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françois jean bruyères

  • Les batailles de boules de neige sont interdites

    Neige sur le lac de Montbel 005.jpgEt du côté de St Antoine, on aimerait bien passer à autre chose.

    C'est le thermomètre qui l'affiche, l'hiver que l'on croyait derrière nous n'en finit pas de finir. Avec le retour de la neige, il n'est peut-être pas inutile de rappeler l'existence d'un texte voté par les lointains prédécesseurs de l'actuel conseil municipal. (L'article qui suit est basé sur des recherches effectuées dans les archives municipales par le citoyen Serge Fournié).

    Il était une fois après la Révolution, un petit village qui voulait régler des comptes. En l'an XIV (1805) donc, le sieur Subreville Antoine fait un procès au châtelain de Bruyères, lequel a décidé de créer et agrandir des parcelles sur la place publique (Place Espérance Folchet, cf.photo ci-dessous). Du haut de sa particule, De Bruyères répond fièrement qu'il a échappé aux ravages de la Révolution, et que de plus, c'est son aïeul qui a fait construire la halle, en 1775. Il estime de ce fait que la réclamation vient un peu tard, d'autant que les autorités ne se sont jamais émues de cette situation. Bien au contraire, puisqu'elles ont accordé toute leur protection à lui et aux siens, durant le sinistre épisode de la Terreur.Halle Chalabre.jpg

    Dès lors, le maire Jean Baptiste Clavel et le conseil avec le marquis François Jean Bruyères, Jean Poulhairiès, Guillaume Castre Saint Martin, Lazare Anduze père, Nicolas Bézard juge de paix, Jean Paul Aragon, Jean Pierre Bézard Falgas, Etienne Cambon (teinturier), Nicolas Gaudy (négociant), Gabriel Bas (fabriquant de savon), Pierre Anduze, François Bataillé, François Louis Cazalens, Vincent Cavaillé et Jean Rivals (fabriquants de draps) sont régulièrement importunés par le peuple qui a pris fait et cause pour Subreville.

     Et avec l'arrivée de l'hiver en Kercorb, un nouveau jeu va très vite faire fureur auprès des Chalabrois qui méthodiquement « canardent » leurs chers élus avec de la neige dès qu'ils pointent leur nez sur les cours. Dans un premier temps les boules sont natures, puis elles sont lestées d'un « petit » caillou.

    « L'insurrection » couve, et le conseil n'y tenant plus arrête le 29 frimaire de l'an XIV (20 décembre 1805) que le lancer de boules de neige est interdit. Le préfet de l'époque, Claude Joseph Trouvé baron de son état se demandera comment Clavel maire, victime d'une crise de goutte et alité, a pu signer et surtout prétendre avoir assisté aux délibérations du conseil municipal. La demande restera sans réponse mais le peuple de Chalabre aura bien d'autres occasions de manifester son mécontentement. Pour la petite histoire, il est important de rappeler que cette loi est toujours en vigueur !