En ce dernier lundi de juillet, JIEL propose la résolution d’une énigme qui longtemps a laissé croire aux potaches qu’une tortue pouvait être plus rapide à la course qu’un lièvre… Maître Jean de la Fontaine avait pourtant donné quelques pistes, que notre poète a pu exploiter pour faire la lumière sur ce mystère et révéler enfin, « La vraie histoire du Lièvre et de la Tortue ».
Les Fables : Le Lièvre et la Tortue, La Tortue et les deux Canards.
« Pardon Maître pour la suite ! »
La vraie histoire du Lièvre et de la Tortue
Depuis les bancs de l’école, nul n’ignore sans doute
Cette rocambolesque histoire d’une tortue émérite
Qui défiât, sans mesure, un lièvre dont elle croisa la route.
Ce pari extravagant et son issue pour le moins insolite,
Laisse planer le doute sur l’enchainement de l’intrigue.
Comment une tortue, aussi maligne fut-elle, put vaincre,
Même au pas de course avec de si petites gigues ?
Cette gageure eut été impossible, il faut s’en convaincre.
Même si dans la course, «... partir à point » est un bon début,
Il paraît peu probable que tout miser sur le départ suffise !
Voilà donc ici narrée, la vraie histoire de l’intrépide Tortue,
Qui arriva la première, avec l’aide des Canards ses complices.
Si vous ignorez tout de l’intervention de ces palmipèdes volants,
C’est qu’à l’école, les professeurs à leur sujet furent moins prolixes.
Le Grand Maître écrivit sur la Tortue un autre conte plus décoiffant ;
Cette histoire, moins connue, est peut-être la clef de notre énigme !
... Ce jour là, sitôt le départ donné, le Lièvre pris de l’avance ;
Puis comme vous le savez : « il broute, se distrait et par fin s’endort… ».
Tandis que depuis le ciel, deux canards observent de dame tortue la vaillance.
Telle volonté dans cette hâte de lenteur, à leurs yeux mérite meilleur sort !
Les oiseaux piquent, se posent à ses cotés et dans un élan de solidarité
Forgent en un éclair une machine pour le moins innovante.
Dans la gueule, en travers, ils lui passent un bâton d’une grande solidité ;
Puis chaque canard prend la branche par un bout, idée savante !
Quelques battements d’ailes plus tard, voilà la tortue enlevée !
Le lièvre dans son sommeil voyant l’aéroplane, croit rêver.
La voltigeuse, près de l’arrivée, avec précaution est parachutée,
Et par miracle céleste, la course s’en trouve gagnée.
La suite vous la connaissez, quand ce fada de lièvre
Vit sa concurrente si près du but, il était bien tard ;
Ses efforts ne renversèrent point l’issue de l’épreuve.
Toute la faune alentour en liesse vint applaudir tortue... et canards !
Après tel épilogue, la morale de cette fable pourrait être :
« L’union fait la force..! ». Maître, l’auriez-vous choisie peut-être ?
C’est tout du moins ce dont rêve le modeste élève par trop envieux.
JIEL
Commentaires
Quelle imagination ce J. Louis .! Tu vas nous faire retourner La Fontaine. Et j'imagine même pas si du haut des cieux, la tortue avait grand ouvert son bec ........(aussi solide soit il.) Serait elle à l'arrivée ???
Belle interprétation ! La fin me convient complètement, l'union fait la force....