Romain et ses complices ont investi une métairie, théâtre jadis de grandes manœuvres.
Il se murmure sous le manteau, que Saint-Martin et sa ferme hébergent une singulière équipe aux intentions ambiguës. Couverture parfaite pour qui nourrit de suspectes intentions, la métairie bâtie sous la colline de Roquefère et en bordure d’un passage à niveau désaffecté, est désormais le centre de toutes les suppositions, lesquelles vont bon train.
Et celle qui pour l’heure tient la corde, concerne une visite en Kercorb, imminente, de sa Sérénissime Altesse Badaluc le 47e, successeur d’une flamboyante dynastie. Un feuillet tombé de la poche du « mécano » au saut du passage à niveau, fait état d’un programme festif en bonne et due forme.
Lequel précise que le samedi 18 avril à 17 h 30 précises et sous la halle aux blés, les édiles locaux entourés des autorités militaires et ecclésiastiques multiplieront les amabilités à l’attention du prince de l’éphémère. Guidé à travers les rues pavoisées, par les cuivres rutilants de l’O.P.V.C et des « Entre-nous », Badaluc signera une arrivée triomphale dans le vieux bourg. Au discours de bienvenue succédera vers 21 h, le traditionnel tour de « fécos » sur les cours de la ville, suivi d’une sauterie au théâtre. Les festivités se poursuivront dimanche 19 avril à 15 h 30, avec un nouveau rendez-vous sous la halle. La musique assurera les accords à l’attention des amateurs de thé dansant, avant le jugement du monarque, suivi s’il y a lieu, d’une crémation en place Charles Amouroux. Que « Badaluc XLVII » subisse ou non les foudres du tribunal, l’équipe de carnaval proposera à l’assistance et à son cortège de masques, de conclure autour du verre de l’amitié.
André Babou, Robert Roncalli, René Berland, ... un tribunal d'exception.