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Charivari de Fluris : Les «arrossegaïres» privés de château

Fluris 94.JPGDécembre 1994 sous la halle, le charivari va bientôt commencer pour ces petits Chalabrois.

Les petits Chalabrois accueillent le mois de décembre avec une joie bien compréhensible. Et c'est surtout parce qu'il faut parer au plus vite à la confection du traineau pour "faire Fluris". Planant au-dessus des «arrossegaïres», garants d'un "brave rambalh", un air de nostalgie hantera dans quelques jours la cité d'Eissalabra. Ainsi "tous les petits enfants de Chalabre et ceux qui le restent", pour reprendre la belle formule de Malou, seront en place pour faire briller de mille étincelles, le pavé de nos rues.  

L'article ci-dessous avait paru dans l'édition de l'Indépendant du samedi 6 décembre 1997. Cette année-là, Chalabre s'apprêtait à célébrer le Tricentenaire de la mort de Fluris. Le comité créé pour l'occasion avait proposé d'agrémenter le charivari d'une marche symbolique et pacifique, qui emmènerait les tireurs de traîneaux jusqu'au pied des murailles grises du château de Mauléon, comme au bon vieux temps. Une proposition qui partait d'un bon sentiment mais qui au final restera dans les cartons, pour les raisons évoquées ci-après.Mauléon.JPG

La demeure ancestrale des Mauléon-Narbonne.

Une tradition dans la tradition veut que le parcours emprunté par les « arrossegaïres », fasse un détour symbolique au pied de la tour du château de Mauléon. Histoire de rappeler que ce diable de Fluris aurait eu maille à partir avec les descendants des comtes de Bruyères, seigneurs des lieux. Une coutume abandonnée depuis plusieurs lustres certes, mais que le collectif pour le Tricentenaire avait espéré rétablir en cette année 1997. Seul manquait l'aval de Mme Anne de Vilette, héritière de la maison Mauléon-Narbonne, auprès de laquelle une demande d'autorisation fut formulée au mois de novembre dernier. Vaine requête si l'on en croit le pli adressé par retour de courrier et dont voici le bref contenu dans son intégralité : « Je suis très sensible à la teneur de votre lettre et à la permission qu'elle réclame pour fêter le tricentenaire de Fluris, le 13 décembre prochain. L'écho paru dans les journaux locaux depuis une quinzaine d'années à ce sujet, n'a fait état que de désolation et regrets devant les débordements de ce charivari qui semble donc ne plus refléter uniquement son aspect folklorique. En conséquence, j'ai le regret de ne pouvoir donner une réponse favorable à votre demande. De plus cette année, vu les circonstances, cette manifestation risquerait d'occasionner des désordres incontrôlables. Vous, pour me l'avoir demandée et moi pour vous l'avoir accordée, nous serions les premiers à le regretter. En vous remerciant de votre compréhension, je vous prie de croire à mes sincères salutations...Signé : Mauléon Narbonne Vilette. » Quoiqu'il en soit de la véritable personnalité de Fluris et des motifs de sa mort violente, une chose paraît certaine : les milliers d'enfants de Chalabre qui depuis près de trois siècles se retrouvent dans ce « tonitruant et pacifique cortège » (Roger Boutellier), doivent avoir beaucoup de peine à se retrouver dépeints en un si noir tableau.

Fluris 97 bis.JPGEn ce samedi 13 décembre 1997, les acteurs d'un drôle de "chirbilhi" avaient scandé le nom de Fluris, au pied de la stèle érigée à sa mémoire.

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