L’habitude commence à s’inscrire dans le temps, pour des Chalabrois nostalgiques des années soixante, et des heures de patronage partagées avec l’abbé Raymond Fourtanier et ses successeurs. Libérés ou presque de leurs obligations professionnelles, de sereins sexagénaires décidaient en 2007 de partir à la recherche du temps passé. Quand les jeudis après-midi étaient consacrés à la compréhension plus profonde des mystères du christianisme, engagement assidu et parachevé par la célébration de la communion solennelle sous la nef de l’église Saint Pierre.
Mais avant de revêtir l’aube, les plus anciens s’en souviennent, il fallait que chacun sacrifie au rituel de la "retraite", modalité primordiale dans la vie du communiant. Ce dernier se voyait séparé de sa famille et rejoignait les hauteurs de Montaillou, où il allait trois journées durant, se consacrer pleinement à des activités essentiellement pénitentielles (et à temps perdu, au ramassage des artichauts sauvages). Comme depuis quatre ans maintenant, nos Chalabrois munis d'une dérogation afin de pouvoir emmener leurs douces moitiés, ont refait le chemin à l’envers, pour retrouver un peu de leur jeunesse. La maison où ils furent jadis hébergés étant aujourd’hui fermée, c’est à la table gastronomique du restaurant Bayle à Belcaire qu’ils se sont repliés, afin de faire acte de contrition.
Une petite sieste sur les rives du lac de Belcaire, un dernier salut au village de Montaillou, à son château et à ses ânes, et les petits communiants redescendaient vers le quartier du Moulin. Conclusion d’une journée entre amis, en attendant l’année prochaine, avec cette fois le sac de couchage et la tente.
Les communiants sont revenus en pèlerinage au pied du château de Montaillou.