L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du vendredi 11 juin 1999.
Rencontre insolite dans les rues d’Arreau
Photos archives Juin 1999
A l’approche des grands rendez-vous cyclosportifs de l’été, les mordus de la petite reine (il en reste), sont partis parfaire leur condition physique sur les belles pentes pyrénéennes. Au terme d’un court périple en voiture et après une brève pointe de vitesse sur le célèbre circuit automobile du Comminges, le peloton chalabrois faisait une halte sous la superbe halle de Montréjeau. Douze coups sonnaient au clocher octogonal de l’église Saint-Jean, l’heure pour nos cyclos d’enfiler ces belles tenues que d’aucun leur envient, et de fondre vers le confluent de la Neste d’Aure et de la Garonne, au pied des pics noyés dans la brume.
Arrivé sans encombre dans les derniers mètres du col des Ares (797 m), le peloton chalabrois va allègrement enchaîner avec le col de Buret et ses 599 m, histoire d’huiler un peu les six belles mécaniques. Un rapide regard vers le pic du Cagire et commence alors la montée du redoutable col de Menté aux dénivelés fameux, et dont le nom est associé au grimpeur Luís Ocaña, victime d’une chute terrible le 9 juillet 1971. Au terme d’une longue ascension dans l’humidité et la brume, les cyclos arrivent aux Fougères, le sommet est juste plus loin. Un dernier virage, une trouée dans l’épaisse forêt du Mourtis, et Maryse, Patrick, César, Roger, Jean-Christophe, Jean, puis Christian, aperçoivent le gîte-auberge « La Soulan », où ils sont attendus pour la nuit. Chaleureusement accueillis par Thierry Vartère maître des lieux, les cyclistes du Kercorb vont pleinement récupérer de leurs efforts grâce aux talents culinaires de Valérie, sous le regard immortalisé de l’ourse Melba.
La nuit sera calme et réparatrice, mais au réveil c’est la déception, une forte pluie tambourine sur les mansardes. Après concertation et un solide petit déjeuner, les cyclos prennent congé de leurs hôtes, et entraînent de force leurs vélos sous la pluie, direction Saint-Béat, la vallée et la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges. L’espoir de gravir le Portillon, Peyresourde, Azet et Piau-Engaly s’éloigne, d’autant plus que de gros nuages noirs étouffent les cimes pyrénéennes. Un rapide coup d’œil sur la carte et Patrick, capitaine de route, suggère un retour par le canal de la Neste, direction Arreau où l’équipée engourdie va débouler aux environs de midi. Un dernier regard vers les premiers lacets de l’Aspin et tout le monde met pied à terre, balade terminée, perception de vêtements secs devant la maison du tourisme. Et là, au cœur d’Arreau, capitale de la vallée d’Aure et terre d’Isabelle, la Dame des Quatre Vallées, les cyclos chalabrois auront une apparition collective. Eblouis peut-être par le premier rayon de soleil de la journée, nos amoureux de la petite reine verront la belle, à moins que ce ne fut son époux.
Les CCC ont laissé Arreau à son mystère, mais ils reviendront, c’est promis ! Pour le plaisir de remonter au Mourtis, afin de retrouver Valérie et Thierry, et pourquoi pas les « petits » de Melba.