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29 juillet 1963, la ferme de St Antoine est la proie des flammes

 

Famille Garros ter.JPGDebout de gauche à droite : Robert Garros, Ginette Courdil, Yvonne et Raymonde Garros. Accroupis : Georges Garros et Joséphine Marty. Les chiens, debout: Toutou, demi-frère de Pif, assis : Sultan.

En ce dernier lundi de juillet 1963, jour de Ste Marthe, les champs du pays chalabrais ont été moissonnés et les hangars des fermes alentour ont reconstitué leur stock de paille. Sur la route de Léran, la famille de Georges Garros, décédé le 5 avril précédent, poursuit l’exploitation de la ferme de St Antoine, propriété des Comtes de Mauléon.

Il est un peu moins de 16 h quand Yvonne Garros, la mère de famille, et sa fille Raymonde, boivent le café en compagnie de leur voisin Jo Albert, « Tonton Jo », venu rendre une visite. Assis dans la cuisine, ils voient la lumière du jour décliner tandis que les grondements du tonnerre s’amplifient, l’orage va bientôt éclater. Par réflexe, Yvonne a pris soin de couper le compteur pendant que les gros nuages noirs commencent à laisser échapper un déluge de pluie. Les collines de la vallée de l’Hers renvoient l’écho de roulements de plus en plus menaçants, et puis un grand fracas laisse comprendre que la foudre n’est pas tombée bien loin.

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Depuis la colline du Calvaire où il réside, Roger Giroud qui observe le spectacle naturel offert par l’orage, a vu l’éclair frapper la ferme des Garros. Il alerte aussitôt les pompiers, tandis que dans le même temps, Robert le fils de la maison, parti aider des fermiers amis, est de retour vers le domicile familial. Arrivé à hauteur de la ferme de St Martin, il réalise à son tour la catastrophe qui vient de s’abattre sur l’exploitation familiale.

Malgré une intervention rapide, les soldats du feu auront beaucoup de mal à circonscrire un sinistre qui va anéantir au final, l’ensemble du corps de ferme, habitations comprises. Les pertes matérielles seront immenses, mais tout ne sera pas perdu puisque le cheptel sans exception parviendra à échapper aux flammes. Une poule et le cochon sur lequel elle était en train de couver, seront les derniers animaux de la ferme à être placés en lieu sûr.

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De nombreux Chalabrois convergeront vers la ferme de St Antoine dévastée, tandis que les pompiers s’efforceront de sauver ce qui peut l’être, sous la surveillance du gendarme Raoul Prédal, représentant de la maréchaussée locale. En dépit des garanties apportées par les propriétaires des lieux, la famille Garros n’aura d’autre alternative que de se reloger juste de l’autre côté de la cour de ferme, dans un bâtiment vétuste où elle parviendra à renouer avec le quotidien, au-delà du désastre vécu.

 

Il ne reste aujourd’hui de la ferme de St Antoine que quelques murs recouverts de végétation, et une superbe voûte en pierre, vestige d’un temps révolu. Témoin de la riche activité agricole de l’époque, la ferme de St Antoine hébergea à l’automne 1944, une compagnie de « guerrilleros » espagnols issus de l’ancienne XXVI° Division. Après avoir oeuvré au sein des maquis de l'Ariège et de l'Aude, ces hommes cantonnés en Kercorb préparaient une intervention en Espagne franquiste, via le Val d’Aran, dans le cadre de l’opération « Reconquista de España ». Mais ceci est une autre histoire. 

 

Un album-photo La ferme de St Antoine a été mis en ligne (photos Maurice Mazon).

 

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