son plan vigilance, à l'affût du premier aboiement, du moindre déclic. La chasse a retrouvé ses droits et les saisons se succèdent, en même temps que les faits de campagne et les souvenirs. Des souvenirs évoqués par Bernard Cnocquart, dans un poème de 2015, intitulé « La chasse de mon père ».
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« La chasse de mon père »
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JIEL et son hymne à la vigne primés
Le Concours international de Poésie et de Textes courts 2023 proposé par les administrateurs d’AMAVICA et les Mille-Poètes en Méditerranée (Narbonne), a recueilli plusieurs centaines de textes, dont certains envoyés depuis le Congo, Suisse, Maroc, Australie, Espagne, Italie, Canada. Le jury composé de membres actifs appartenant aux deux associations s'est réuni dernièrement, afin d'établir un palmarès. Au fil duquel apparaît un texte intitulé « Vigne d’un jour pour toujours », 2e prix dans la catégorie poésie libre pour un hymne à la vigne signé JIEL. Amavica 2023 Palmarès.pdf
Toutes nos félicitations à JIEL, qui par ailleurs informe les personnes n’ayant pu se procurer le recueil « Le plus mystérieux des voyages », qu'il est disponible au Tabac-Presse chez Mireille Sanchez, ainsi qu'à la bibliothèque municipale pour du prêt. Ce recueil de poèmes est désormais référencé à la Bibliothèque de France (BNF), ainsi les libraires peuvent le commander pour le mettre en vente. Le lien :
Vigne d’un jour pour toujours
La lumière pastel d’une aurore orangée
Caresse le vignoble engourdi qui s’étire ;
Dans la douce senteur que le zéphyr attire,
Le feuillage mouillé s’ébroue dans les rangées.
Sur le versant baigné de la lueur dorée,
Les vieux ceps tortueux exhibent par devoir
Les lourds sarments tressés, les grains charnus et noirs.
Nul n’est insensible à ces grappes adorées.
La guêpe butine sans faiblir à la tâche,
Le merle tapageur adore la fredaine,
Le sanglier gourmand profite de l’aubaine,
Avant que vendangeurs surviennent et se fâchent.
Armés de sécateurs, de grands seaux bien pointus,
Au son des cliquetis et des rires joyeux,
Malgré le dur labeur, la joie au fond des yeux,
Les coupeurs s’activent sous les branches feuillues.
Les porteurs vigoureux vont et viennent sans fin,
Ils plaisantent gaiement se donnant du courage,
Sans jamais se plaindre ni pester sur l’ouvrage
Qui bientôt donnera, jus sucrés et vins fins.
La lumière fanée du crépuscule bleu
Délaisse la vigne, dénudée sans ses baies.
La vendange du jour cajolée dans le chai,
Emplira les tonneaux du vigneron heureux.
JIEL
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« Odeur d’espérance »
Jean-Louis Sanchez et son ami Jean-Louis Cabrol souhaitent remercier chaleureusement et encore, tous les gens du Kercorb, d’ici et d’ailleurs, qui ont réservé un si bel accueil à leur premier recueil intitulé « Le plus mystérieux des voyages ». Pour cela, Jean-Louis et Jean-Louis leur en sont infiniment reconnaissants.
Les deux amis qui enchaînent les séances de dédicaces, seront présents au Salon du Livre de Mazamet le dimanche 10 septembre prochain, afin de présenter leur ouvrage aux professionnels et au public du Tarn.
C'est la rentrée de septembre, et JIEL propose un nouveau poème en style libéré, « Odeur d’espérance ». Avec l'espoir qu’il puisse mettre un peu de baume au coeur aux lecteurs :
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Au bord de la rivière
L'ami Bernard a gardé la nostalgie de son enfance au bord de la rivière, et des plaisirs bien simples qu'elle pouvait procurer. Des souvenirs qui ne peuvent s'effacer de sa mémoire.
Au bord de la rivière
Parfois ressortent de ma mémoire les années de mon enfance,
Passées dans ce petit village que je n’ai jamais quitté,
Je me revois alors au bord de cette rivière durant les vacances
Avec tous les copains, théâtre de bien de journées d’été.
Si dans le gouffre du « pré de Laffont » on déversait les ordures,
La pollution bien que visuelle n’était pas encore chimique,
Et l’Hers était encore ce beau cours d’eau que Dame Nature
Avait privilégié avec quantités de truites, poissons magiques.
Combien de pêcheurs au bord de tes berges, les paniers remplis,
Malgré ces braconniers voraces presque professionnels,
Il y avait du poisson pour tous, les gens étaient ravis
De voir ces nombreux salmonidés, fario ou arc en ciel.
Pour imiter les pêcheurs chevronnés, nous coupions des roseaux,
Et avec quelques accessoires ils nous servaient de lignes,
Pour attraper des vairons, les fameuses rabotes dans ce ruisseau,
Mais pour une pêche plus miraculeuse, nous changions de consigne.
Avec des galets, nous faisions, dans la rivière un petit chenal,
A l’endroit où les petits poissons (les gendarmes) frayaient,
Et avec une bouteille blanche au cul percé, c’était le piège idéal,
Alors nous prenions par centaines ces rabotes au ventre argenté.
Si avec nos misérables cannes, nous étions de piètres pêcheurs,
Il était bien plus facile pour certains d’entre-nous,
De profiter de la baisse des eaux (les shécades), parfois avec frayeur,
Pour crocheter quelques belles truites remisées sous les cailloux.
L’équipe de braconniers en herbe était bien organisée,
Car il y avait quelques risques pour ces plaisirs défendus,
Et si parfois une couleuvre d’eau remplaçait le poisson convoité,
La peur du garde pêche rendait ces moments plus ardus.
Je faisais bien souvent le guetteur, écoutant et scrutant,
Et si le bruit d’une moto, la vue au loin d’un inconnu,
Interrompait notre partie de pêche pendant un court instant,
« le régateit » n’a jamais pu nous mettre la main dessus.
Pour moi, la plus belle de toutes, c’était la pêche aux écrevisses,
Ce petit crustacé d’eau douce, jadis tant convoité,
Il peuplait en quantité des parties de rivière, coins propices,
Vers le fond de la plaine, là où les eaux étaient moins agitées.
C’était durant les mois de juillet et août que nous la pratiquions,
Nous ressortions alors les balances pour cette pêche divine,
Un filet dans deux cercles de fil de fer lesté d’un bout de plomb,
Et agrémenté d’une ficelle pour les déposer au plus près des racines.
Dans l’après-midi, nous allions chez les bouchers, Escot ou Vidal,
Et avec quatre sous nous achetions des bas morceaux de viande,
Qui garniront ces fameuses balances et feront un appât idéal,
Pour piéger ces écrevisses, pour nous crustacés de contrebande.
Comme ces animaux fuient la lumière, nous préférions le crépuscule
Pour cette expédition parfois risquée mais tant désirée,
Et alors sur la berge, à la lumière de la lune qui ondule,
Heureux, nous attendions les premières prises avec anxiété.
Pour majorer nos chances, nous imbibions l’appât de térébenthine,
Alors les écrevisses par l’odeur alléchées remplissaient les balances
Que nous relevions avec un bâton fourchu, avant que l’on devine,
Prises dans le filet ces drôles de bestioles dans un profond silence.
A la lumière d’une lampe Wonder, nous faisions le tri,
Rejetant les petites, respectant la taille ou celles trop molles,
Et si parfois leurs grosses pinces nous faisaient pousser un cri,
Nous en gardions assez pour remplir les casseroles.
Quelles étaient succulentes préparées en sauce armoricaine,
On se régalait bien mais on ne les mangeait pas toutes,
Car pour nous écoliers, c’était un petit trésor clandestin,
Et nous allions alors les vendre ces petites langoustes.
Juchés sur nos vélos, en essayant d’éviter la maréchaussée,
Nous proposions notre pêche aux restaurants du coin,
Au restaurant Chez l’Ours à Bélesta, à Laroque, Hôtel de la Cité,
Et même à Foix, la Barbacane, mais à vélo, c’était bien loin.
Il y a longtemps que ces crustacés ont quitté la rivière,
Tués par cette pollution ou quelques crues dévastatrices,
Si au lac de Montbel, on en pêche encore mais des étrangères,
Elles ne valent pas celles de mon enfance, ah, ces écrevisses.
Bernard