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Contes et légendes : Tartarin du Quercorb

Cet article avait été publié dans l'édition de L'Indépendant du vendredi 16 février 1996. Le texte nous avait été confié par Michel, son auteur, en guise de clin d'oeil affectueux à l'adresse du personnage embarqué dans l'aventure qui suit. 

Tartarin I.JPGPourquoi serions nous tristes ? Nous vivons à mille lieues des brouillards parisiens, dans une contrée lumineuse au micro climat certain et l'endroit est donc mal choisi pour broyer du noir. Il était une fois, un homme qui avait une imagination en or. La chose fut jusqu'à ce jour tenue secrète. Puis tout éblouis des richesses qu'il portait dans sa tête, nous ne pouvions plus nous taire. Il faut aussi vous dire qu'outre ses talents d'affabulation, il possède aussi des dons exceptionnels de jardinier. Dans son « eden » royal, vous pouvez voir des oranges, des citrons, des choux majestueux, des fèves géantes. Sa seule déception, ce sont les radis : ceux-ci refusent obscurément de grossir. Mais trêve de plaisanteries : ce sont les fèves géantes qui sont l'objet de son aventure.

Un après-midi de février, après qu'une tempête de vent ait mis à mal l'objet de sa fierté, ses fèves avaient triste mine et nécessitaient une intervention rapide. Sur les conseils éclairés de sa gente dame, ils décidèrent d'aller cueillir tous deux quelques tuteurs réparateurs. Là-bas, au pied d'un coteau du pays chalabrais que surplombe un superbe château, coule une belle rivière. Il aperçoit tout à coup quelques roseaux qui vont faire son affaire et celle de ses fèves. Il s'avance donc, relevant les pans de son pantalon pour cueillir le bambou sauveur. Dans ce petit sous-bois, c'est tout à coup le silence.Les oiseaux ont peur, les précoces violettes se cachent sous la mousse car...dans les roseaux surgit soudain le sanglier. Stupéfaction ! Les deux protagonistes se mesurent du regard, mais la bête effrontée ne recule pas et notre homme non plus.Tartarin II.JPG

Tout à coup, je ne sais quelle fantaisie le piquant, notre Tartarin se rue courageusement sur la bête menaçante et de ses bras puissants d'ancien rugbyman, la fait rouler à terre d'une prise savante.Après une lutte éperdue dans l'eau fraîche de la rivière, il a enfin raison de l'animal qui finit par rendre les armes et l'âme. Le pauvre homme essoufflé s'assit un moment sur la berge pour reprendre ses esprits. Près de lui, sa dame blonde béate de peur et de surprise n'attend qu'un geste pour lui prouver son indéfectible admiration.

Malgré ses airs de conte fantastique, cette histoire est peut-être vraie d'un bout à l'autre... Quelques privilégiés la connaissent et il eut été dommage de ne pas en profiter ! D'autant que les jours passant, l'histoire et la bête grossirent. Telle est messieurs dames, la légende d'un homme à l'imagination en or et comme nous l'admirons nous lui disons : "Dis Tonton, raconte-nous une histoire !"      

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