Après l’office, autorités civiles et militaires ont fleuri le monument aux Morts.
Le souvenir du 30 avril 1863 et de la bataille de l’hacienda de Camaròn de Tejeda (Mexique), « matraquée par le soleil des tropiques », a été évoqué dimanche 20 juin, dans le village natal du Capitaine Jean Danjou. A l’initiative de l’AALE de l’Aude (Amicale des anciens de la Légion étrangère), la commémoration du 158e anniversaire de Camerone a permis de rendre hommage aux légionnaires de la 3e Compagnie du Régiment étranger, engagés face aux guerrilleros mexicains.
Comme à l’habitude, la cérémonie s’est déroulée en trois temps, en présence d’une nombreuse assemblée. Après la messe célébrée en l’église Saint-Pierre par l’abbé Raymond Cazaban et Françoise Avargues, légionnaires vétérans et Chalabrois, ont rejoint le monument aux Morts où le clairon du 4e Régiment Etranger de Castelnaudary était en place. En présence des porte-drapeaux, des vétérans et de l’adjudant-chef Franck Dessimoulie pour la brigade de Chalabre, le colonel Thibault Capdeville, chef de corps du 4e RE, le lieutenant-colonel Jean-Paul Bustos, président de l'AALE de l'Aude et Jean-Jacques Aulombard maire, ont procédé au traditionnel dépôt de gerbe.
Après les sonneries assurées par la musique de Mirepoix et le clairon du 4, le cortège a rejoint la maison natale du Capitaine Jean Danjou où Laurentino de Jesùs Salgueiro, président du Souvenir Français, a retracé la bataille de Camerone. En entonnant le célèbre Boudin (photo ci-dessous), les vétérans de l'Amicale concluaient une cérémonie célébrée dans le souvenir d’un combat légendaire, livré par une poignée d’hommes face à toute une armée.
Laurentino de Jesùs Salgueiro a évoqué les dernières heures de la 3e Compagnie
Les anciens de l'Amicale ont témoigné estime et respect à l'abbé Raymond Cazaban

« Arrivant le 1er mai sur le lieu de la lutte, le colonel Jeanningros y trouva un seul des hommes de la 3e compagnie du 1er régiment étranger encore vivant ; c’était le légionnaire Laï, tambour de la compagnie. Il était percé de sept coups de lance et de deux balles. Laissé pour mort sur le terrain, dépouillé de ses vêtements, il avait manqué être enterré vivant. Ce fut lui qui, le premier, fit le récit du combat de Camerone » (Sources, Le livre d’or de la Légion Etrangère).
Parmi les cadavres qui purent être identifiés par le colonel Jeanningros au lendemain du 30 mai 1863, se trouvait celui du Capitaine Danjou. Il fit prendre la main articulée en bois, devenue depuis l’un des symboles de la bataille de l'hacienda Santa Isabel de Camaròn de Tejeda. Un combat pour l'Histoire, au cours duquel les soixante-trois hommes du Capitaine Jean Danjou tiendront pendant dix heures, face à deux mille partisans mexicains, emmenés par le colonel de Paula-Milàn (photo). 

