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Aristide et son alambic, distillation toujours

Soixante-six années de sacerdoce pour l'alchimiste ambulant, qui va œuvrer dans quelques jours, du côté de Puivert.

aristide peyronnieAprès Sonnac, Aristide va bientôt brûler du côté de Campsaure, en banlieue de Puivert (Photos Sonnac-sur-l'Hers, 26 janvier 2016).

Une pénurie de goutte dans les années qui viennent est-elle à craindre ? C’est ce qu’il n’est pas permis de penser pour qui voit la cheminée d’un alambic de cuivre, empanachée d’une fumée blanche drapant Monsieur Aristide, le bouilleur de Massat (Ariège).

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Dans l'impossibilité d'œuvrer sur l'emplacement habituel, sis jusqu’alors Chemin des Martres à Sonnac-sur-l’Hers, notre alchimiste ambulant oeuvre à présent, au coeur de la pommeraie des Vergers de la Galante. Une péripétie, une de plus en soixante-six années de sacerdoce, qui n’empêche pas Aristide Peyronnie d’enregistrer les rendez-vous de bouilleurs de cru, heureux de le retrouver immuablement devant sa machine.

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Du lever du jour au coucher du soleil, la bouillotte digère lentement dans ses entrailles, un confondant volume de fruits fermentés. Ainsi s’accomplit la métamorphose des poires, prunes, mirabelles, odorant prélude à une symphonie de vapeurs enivrantes. Si bien que l’ami Aristide a fait sien un mot d’Alfred Jarry (La chandelle verte) : « Les antialcooliques sont des malades en proie à ce poison, l’eau, si dissolvant et corrosif qu’on l’a choisi entre autres substances pour les ablutions et lessives, et qu’une goutte versée dans un liquide pur, l’absinthe par exemple, le trouble ».

Epargné par un hiver clément, Aristide se souviendra tout de même de sa campagne 2016 à Sonnac, cherchant le repos, le soir venu, dans un couchage installé à même le fourgon. Mais notre « brulou de vi » n’est pas homme à s’en laisser conter. Sa manière à lui d’entrer sous la coupole.

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La chauffe va pouvoir bientôt commencer.

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Les serpentins seront refroidis dans le bac du condensateur.

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Il ne reste plus à Aristide qu'à fixer le col de cygne.

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Aristide à l'écoute des battements de son alambic.

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« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » Antoine de Lavoisier.

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