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Chalabre - Page 1372

  • Carnaval : Le droit de réponse de Mestre Refresco Barral de l'Esturgat

    Après les attaques récemment perpétrées dans nos colonnes à l’encontre de son client Badaluc LII, Mestre Pipo Refresco Barral de l'Esturgat, a exigé un droit de réponse. La déontologie nous contraignant à nous plier à cette injonction, voici la missive émanant de celui qui, après la révocation de Mestre Bourrouncut de la Pataniero d’Amount (photo ci-dessous), est désormais l’unique avocat inscrit au barreau du Tataoubas (les statistiques des procès gagnés sont disponibles sur le site Internet de l'étude).

    carnaval chalabre

    (Archive Carnaval 2012)

    « Bien chers tous, citoyens bien-aimés,

    En ces temps perturbés, vous comprendrez aisément que je n'avais pas prévu de rédiger le traditionnel discours de bienvenue pour sa majesté Badaluc LII, ni de préparer l'inévitable plaidoirie à son endroit. Mais, l'horrible pamphlet de Mestre Dolentizo, publié le 5 avril par la presse locale, m'oblige à sortir de ma réserve.

    En effet, sans aucune provocation de la part de mon client, le procureur (à vie) du tribunal de Tataoubas s'est permis d'attenter à la réputation de notre hôte et s'est rendu coupable, à mes yeux, d'une agression sans précédent. Mestre Dolentizo accuse notre prochain invité d'avoir peur, mais c'est en fait le contraire qui se passe !

    A l'image du « Mustela Putorius », autrement appelé furet ou « putois », qui active sa glande lorsqu'il se sent menacé, le procureur attaque avant de savoir. Comme le putois, notre procureur est solitaire, discret et furtif. Le jour, il se confine dans des cavités ou dans des terriers. Craintif, il projette sa prose nauséabonde par des diffusions très précises à plusieurs mètres. L'odeur est si forte qu'elle peut être portée par un média jusqu'à plusieurs kilomètres. Je vous le dit tout net : Dolentizo est un putois qui cherche à marquer son territoire !

    Chalabrois, Chalabroises, vous l'avez compris. Si Badaluc LII ne se présentera pas au rendez-vous des 11 et 12 avril prochains, c'est uniquement parce qu'il respecte rigoureusement les consignes gouvernementales de confinement. Il est exemplaire dans son comportement lors de cette crise sanitaire et, comme moi, Dolentizo devrait applaudir à sa fenêtre !

    carnaval chalabre

    Les enfants ont été les premiers stupéfaits à l'annonce de la nouvelle 

    Je vous assure que Badaluc regrette d'avoir dû annuler son séjour, vous le comprenez. D'autant plus que, s'agissant d'un illustre savant de Marseille, disposant d'un réseau d'influence très important, sa majesté aurait pu apporter énormément de bienfaits à notre Quercorb. Voici un avant-goût.

    carnaval chalabreD'abord, le développement d'un médicament miracle contre le coronavirus est en expérimentation dans son laboratoire. Élaboré à partir d'un mélange de Suze et de Schweppes tonic (les proportions sont conservées secrètes), l'antidote promet des résultats effarants notamment grâce à l’interaction provoquée entre l'extrait de gentiane de la Suze et les molécules de quinine contenues dans le soda. Une expérimentation pratiquée sur une colonie de pangolins malades montre que ces animaux optent systématiquement pour la Suze tonic plutôt que l'eau qui leur est proposée dans l'autre gamelle. C'est encourageant.

    carnaval chalabreEnsuite, afin de compenser l'absence de maison de santé sur notre territoire, Badaluc prévoyait de faire appareiller le porte-hélicoptère « Lo troneire » à la digue du lac. Transformé en hôpital flottant, le bâtiment pourrait accueillir jusqu'à 130 malades. Pour cela, il faudrait simplement relever un peu le niveau de l'étang pour garantir un tirant d'eau suffisant au pied de la digue. Simple et efficace.

    Enfin, la relance industrielle était promise pour notre village. En effet, le dossier de création de la société anonyme « P.Q. SA » (Papiers du Quercorb) ayant été déposé auprès du Tribunal de Commerce de Méric, Badaluc aurait pu envisager sans retard l'édification d'une usine de fabrication de papier toilette sur le terrain du stade (lequel ne sert plus à rien, puisqu'il n'y a plus de matches). Un renouveau industriel qui provoquerait, selon les simulations faites par le ministre de l'économie, à qui l'on peut faire une confiance aveugle, un rebond important du PIB de la commune.

    Voilà tout ce que Badaluc aurait pu faire pour Chalabre, et Mestre Dolentizo se permet tout de même des critiques ! Je vous laisse juges de son comportement qui justifie, selon moi, une sanction exemplaire de la part du président du tribunal (qui reste étonnamment muet dans ce débat d'ailleurs !).

    Enfin, par pudeur, je ne souhaite pas revenir sur l'attaque personnelle dont j'ai été victime à la fin de la lettre du procureur. Je lui souhaite de rester en parfaite santé et, pour cela, qu'il reste con fini à son domicile jusqu'à la fin de la pandémie ».

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    Rien ne va plus pour le chauffeur de sa majesté

  • Le temps des moissons

    Un poème de l'ami Bernard, et des mots pour nous emmener vers un été qui semble si lointain. 

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    (photo Maurice Mazon)

    Le temps des moissons

    Dans la plaine brûlante, les beaux épis bien blonds

    Ondulent sous la brise en cette fin juillet,

    Les prenant dans les mains, le grand père Léon,

    Constate qu’ils sont mûrs, il faut donc les couper.

     

    Il ne faut point tarder, et dès l’aube suivante,

    Avec sa faux tranchante, il a fait le passage

    Tout autour de ce champ de couleur éclatante,

    Car il ne veut rien perdre avec son attelage.

     

    Dès la soupe avalée, il attelle Pardou et Mascaré,

    Ces jolis bœufs gascons pour tirer la lieuse,

    Vers ce champ préparé avec tant de fierté

    De l’aurore au crépuscule avec ses mains calleuses.

     

    Du haut de mes huit ans, sur le siège installé, 

    Je guette et je surveille comme m’a dit Léon,

    Qui précédant ses bêtes et d’un pas cadencé,

    Sait les faire écouter sans besoin d’aiguillon.

     

    Le rythme est soutenu, tout marche à merveille,

    Les gerbes sont empilées en des tas réguliers,

    Protégées de la pluie mais offertes au soleil

    Pour quelques jours encore avant d’être gerbier.

     

    Tout autour, dans les champs fraîchement moissonnés,

    Tableau cher à Millet, on voit quelques glaneuses,

    Le fichu sur la tête, ramasser les épis oubliés,

    Le dos courbé, avec leurs pauvres mains rugueuses.

     

    Après c’est la charrette, les gerbes sont croisées et disposées

    D’une telle façon pour que le lourd chargement,

    Regagne sans encombre d’une allure chaloupée,

    Tout là-bas cette grange, ce lieu bien plus clément.

     

    Charrette après charrette, la grange est vite remplie,

    Alors sur cette place, la hyère, on élève le gerbier,

    Qui de formes élégantes et sans anomalie,

    Ressemble alors à une église dépourvue de clocher.

     

    Tout est bien à l’abri, il faut donc attendre

    Que la vieille batteuse après tant de services,

    Nous revienne au village en ce mois de septembre,

    Tirée par ce tracteur, moment toujours propice.

     

    Les voisins et amis sont alors avertis, le monde réquisitionné,

    Car en quelques semaines, il faut tout dépiquer,

    On commence chez Lucien, Eugène, puis Paul et le Roué,

    Ah, cette belle solidarité, on est loin d’en manquer.

     

    Il fait encore nuit, et dans le froid matinal,

    Il faut alors le chauffer et tourner la manivelle,

    Pour que le vieux tracteur démarre dans un bruit de métal

    Ce poumpoum régulier, drôle de ritournelle.

     

    Un contrôle par ci, un peu de graisse par là,

    Et la longue courroie fait tourner la machine,

    Et dès que le jour pointe, tout le monde est en bas,

    Chacun est à son poste, voisin et voisine.

     

    Tout en haut du gerbier, les hommes lancent les gerbes,

    Qui vite déliées plongent dans le batteur

    Par deux femmes actives séparant bien ces herbes,

    Leurs visages déjà noircis par poussière et sueur.

     

    Dans un bruit infernal, tout le monde s’active,

    Les hommes ont noué leur mouchoir sur la tête,

    Il faut faire attention dès que le soleil arrive,

    Mais très vite la poussière change leur silhouette.

     

    Posté sur le devant, Raymond fixe les sacs de jute,

    Pour recevoir ces grains, le bon pain de demain,

    Ils sont vite remplis et il faut être robuste,

    Pour les remuer et charger en quelques tours de mains.

     

    Quelques mètres plus loin, son frère Georges aiguille,

    Il connait le métier car il fait la campagne,

    Et la paille dorée, pressée, sous le soleil scintille,

    Mais les journées sont dures, on n’est pas loin du bagne.

     

    Au fond, il y a les forts, les costauds, les piliers rouge et noir,

    Qui avec un vieux sac retourné sur leur tête,

    Et le crochet de fer comme seul accessoire,

    Chargent les grosses balles, ce ne sont pas des mauviettes.

     

    Pour nous, les enfants du village, c’est une distraction,

    Nous sommes bien trop jeunes pour aider à la tâche,

    Alors on ravitaille tout le monde en boissons,

    Avec de l’eau bien fraîche et du petit vin qui tache.

     

    Ça y est, le vieux tracteur s’est tu, la journée est finie,

    C’est enfin le silence, et les hommes et les femmes

    S’enlèvent la poussière, et les yeux bien rougis

    S’en vont se rafraîchir afin de ressembler à Monsieur ou Madame.

     

    Là haut, chez Albanie, la table s’est agrandie,

    Car ce soir, il faut les régaler les vaillants travailleurs,

    Il y a de quoi manger, le jambon du cochon et le canard rôti,

    Les croustades et le vin du Pierret, il n’y a rien de meilleur.

     

    On sort quelques liqueurs, la bouteille d’eau de vie,

    On raconte quelques histoires et puis il y a les chanteurs,

    Qui sans se faire prier chantent leur mélodie,

    Ecoutés pieusement par tous les invités, ah, quel bonheur.

     

    Il ne faut point tarder car demain il faut recommencer,

    On boit le dernier café, on se fait le dernier canard,

    Puis on rentre chez soi, les muscles fatigués et la tête embrumée,

    Mais demain, dès six heures, ils seront tous là, sans retard.

                                                   Bernard, 2015

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  • Galerie de portraits

    Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui se rappellent avoir gravi marche après marche, lentement, ce grand escalier de la Maison Manaut, riveraine du Blau. La sonnette était synchro avec les aboiements d'un comité d'accueil canin, calé derrière une porte qu'il fallait se résoudre à ouvrir. Alors, depuis le fond de son couloir, Maurice Mazon vous invitait à entrer. Ci-dessous, quelques portraits de jeunes sportifs ayant fait le déplacement pour compléter une licence (Photos Maurice Mazon).  

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  • Retour sur les municipales… du 6 mai 1888

    Le jeudi 3 mai 1888, à trois jours des élections municipales à Chalabre, le quotidien le Rappel de l'Aude, publiait l’article mis en ligne ci-dessous (non signé). A la lecture duquel il apparaît que les candidats à la mairie battaient la campagne sur un registre beaucoup moins tempéré que celui que nous connaissons désormais. Le maire sortant s’appelait alors Paul Bézard.

    municipales chalabre

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    Il faut croire que le verdict du dimanche 6 mai fut défavorable à Paul Bézard et à ses colistiers, si l'on en juge par l'article (toujours non signé), publié le dimanche 13 mai suivant, et toujours dans le Rappel de l'Aude.

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