L’élève JIEL, un brin mélancolique, ou peut-être seulement appliqué, invite à réviser quelques fables qui ont accompagné sa jeunesse, et la nôtre. Il sera permis de se demander quelle mouche a bien pu le piquer.
Les Fables : Le coche et la mouche, La laitière et le pot au lait, Le corbeau et le renard, Le rat de ville et le rat des champs.
« Pardon Maître pour la suite !... »
Le désordre des Fables
Dans ce chemin pentu et malaisé écrasé de soleil
Six robustes chevaux s’emploient en guise d’attelage
Leurs efforts sur ce coche branlant font merveille
Une mouche survient et s’affaire autour de l’équipage
Que peut attirer de la sorte un insecte dans ce paysage
Non pas tant un labeur inutile de la part d’un importun
Mais plus sûrement de la panière de Perrette odeur de laitage
Qui prudente dans la diligence prit place avec quelques-uns
Quand sur ce carrosse chancelant mal ficelé à l’arrière
Son bagage finit sur le sentier herbeux à grand fracas
Le pot au lait résiste préservant les projets de la laitière
Tandis qu’un beau fromage roule dans la pente tout en bas
Un corbeau dans les airs a observé avec curiosité la scène
Il voit ce butin étrange et prestement le saisit dans son bec
Fier de cette prise inattendue il se pose sur un grand chêne
Espérant bien recevoir les éloges du renardeau ce blanc-bec
Le renard passe mais vers cette proie ne daigne lever la tête
Inutile de flatter ce rustre qui ne croasse plus avec son fromage
L’oiseau en prend ombrage et pour laver son honneur de bête
Ecarte ses mâchoires injuriant le malotru sans ambages
La vieille croûte ramollie ainsi perdue au pied de l’arbre tombe
Sur le trajet de deux rats apeurés venant de la ville voisine
Les rongeurs après les déboires d’un souper quitté en trombe
Enfin tranquilles se goinfrent sensibles au fumet de la cuisine
La morale de cette histoire n’est point celle que l’on croit
Une mouche aussi pénible fut elle n’a rien à faire d’un coche
Et préfère à n’en pas douter l’odeur savoureuse du lait
Quant à Perrette elle aura bientôt pièces sonnantes en poche
Car la diligence de la ville est sûre chacun le sait
De son côté le corbeau n’a guère de doute sur son ramage
Mais ne résiste pas au plaisir de pester sur le renard
Enfin quoi de plus normal que des ratons profitent d’un fromage
Qui dans le calme retrouvé est tombé du ciel par hasard
Cette histoire singulière n’est point celle que le Maître souhaitait
Mais quel aurait été l’avis de tous ces acteurs invités malgré eux
Peut être tout simplement que dans leur monde on les laissa en paix
C’est tout du moins ce que pense le modeste élève par trop envieux
JIEL
Commentaires
Quel talent ! Et en effet, quelle modestie de cet "élève " qui, des enseignements, a tout si bien compris
Que le Maître vous pardonne, c'est sûr !! Et que vos lecteurs en jouissent, c'est sûr aussi!!