Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Une affaire fâcheuse ...

Le texte présenté ci-dessous et rédigé par Antoine Anduze-Faris, maire de Chalabre de 1830 à 1848, fait référence à quelques menus désordres nocturnes, perpétrés dans la capitale du Kercorb (... encore). Ainsi cette lettre aurait pu être la réponse au courrier adressé le 7 avril 1846 par le sous-secrétaire d’état de l’Intérieur à M. le préfet de l’Aude (cf « Une fâcheuse affaire » en date du samedi 21 janvier 2012). A un détail près, cette correspondance de M. le maire date du 6 août 1831, soit quinze années auparavant. Ce qui vient définitivement confirmer combien l’activité nocturne pouvait être intense au cœur des boulevards chalabrois. (n.b : Ce texte extirpé des archives départementales grâce aux travaux de recherche de Francis Garcia est reproduit à la virgule près. Il est recommandé de prendre son souffle avant d'entreprendre la lecture de certaines phrases). 

Lettre Anduze Faris III.JPG

Monsieur le Sous-Préfet,

Une absence d’un jour m’a empêché de répondre plus tôt à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 3 courant, qui me demande des renseignements sur ce qui s’est passé en cette ville dans la nuit du 29 au 30 juillet. Je m’empresse de le faire aujourd’hui en vous rapportant les faits tels que je les ai appris le 30 juillet au matin par la clameur publique ou les remarques que j’ai faites dans cette matinée.

Environ dix heures du soir quelques personnes se dirigèrent vers la rue où est sise la maison qu’habitent Messieurs les ecclésiastiques, y chantèrent quelques chansons et se retirèrent quelques temps après sans proférer les cris à mort qu’on vous a signalé, sans même jeter des pierres pour cette fois.

Après minuit un groupe de quelques personnes (sans pouvoir préciser le nombre) se rendit dans la susdite rue et s’arrêta devant la dite maison où on chanta, on frappa, où on jeta des pierres sur la porte donnant sur la rue, j’en juge ainsi par la poussière que le coup a laissé empreinte ; puisqu’on a usé pour cela de pierres provenant de la démolition d’une maison voisine, on lança des pierres sur la fenêtre, mais je dois vous observer que ces fenêtres ne donnent pas sur la rue et qu’il existe une cour entre l’habitation de Messieurs les ecclésiastiques et la rue, sur laquelle pour défendre l’entrée dans la cour, il existe un mur de 9 pièces de hauteur, qui n’a pas été franchi, ce qui eut été bien facile puisque devant le dit mur, il y avait un tas de décombres qui en eut favorisé l’escalade pour peu qu’on eut voulu, et que derrière ce mur il y a entassé une grande quantité de tuiles canal qui en eussent favorisé la descente, une seule paraît avoir été cassé par un coup. Le restant est dans le même état qu’elles ont été placées.    

J’ai remarqué de mes fenêtres quelques pierres dans la cour et six carreaux de vitre cassée sur l’imposte de la porte d’entrée de la maison, à l’une desquelles j’ai aperçu une toile d’araignée, ce qui ferait croire, qu’elle n’a pas été cassée à ce moment.

J’ai aussi remarqué de mes fenêtres qu’il avait été jeté des pierres sur le couvert à droite entrant dans la cour, donnant sur la rue qui n’est qu’à la hauteur du mur qui en défend l’entrée, par l’effet desquelles quelques tuiles ont été cassées. Voilà Monsieur le Sous-préfet, tout ce que j’ai appris ou remarqué au sujet de cette affaire, sur laquelle il parait qu’il a été fait grand bruit mal à propos ; car la Ville est tranquille depuis cette époque.

J’ai aussi appris le départ de M. le Curé, et ses Deux Vicaires, qui ont quitté la commune le 30 juillet à trois heures du matin.

Lettre Anduze Faris IV.JPG

Les commentaires sont fermés.