Une place au soleil pour la cordée du Kercorb.
Ils voulaient débuter 2012 comme ils avaient terminé 2011. Les randonneurs du Kercorb ont repris de l’altitude, chargeant leur sac à dos pour une balade qui les a emmenés à hauteur des 1230 mètres du pic de Bugarach. Guidée par un Maître Jean chevronné, invariablement pacha ou sherpa, la cordée a entamé une ascension tranquille vers le sommet de l’imposant massif qui surplombe les vallées de la Salz et de la Blanque. Au carrefour des trois voies proposées, nos marcheurs choisiront l’approche la plus technique, essentiellement dans sa partie finale.
Au terme d’une petite heure et demie d’ascension, et au détour d’un taillis de buis, la colonne sera en vue de la fenêtre. Une superbe ouverture naturelle, creusée dans la roche monumentale du pic audois, et qui va permettre aux randonneurs de souffler un peu, tout en admirant un impressionnant ballet planant de vautours. Réglé au millimètre, petit pas petit pied, le tempo permettra aux neuf marcheurs d’atteindre le sommet du Pech à midi juste.
Après avoir mis sac à terre, chacun va superbement ignorer la petite faim qui tenaille, pour profiter d’une vue imprenable sur les Petites Pyrénées. Interminable coup de périscope, depuis le Mont Fourcat, le Roc Blanc, le Tarbezou, le massif de Madres, jusqu’au superbe massif du Canigou. Avec tout de même une petite déception, puisque la Méditerranée était absente au rendez-vous, masquée par un voile de brume sournois.
Assurés d’avoir pris leurs marques et face à un vent de force zéro, les randonneurs sacrifieront finalement à la traditionnelle pause casse-croûte, sous le regard énigmatique d’un mandarin en faction sur la partie sommitale du Bugarach. Tels des touristes embarqués dans un bus à impériale, nos excursionnistes munis de leur serviette, bénéficieront alors d’une visite guidée à la jumelle. Voyage semi virtuel qui les transportera notamment vers les châteaux de Quéribus et Peyrepertuse, et le moulin du boulanger de Cucugnan.
Le soleil commençant à décliner sérieusement, la descente vers le col du Linas était logiquement envisagée. Chacun se promettant de revenir découvrir et redécouvrir les trésors d’une flore exceptionnellement riche. Sur les flancs d’un pic qui, « d’un point de vue géologique, n’a rien à faire là où il est », parole d’expert.
Un album-photo Pech de Bugarach est en ligne (photos Aurélien Moralès).