Tradition. Badaluc L, engoncé dans un marcel a terminé sur le bûcher.
Badaluc le 50e, a été mis au supplice en place Charles-Amouroux.
Il était venu pour fêter un demi-siècle de longévité, Badaluc L, engoncé dans un beau marcel saupoudré de farine et pétri de bonnes intentions, a fait une entrée solennelle par la Porte d’Aval. C’était le samedi 21 avril, au son de la musique des Entre-nous, à demi couverte par les vivats descendant des balcons pavoisés. C’est que chacun voulait honorer comme un saint, ce bel invité, mince, beau, et sentant le croissant chaud. Grisé par un défilé triomphal dans les artères de la bastide, Badaluc ne promettait rien moins que de livrer à la ménagère chalabroise, la recette du tougnol, la vraie, l’unique.
Le bel éphèbe velu arborant marcel immaculé, arrivera sous escorte assurée par le quinze de l’USCKBP, sympathique attention de la part d’un groupe assis sur un baril d’euphorie qui n’exploserait que le lendemain. Et sous une halle aux blés confite, le maître du pain recevra les clefs d’or de la ville, des mains des autorités du cru.
Il suffira pourtant que la nuit tombe pour que les noirs desseins de cet illustre imposteur, n’apparaissent au grand jour. Et tandis que masques et carabènes poursuivaient leur sarabande courtisane autour du roi de la boulange, un piège infernal se déployait place Charles Amouroux.
Un de ces traquenards qui vous font passer le goût du pain, tartiné d’une démonstration de justice d’école. Laquelle va démasquer le prétendu détenteur du subtil processus tougnolesque, venu en réalité rouler son monde dans la farine, en qualité de traître à la solde des rugbymen de la capitale mondiale du balai de sorgho. Un craquement d’allumette plus tard, le jeune collectif artisan du beau succès de l’édition 2018, voyait sa créature s’évanouir dans un feu attisé par un zeste de fleur d’oranger. Badaluc L est mort, vive Badaluc LI.
Les albums Réception Badaluc 2018, Fécos 2018, Jugement Badaluc 2018 ont été mis en ligne.