Poésie et nostalgie étaient bien présentes au rendez-vous.
Artistes invités dans le cadre des animations de l'Aspaak (Association de sauvegarde du patrimoine archéologique et artistique en Kercorb), Christophe Roncalli et Bernard Margarit se produisaient tout dernièrement sur la scène du théâtre municipal. A nouveau réuni l'espace d'un soir, le duo qu'une commune passion de la guitare anime, est revenu avec un évident plaisir, devant un parterre d'amoureux de musique et de mots.
Le ton était donné dès les premiers accords, avec une émouvante évocation de l'être cher. Christophe Roncalli entamait ensuite une brève plongée à bord du "Nautilus", comme un appel à suspendre avec lui le temps qui passe. Ce voyage vers les profondeurs sera mis à profit pour évoquer les souvenirs d'une enfance aux abords du cours Sully, ou ces ascensions vers le pic du Saint-Barthélémy, en compagnie d'un guide paternel au parler imagé, comme peut-être seule la culture d'Oc le permet. Un mentor imaginatif et créateur, initiateur d'une fanfare dont le souffle donnera naissance à un texte écrit un soir d'hiver au-dessus du Chalabreil, "La Fanfare de mon père".
En cette soirée d'un printemps en sursis, deux guitares très complices jetteront un "Embargo sur le frigo", puis iront à la rencontre d'une "Fille rebelle". Un hommage à Joseph le métèque, une promenade sur le Pont des arts, et la belle "Bagnatica", du nom de ce village transalpin où la famille Roncalli possède ses racines, "Autan en emporte la voix".
Une voix grave, puissante, et le populaire « Bella Ciao », repris en coeur par l'assemblée, pour clore une soirée toute en poésie. "Demain, je ressuscite !" Mais alors, quid des souvenirs ?
A l'image de la fanfare dont les accords résonnent toujours dans les mémoires, Christophe Roncalli et son compagnon d'accords ont ranimé les couleurs du printemps, avec humour, tendresse et générosité.