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aristide

  • Dans le souvenir de l‘ami Aristide

    2020 Alambic 001.JPGRomain (à droite) a pris la succession de son grand-père.

    Malgré les gelées matinales qui n’épargnent pas la plaine de l’Hers, la blanche continue à couler du côté de Sonnac, grâce aux bons soins de Romain et Hervé, petit-fils et fils d’Aristide Peyronnie.

    Décédé en mai 2019 à Massat (Ariège), le regretté distillateur et son alambic ambulant étaient au rendez-vous des bouilleurs de cru depuis l’année 1950, excepté deux années passées en qualité d’appelé du contingent en Tunisie (1954-1955).

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    Une nouvelle chauffe va pouvoir commencer

    Aujourd’hui, l’atelier public se sent un peu orphelin mais le souvenir d’Aristide reste bien présent, autour d’une drôle de machine insensible aux aléas de la météo. Plusieurs jours durant, Romain et Hervé vont se succéder afin de distiller tout ce que Dame Nature a fait mûrir dans les vergers alentour. Pommes, poires et prunes pour l’essentiel vont plonger dans la chaleur de la cucurbite, point de départ d’une ondulante navigation à travers un dédale de serpentins de cuivre. Et au bout du bout, mustimètre en main, le jeune « brûleur de vin » tendra un échantillon vers les bouilleurs qui boiront au même verre. Instant critique mais bref. Puis les sourires s’afficheront au coin des lèvres, humectées d’un subtil « riquiqui ». Après Sonnac, Hervé, Romain et leur alambic se transporteront jusqu’à Villefort et Puivert.

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    Aristide à Sonnac, le 17 décembre 2012

  • Aristide, « brulou de vi », se languit de son Couserans natal

    aristide,massat,brulou de vi,couseransAristide, « brulou de vi » depuis plus d’un demi-siècle.

    Il avait installé sa drôle de locomotive fumante en bordure du Chalabreil, Aristide Peyronnie « brulou de vi » depuis plus d’un demi-siècle, a bouclé une nouvelle campagne au service des bouilleurs de cru du Kercorb. Comme chaque hiver, de Sonnac à Puivert en passant par Villefort, Aristide a distillé son savoir-faire à l’attention des amateurs de fine. Avant de repartir vers de nouveaux horizons, et remiser au final sa machine, là-bas au pied du Port de Lers, patrie des bouilleurs ambulants.

    Des déplacements très règlementés     Habitué à parcourir les routes par tous les temps, Aristide doit soigneusement préparer chacun de ses déplacements pour satisfaire à un règlement strict et incontournable. Il établit ainsi plusieurs demandes d’ouverture « d’atelier public » (lieu de distillation), avant de solliciter le droit de circuler avec son alambic. Une belle et rutilante machine plombée par les douanes qui procèdent à son descellement à chaque départ. Pendant que la cucurbite monte en température, Aristide raconte comment l’invention de l’alambic et du principe de distillation, furent élaborés il y a mille ans, par le peuple arabe. Conscrit au début des années 1950 sur les rivages tunisiens de Carthage, il a appris toutes les subtilités du métier.

    Du "khôl" à la fine     Les premiers alambics servaient à fabriquer le fard à paupières, connu sous le nom de « khôl ». Quand ils commencèrent à distiller le vin, les créateurs allaient garder le même nom « al khôl », la chose subtile. Goutte après goutte, les serpentins cuivrés laissent filtrer la chose subtile, il ne reste plus qu’à contrôler le degré d’alcool. Avant de préparer une nouvelle distillation, et dans un nuage de vapeurs enivrantes, Aristide glisse à l’oreille que « tout le monde peut acheter un alambic pour s’installer distillateur sans plus de formalités ». Peut-être, mais qu’en serait-il alors du plaisir de retrouver le personnage d’Aristide, sympathique et attachant « brulou de vi » dont chacun guettera le retour, à l’hiver prochain. 

    aristide,massat,brulou de vi,couseransAprès chaque distillation, Aristide rince sa cuve à grand eau.