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lavelanet-mirepoix

  • Souvenirs d’une époque où les trains traversaient la ville

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    Les quelques vestiges du passé tels que le pont métallique sur l'Hers, l'ancienne gare ou le tunnel du Falgas laissent imaginer quelle fut l'activité ferroviaire dans la vallée pendant la première moitié du XXe siècle. Cette voie qui traversait le canton de Chalabre reliait les villes de Lavelanet à Bram où s'effectuait la jonction avec l'axe Toulouse-Carcassonne. Les machines à vapeur pouvaient stopper à hauteur de la gare de Moulin-Neuf (Ariège), c'est là qu'un embranchement permettait de rejoindre Mirepoix. Initiée en toute fin du XIXe siècle, la construction de la voie ferrée amena un changement radical dans la vie des Chalabrois à partir de 1902, année d'ouverture de la ligne. Le premier train entra en gare de Chalabre le 15 mai de cette année-là, les voyageurs ayant ensuite à leur disposition, six trains par jour, trois dans chaque sens, auxquels s'ajoutait un train de marchandises. Pour aller de Chalabre à Bram (46 km), par le premier train du matin, le plus rapide, il fallait compter une heure et douze minutes, soit une moyenne commerciale de 38 km à l'heure. Il en coûtait 2,20 F en 3e classe, 3,70 F en 2e classe, 5,05 F en 1ère classe. Il est ainsi permis d'imaginer l'équipe de football des Moins de 13 ans, ramenant samedi un succès depuis le stade des Pyrénées à Bram (0-6), en chantant leur bonheur à tue-tête, penchés aux fenêtres d'un wagon enveloppé dans de vaporeuses volutes. Philippe Gérard entraîneur du groupe, veillant pour sa part à ce qu'aucune escarbille de charbon ne vienne blesser par mégarde un de ses protégés.  

    Horloge.JPGSept fois par jour, la cité chalabroise résonnait du sourd grondement d'un long convoi franchissant l'Hers au pied de la colline de Bon Accueil. Là-même où la « ruscade » des lavandières n'avait pas encore cédé la place aux habitations qui font face aujourd'hui au château de la famille des Mauléon-Narbonne. Mais les temps changent bien sûr et depuis bien longtemps maintenant, le vieux pont métallique ne bénéficie plus des soins d'entretien qui lui étaient autrefois prodigués par des équipes se relayant sur un jeu de « Meccano » grandeur nature. A l'image de notre concitoyen et ancien adjoint au maire décédé le 17 août dernier, José Trujillo, venu prêter main forte aux employés d'une entreprise chargée de repeindre cette structure témoin d'une lointaine richesse industrielle (photo ci-dessous). Le 16 décembre 1973, le petit train sifflait une dernière fois sur la ligne, puis la SNCF vendit les gares. (merci à Francis Garcia, Viviane Papaïs et Maurice Rouzaud, dont les travaux de recherche publiés en juillet 2000 dans le Tome V édité par l'association  "Il était une fois Chalabre", nous ont permis cette brève incursion dans le passé)

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              José Trujillo (à gauche) aux côtés de ses camarades de travail