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  • La mise à sec du lac de Montbel est entrée dans sa phase terminale

    Montbel .JPGCette vaste superficie immergée depuis 28 ans, va renaître complètement à l’air libre.

    Dans quelques jours maintenant, les 550 ha du plan d'eau de Montbel seront rendus à l’air libre, après 28 années d’activité au service de l'irrigation du Lauragais et de la plaine ariégeoise. Créée en 1984, cette retenue implantée sur la rivière Trière, était alimentée par les eaux de l'Hers-Vif, depuis une dérivation située juste à l'aval du Peyrat-sur-l’Hers. Ce que l’on sait moins, c’est que celle-ci pouvait prélever sur l'Hers, jusqu’à 10 m³/s, tandis que le débit laissé à la rivière en aval de la prise d'eau, n’était plus que de 1,2 m³/s. Or ces chiffres faisaient débat depuis très longtemps, et ils auront amené les décideurs à prendre finalement la responsabilité de mettre un terme aux fonctions d’un bassin artificiel, pourtant riche d’une capacité de 60 millions de m³.

    Cette solution a été accueillie avec beaucoup de satisfaction par les nombreuses sociétés en charge de la gestion du patrimoine piscicole des basses plaines de l’Hers-Vif. En effet, si l’on ajoute à la pénurie d’eau dans la rivière Hers, la prolifération des populations de cormorans, grands consommateurs de poissons, on peut facilement imaginer combien l’indice d’inquiétude avait pu grimper au fil des décennies, parmi les nombreux « pescofis » qu’hébergent les secteurs du Kercorb et du Plantaurel. Et donc un dénouement qui en dit long sur la puissance du lobby des pêcheurs, qui n'a rien à envier à celui des chasseurs.

    Canadairs.JPGUne scène à laquelle on ne devrait plus assister avant longtemps.

    Ce choix courageux n’en reste pas moins lourd de conséquences, puisque, et il convient de ne pas l’oublier, le lac de Montbel était également un lieu privilégié pour le ravitaillement des trackers et canadairs, utilisés afin de circonscrire les incendies de l’été. Consultées par l’institution interdépartementale responsable du site, les trois communes riveraines du lac, en accord avec les casernes de sapeurs-pompiers locales, ont unanimement proposé un nouveau site permettant aux avions d’écoper, en l’occurrence, le lac de Chalabre. Certes, quelques aménagements seront nécessaires et ont déjà été chiffrés, comme l'effacement des locaux de la gendarmerie du chef-lieu de canton (cf. compte-rendu conseil municipal du 1er mars 2012), opération qui facilitera une approche en toute sécurité pour les canadairs et leurs pilotes. Quant au canal de dérivation qui traverse la montagne sur 800 mètres, depuis le Plantaurel jusqu’à l’orée de l’Ariège, il pourrait être réhabilité à des fins touristiques, à l’image de la rivière La Bouiche.

    Seule incertitude, quel sera le sort réservé à la ferme aquacole qui élève ses truites dans des filets de 500 mètres cubes ? Nul doute qu’une solution sera trouvée afin d’assurer la survie d’un élevage qui figure parmi les premiers producteurs de truites bio en Europe. Le site du lac de Montbel aura donc bientôt vécu, mais sommes-nous sûrs que l’impact sur le climat a été véritablement évalué ? Bien étrange destinée en réalité, pour un ouvrage qui avait coûté la bagatelle de 3,4 millions d'euros (22 millions de francs).

    Montbel Crépuscule.JPGLe lac de Montbel est arrivé au crépuscule de son existence.