A 84 ans, Aristide a passé le relais à Romain.
Il n’aura pas réussi à échapper à ce mouvement sournois initié au milieu des années 1975, l’imposant alambic d’Aristide Peyronnie, le bouilleur ambulant de Massat (Ariège), a quitté son emplacement habituel. Posée depuis de nombreux hivers aux portes de Campsaure, dans la cour des bâtiments de la Cuma (Coopérative d'utilisation de matériel agricole en commun), l’étrange machine à remonter le temps se dresse à présent sur l’ancienne école communale de Campbrion, hébergée par Stephen Fermor et sa famille.
Aristide Peyronnie à Sonnac, le 17 décembre 2012
Autre changement de taille pour les bouilleurs de cru habitués à traiter avec Aristide dès l’arrivée des premiers froids, la délicate transformation des fruits en alcool se fait désormais sous la responsabilité de Romain. Le petit-fils d’Aristide maîtrise déjà et parfaitement, toutes les subtilités du métier de « brûleur de vin », grâce à un savoir-faire familial qui se perpétue.
L’heure de la retraite semble donc avoir sonné, pour celui qui distille sans interruption depuis 1950, à l’exception de deux saisons, en 1954 et 1955, lorsque son statut de conscrit l’avait emmené vers les rivages de l’Afrique du Nord. Après un passage de témoin effectué à l’hiver 2017, les bouilleurs de cru ont maintenant rendez-vous et jusqu’à mi-janvier, à Campbrion, avec Romain.
Sur les berges du Blau à Villefort (photo archives, décembre 1994)
Aristide fixe le col de cygne (photo archives, Sonnac Janvier 2016)