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stèle rivel

  • La stèle du camp de Rivel vandalisée

    La plaque porte les traces d'impact. Trois plaintes ont été déposées auprès de la gendarmerie.

    Stèle Rivel I.jpgLe constat date du mois d'octobre dernier mais le sentiment d'incompréhension reste vif au sein de l'Association républicaine des anciens combattants (Arac) et de l'Ardiep (association des résistants, déportés, internés et emprisonnés politiques), ainsi que chez Jean-Pierre Salvat maire de Rivel. Le monument érigé en 1996 à l'initiative de la présidente et de la vice-présidente de l'Ardiep, bâti à la mémoire des internés du camp de Rivel par Michel Salinas et Gaston Delpech de Limoux, a été en effet la cible de très graves dégradations.

    L'émoi des associations combattantes. Ces associations qui militent pour la mémoire, l'antifascisme et la paix tiennent à rappeler que «sur ordre du gouvernement de l'état français à Vichy, ce camp a servi à interner de nombreux militants communistes, des démocrates, des syndicalistes, des patriotes, des résistants, des juifs. Parmi eux, certains furent déportés en mars 1941 vers des camps à l'étranger, certains en Algérie, d'autres furent dirigés vers le camp polonais d'Auschwitz, où beaucoup sont morts. Considérés comme des individus dangereux pour l'ordre public, tous ont été victimes de la répression fasciste et de l'antisémitisme, au cours de cette période noire de la France vichyste ». Comme le souligne Serge Pagès pour l'Arac, « Cette stèle est l'émanation du devoir de mémoire dû à ceux qui ont souffert ici pour notre liberté. Ils ne sont pas morts pour rien, nous y veillons.

    Jean-Pierre Salvat maire de Rivel a réagi aussitôt à cet acte incompréhensible, étant garant de l'ordre public (dégradation d'un monument public).  « Il nous a envoyé des photos de la stèle vandalisée et a confirmé qu'il allait porter plainte au nom de la mairie, nous l'avons informé que nos deux associations portaient plainte également » précise Andrée Zdrojower, présidente de l'Ardiep.Stèle Rivel III.jpg

    Trois plaintes ont donc été déposées à la gendarmerie de Chalabre, afin que les responsables de cette profanation veuillent bien expliquer leur geste et participer à la remise en état de cette stèle.

    Une souscription lancée pour la rénovation. Andrée Zdrojower ajoute : « Certains veulent y voir un « jeu d'enfants », mais la grosseur des pierres qui ont dû être utilisées pour fragmenter un marbre si épais, ainsi que la détérioration de la  photo en céramique du camp, nous laisse croire hélas que ces « jeux » pourraient recommencer ».

    Dans la perspective de la prochaine cérémonie prévue le lundi 17 mai et afin qu'elle puisse se dérouler dans des conditions sereines, le collectif a décidé de lancer une souscription pour parer au plus pressé. Gaston Delpech, demeurant  30 rue St Martin à Limoux (04 68 31 32 62), président de section de l'Arac et responsable départemental de l'Ardiep est chargé de recevoir et de regrouper ces dons.

    Stèle Rivel II.jpgPar ailleurs, une invitation a été lancée auprès du collège Antoine Pons et une réunion a eu lieu, afin que les élèves qui étudient cette période de l'Histoire puissent prendre part à la cérémonie, comme ce fut le cas en 2007, où les élèves accompagnés par leur professeur avaient reçu un fascicule retraçant l'histoire de ce camp. Une réunion a été organisée avec la principale du collège dans ce sens. Andrée Zdrojower ajoute pour conclure : « Nous espérons la présence d'un public nombreux, ce lundi 17 Mai 2010, ce serait une manière de condamner cet acte odieux et soutenir les descendants des internés encore vivants, profondément affectés ».