Le poème qui suit a été écrit par l'ami Gilles Billaut, habitant de Thise (Doubs), et passionné par l’écriture. Souvent présent à l’été sur les hauteurs du hameau du Cazal, vacancier multicartes, tantôt gaulois, brigadier ou cycliste, Gilles Billaut a décidé à travers un poème, de rendre hommage aux héros du quotidien. Celles et ceux qui sont applaudis tous les soirs sur les balcons, mais qui il y a peu de temps encore, pouvaient paraître invisibles à certains. Ce poème a été publié le lundi 20 avril dans le journal l’Est Républicain, édition de Besançon.
Les inutiles
Dans le tain de leur miroir
Se regardaient, sans se voir
Les hommes, les femmes anonymes
Sans se prendre pour des victimes
On ne les reconnaissait pas
De leurs métiers faisions peu de cas
Éboueurs, caissières, pompiers
Infirmières, médecins, ambulanciers
Dont les vertus premières
N’étaient pas leurs salaires
Nous savions qu’ils existaient
Mais souvent on les oubliait
Ne voulant savoir ce qu’ils faisaient
Après tout, peu nous importait
Même s’ils rendaient service à la population
Faisaient partie intégrante de la nation
Les uns, les autres, de nous prenaient soin
Nous les snobions, les regardions de loin
Dénigrant, pour certains l’utilité
Des métiers du bas de l’humanité
Mais, quand une forte pandémie
D’un virus malmena nos vies
Nous avons pris conscience enfin
Que sans eux, notre existence touchait à sa fin
Aujourd’hui, notre comportement est différent
De la conduite à tenir et à ne plus être indifférent
Nous reconnaissons leur force, leur abnégation
À ces êtres humains, fiers de leurs missions
Nul sur cette terre ne sert à rien
Chaque homme nous vaut bien