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martine rouche - Page 2

  • Des quais de la Garonne à la chapelle du Calvaire, avec François Vidalat

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    Philippe de Champaigne, Les Ames du Purgatoire

    ┬®Musée des Augustins

    En septembre 2018, en un lieu qui avait accueilli jusqu’en 1840 Jean-François Vidalat, ermite de la chapelle du Calvaire, Martine Rouche, guide conférencier et passionnée de patrimoine, proposait d’aborder la vie et l’œuvre de François Vidalat, peintre en piété et photographe. Ce dernier, né en 1836 à Chalabre et neveu de l’ermite, est l’auteur de plusieurs tableaux ornant la chapelle. A la faveur de ses recherches, et par le biais du texte qui suit et de ses illustrations, Martine Rouche démontre comment il est permis d’attribuer un nouveau tableau au peintre François Vidalat :

    « La Chapelle du Calvaire de Chalabre a été un point de départ pour mon travail de recherche sur le peintre photographe François Vidalat, avec l’aide de l’association Ensemble pour le Calvaire. Le dernier ermite connu s’appelait précisément François Vidalat… À partir de l’acte de décès du vieil ermite, on pouvait recomposer une généalogie, en supposant que les deux François Vidalat fussent apparentés.

    Peu après avoir quitté l’ermitage, (Jean) François Vidalat, ermite, âgé de 77 ans, meurt dans sa maison, à Chalabre, le 3 décembre 1849. Ses parents sont feu Joseph Vidalat, charpentier, et feue Marianne Benet. Le couple a douze enfants dont Isaac et Jean François (29 octobre 1772). Isaac sera le grand-père du peintre François Vidalat, Jean François sera son grand-oncle, ermite.

    Isaac Vidalat, gypsier (artisan plâtrier et sculpteur en gypserie), épouse Marie Amiel. Le couple a quatre enfants dont Jean Joseph (20 brumaire an 9, 11 novembre 1800) qui sera le père du peintre. Jean Joseph Vidalat épouse Jeanne Ferrasse. Le couple a cinq enfants  dont Jean François (5 octobre 1836), dit François Vidalat, qui deviendra peintre, puis photographe, à Narbonne, puis à Clermont-l’Hérault.

    François Vidalat est à Paris en 1859, comme l’indiquent les deux ex-voto de Vals (Ariège) et l’un des tableaux de la Chapelle du Calvaire de Chalabre. Curieusement, il est ensuite étudiant à l’Académie royale des Beaux-Arts de Toulouse en 1862, et vit rue du Poids-de-l’huile. A part une mention de François Vidalat au cours de dessin d’après l’antique, il  n’y a pas d’autre trace de ses études dans les archives de l’I.S.D.A.T. (Institut Supérieur des Arts de Toulouse), ancienne Ecole des Beaux-Arts.

    Son parcours le mène ensuite à Narbonne, où il ouvre un studio de photographe, puis à Clermont-l’Hérault, pour la même activité. Il se marie, a des enfants, puis meurt dans un hôpital de Montpellier le 30 juillet 1918. Les quelques tableaux que l’on trouve de lui sont au nombre de trois à Vals, et trois à Chalabre, tous signés et datés.

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    Jésus au Jardin de Gethsemani, Chapelle du Calvaire, Chalabre

    ┬®MR

    Le tableau qui nous intéresse ce jour est « Jésus au jardin de Gethsémani », signé et daté de 1862. François Vidalat a vingt-six ans, et, alors qu’il a déjà peint au moins les deux grands ex-voto de Vals à Paris en 1859, sans avoir fait d’études d’art, il s’installe cette année-là à Toulouse et peint cette toile particulière, avec Jésus et l’ange en gros plan. C’est forcément une copie complète ou partielle d’un tableau de maître, et où les étudiants de l’Académie royale des Beaux-Arts de Toulouse vont-ils chercher des modèles ? Au Musée des Augustins, non loin de leur école.

    Dans ce musée, depuis peu après la Révolution, figure un grand tableau de Philippe de Champaigne, intitulé Les Âmes du Purgatoire (photo ci-dessus). Si l’on compare les deux tableaux, on voit que François Vidalat a copié Philippe de Champaigne et prélevé simplement les figures de Jésus et de l’ange, qu’il a extraites du reste de la scène, supprimant les Âmes du Purgatoire en bas, et Jésus triomphant en haut. Il a conservé la position des bras, les visages, l’un serein, l’autre tourmenté, et les ailes repliées. Un étudiant en art se doit de se rendre dans les musées pour copier les maîtres prédécesseurs mais peut interpréter à sa façon.

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    Chapelle de la Confrérie des Ames du Purgatoire, Notre-Dame de la Daurade, Toulouse

    Coïncidence : dans la chapelle de la Confrérie des Âmes du Purgatoire, en la basilique mineure de Notre-Dame de la Daurade à Toulouse, est visible un grand tableau représentant les Âmes du Purgatoire. Il est inséré dans un retable en marbre, au-dessus d’un autel privilégié. Son cartel dit sobrement : « Huile sur toile, XIXe siècle, d’après Philippe de Champaigne » . Cela signifie que le peintre copiste n’est pas identifié. En comparant avec le tableau de Philippe de Champaigne, on voit que le copiste a conservé la partie inférieure (les Âmes), la scène intermédiaire (Jésus et l’ange au Jardin de Gethsémani), et modifié la partie supérieure. Il a déployé les ailes de l’ange vers le haut pour occuper un espace médian…

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    En conclusion, il semble fort plausible et fort séduisant d’envisager que François Vidalat pourrait être l’auteur du tableau de Notre-Dame de la Daurade puisqu’il vivait à Toulouse en tant qu’étudiant, et qu’il a peint un « extrait » de la même scène en 1862, ce tableau ayant été offert à la Chapelle du Calvaire par la famille de Joseph Vidalat, comme indiqué au bas de la toile ».

  • Paul Manaut et la représentation de la Maternité

    martine rouche,paul manautEn octobre dernier, la commune de Chalabre accueillait le don de trois œuvres de Paul Manaut, remises par Madeleine Blanc, fille de Marguerite Amiel décédée au mois d’août de cette année (cf. article blog du mercredi 9 novembre). L’une de ces créations, un marbre représentant la Maternité, vient de faire l’objet d’une analogie avec une autre œuvre, exposée au Musée des beaux-arts de Carcassonne (photo ci-dessus).   

    Guide conférencier et membre de l’association Ensemble pour le Calvaire, Martine Rouche (photo) sollicitait dernièrement Jean-Jacques Aulombard, maire de Chalabre, afin de découvrir les deux sculptures et la marine offertes à la commune, oeuvres non encore exposées au public. Particulièrement intéressée par ce qui concerne Paul Manaut, elle a à cette occasion, pris des clichés qui vont compléter le catalogue raisonné qu’elle s’efforce d’établir. Elle travaille en effet depuis maintenant plusieurs années sur l’œuvre de Paul Manaut, deux articles de sa rédaction ont été publiés dans la revue Pages Lauragaises, éditée par le Centre lauragais d’études scientifiques.

    martine rouche,paul manautComme l’explique Martine Rouche, « Dès que j’ai vu le bas-relief en marbre blanc, j’ai immédiatement fait l’analogie avec ce groupe sculpté, par Paul Manaut également. Au Musée, c’est une sculpture en ronde-bosse, dans une pierre calcaire, à Chalabre, c’est un bas-relief en marbre blanc, mais le sujet est le même, les positions sont les mêmes, notamment la main de la mère remontant haut dans le dos du bébé. La douceur du visage maternel, le sourire sont les mêmes. Certes, les coiffures diffèrent, ainsi que les bras gauches, celui de Chalabre étant moins épais que celui de Carcassonne. Mais le sujet commun, à la fois même et autre, ne peut manquer de frapper ».

    Constat d’une passionnée, qui offre l’occasion de remercier Martine Rouche, pour avoir établi ce rapprochement entre deux œuvres du même sculpteur.

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    L'oeuvre de Paul Manaut, don de Marguerite Amiel 

  • Journées européennes du Patrimoine

    ensemble pour le calvaire,martine roucheDans l’Aude et en Ariège, quelques bas-reliefs et demi-reliefs de Paul Manaut et Yvonne Gisclard-Cau.

    Samedi 18 septembre à 15 heures, dans le cadre des Journées européennes du patrimoine 2021 (18 et 19 septembre), Martine Rouche, guide conférencier (photo), propose de faire découvrir le parcours singulier d’un homme et d’une femme, dans le cadre de leur art commun : la sculpture. Paul Manaut (Lavelanet 1882-Chalabre 1959) et Yvonne Gisclard-Cau (Carcassonne 1902-1990) se sont heureusement rencontrés dans les années quarante.

    ensemble pour le calvaire,martine roucheLeurs talents reconnus leur ont permis d’honorer nombre de commandes en Ariège et dans l’Aude, notamment pour des bas-reliefs et demi-reliefs dans les domaines public et privé, qui mettent à l’honneur le Languedoc, son histoire, ses aspirations et ses mythologies. Le sujet de la conférence illustre le thème associé cette année aux Journées européennes du patrimoine : « Le patrimoine pour tous ! ».

    La conférence se tiendra en la Chapelle du Calvaire de Chalabre, sous l’égide de l’association Ensemble pour le Calvaire. Les recommandations sanitaires en vigueur seront appliquées.