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Commémorations - Page 6

  • C’était hier : Le souvenir intact

    L’article mis en ligne avait paru dans l’Indépendant, édition du mardi 18 novembre 1997.

    11 novembre à chalabreLes enfants étaient au rendez-vous (Photo archives, novembre 1997).

    La signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 qui mettait fin aux hostilités de la première guerre mondiale a été célébrée à Chalabre. Une cérémonie marquée par la forte participation des enfants de l’école Louis-Pergaud, lesquels ouvraient le cortège avec le porte-drapeau des différentes associations. Le Chant des partisans a été interprété devant la maison natale du Docteur Joseph Raynaud, les musiciens ont accompagné les participants jusqu’au monument aux Morts. Jacques Montagné, maire, assisté de ses adjoints MM. Edmond Razeyre et Hubert Carcy ont procédé à un dépôt de gerbe.      

  • L'émouvant hommage à « Ceux de 14 »

    11 novembre à chalabreLes cadets de la sécurité civile ont procédé au dépôt de gerbe.

    Le 104e anniversaire de la fin du premier conflit mondial a été célébré vendredi 11 novembre, en présence d’une nombreuse assemblée venue honorer la mémoire des jeunes soldats ayant perdu la vie sur les champs de bataille. La cérémonie ouverte en musique a réuni porte-drapeaux, élus, citoyens, militaires, ainsi que les personnels du centre de secours du Kercorb emmenés par le capitaine Antoine Azzi chef de centre, et le commandant Julien Saddier, chef du groupement territorial Sud. A leurs côtés, la toute première promotion des cadets de la sécurité civile, accompagnée par Barbara Combe, principale du collège Antoine-Pons.

    Après le message de paix délivré par Jean-Jacques Aulombard, maire de Chalabre, au pied du symbole des sacrifices consentis pour la liberté, les cadets Amine, Annaëlle, Lucas, Noah, Rémi et Romain ont procédé à un dépôt de gerbe. Au nom de la communauté britannique associée à cette journée du souvenir, Lee Worsley (photo ci-dessous) a déposé une couronne de « poppies », rouges coquelicots, pour ne pas oublier (Lest we forget).

    11 novembre à chalabre

    11 novembre à chalabre

    L’intervention de Jacques Mamet (photo ci-dessus), conseiller municipal, a offert le privilège de partager deux poèmes de JIEL, écrits auxquels la nombreuse assistance a été très sensible. Le cortège a ensuite rejoint le cimetière Saint-Pierre, où une rose rouge est venue fleurir les onze tombes du carré militaire (photo ci-dessous). Avec les sonneries impeccablement exécutées par la musique du Quartet de Mirepoix, était saluée la mémoire des 1.400.000 soldats «Morts pour la France», et des enfants de Chalabre qui ne sont jamais revenus.

    11 novembre à chalabre

    11 novembre à chalabre

    Les cadets de la sécurité civile aux côtés de Barbara Combe, principale du collège

    11 novembre à chalabre

    La communauté britannique au rendez-vous du souvenir

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    Les sonneries au carré militaire

    11 novembre à chalabre

    11 novembre à chalabre

    Les personnels du centre de secours du Kercorb avec les cadets du collège

  • Paul Frédéric Babou, le Poilu oublié

    paul frédéric babou

    Le 26 février 1888 à 10 h, Paul Bézard, maire de Chalabre et officier de l’état-civil, accueille Alfred Alexandre Babou, chapelier, accompagné d’un bébé né la veille, à deux heures du matin dans la maison de Fidèle Dantoine, rue du Communal. Cette déclaration de naissance concerne un petit Paul Frédéric, dont la maman s’appelle Marie Léran. Le jeune Chalabrois grandira dans la maison familiale, avant d’exercer comme son père, le métier de chapelier.

    Futur conscrit de la classe 1906, il s’engage pour trois ans le 8 novembre 1907, auprès des services de la mairie de Toulouse. Dirigé le jour même vers le 14e régiment d’infanterie, le soldat de 2e classe deviendra soldat-musicien le 18 janvier 1908. Le 8 novembre 1910, Paul Frédéric Babou, matricule 1370, passe dans la réserve de la vie active, et retrouve le Kercorb, en possession d’un certificat de bonne conduite.

    De retour à la vie civile, il reprend son métier de chapelier, puis rencontre Joséphine Anna Cantié, qu’il épouse à Chalabre, le 20 mai 1914. Mais l’intermède conjugal sera de très courte durée, puisqu’il est « rappelé à l’activité à la mobilisation », le 5 août 1914, avant d’être incorporé au 80e régiment d’infanterie de Narbonne. Blessé le 15 octobre 1914 et décoré de la médaille militaire, Paul Frédéric Babou sera réformé par la commission spéciale de Carcassonne le 27 août 1915. S’il retrouve une nouvelle fois le pays chalabrais et sa famille, son état de santé ne fera que se dégrader, et il décédera des suites de ses blessures, le 20 juillet 1918 à Chalabre.

    paul frédéric babou

    Survenue loin du théâtre des opérations, cette disparition sera bien mentionnée sur l’état signalétique de services de Paul Frédéric Babou. Mais son nom ne sera jamais inscrit sur le monument aux Morts, aux côtés des 74 enfants de Chalabre morts pour la France (Remerciements à Serge Fournié, « pensionnaire » des archives départementales).

    La cérémonie commémorant le 104e anniversaire de la signature de l’armistice à Rethondes, sera célébrée vendredi 11 novembre à partir de 11 h. Jean-Jacques Aulombard, son conseil municipal et le comité des anciens combattants invitent la population à s’associer à cette journée du souvenir. Le cortège se formera devant la mairie et rejoindra en musique, le monument aux Morts puis le carré militaire. Un vin d’honneur sera offert à l’issue de la cérémonie.

  • Le 24 août 1944, Juàn Rico et ses compagnons de La Nueve entraient dans Paris

    la nueve,victor baro,capitaine raymond dronne,libération de parisL'article qui suit, déjà publié le dimanche 24 août 2014, fait écho aux cérémonies de commémoration de la Libération de Paris, qui seront célébrées aujourd'hui 24 et demain 25 août dans la Capitale.

    L'occasion de saluer la mémoire de deux Chalabrois morts à quelques semaines de la Libération du pays. Roger Lacroix (ci-dessus, en 1944), mort à l'âge de 20 ans des suites de ses blessures le 17 février 1945 à la formation chirurgicale mobile de Mulhouse, et Christophe Martin, 20 ans, tué lors du franchissement du Rhin à Gerstheim le 26 mars 1945. 

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    26 août, les généraux De Gaulle et Leclerc et leurs entourages, descendent les Champs-Elysées

    « Anarchiste espagnol ! Je suis l'un des seize survivants de ceux qui sont entrés les premiers dans Paris. J'étais le plus jeune et j'avais une guitare. Le capitaine Dronne m'a dit : « Rico, ce n'est pas le régiment des mandolines ». J'ai caché ma guitare sur le tank. Il n'était pas commode, nous non plus. C'est le seul qui a voulu de nous,... et nous de lui. Il parlait l'espagnol, nous on se débrouillait en français mais le coeur y était. Si bien qu'à la Porte d'Italie, quand nous sommes arrivés et qu'une femme a crié : Vive les Américains !, un de mes camarades a répondu : « Non Señora Madame, yo soy un Français ». C'est vrai, nos half-tracks portaient des noms espagnols, sauf celui où j'étais, appelé « Les Cosaques », probablement parce que nous chevauchions vite à l'avant-garde, sans trop faire de cadeaux à l'ennemi  ».

    la nueve,victor baro,capitaine raymond dronne,libération de parisCe témoignage, recueilli en août 1984 par René Mauriès, journaliste à la Dépêche, est celui de Juàn Rico, nom de guerre de Victor Baro, décédé à Chalabre en 1987. Républicain espagnol natif de Barcelone, Victor Baro avait franchi les Pyrénées le 15 février 1939, avant d'être interné dans le camp de concentration du Barcarès. Il avait ensuite opté pour un engagement dans les corps francs de l'armée française en Afrique, qui deviendront les Forces Françaises Libres. Il fera ainsi campagne avec le 3e régiment du Tchad, qui deviendra la 2e division blindée (2e DB), … le 24 août 1943, sous les ordres du général Leclerc. Victor Baro avait intégré la 9e Compagnie (en espagnol « la Nueve »), composée de 166 éléments, dont 144 de nationalité espagnole, et commandée par le capitaine Dronne.

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    « La Nueve » à Dalton Hall (Grande-Bretagne), au printemps 1944

    Victor Baro est au 4e rang, premier à droite

    Le jeudi 24 août 1944, le général Leclerc qui applique les principes de l'attaque à tout prix depuis que les Français sont entrés en Normandie, lance un ordre au capitaine Dronne : « Dronne, filez sur Paris, entrez dans Paris, passez où vous voudrez, dites aux Parisiens de ne pas perdre courage, que demain matin la division toute entière sera dans Paris ».

    Le soir même à 20 h 41, trois chars et trois sections sur half-track de « La Nueve » entrent dans Paris par la Porte d’Italie. A 22 h 20, il fait encore jour lorsque les sections Michel Elias et Miguel Campos de la 9e Cie arrivent sur la place de l’hôtel de ville, accueillies par les FFI du colonel Henri Rol-Tanguy, ancien des Brigades Internationales. Victor Baro est dans le half-track de commandement « Les Cosaques », matricule 410782, sous les ordres du lieutenant Amado Granell Mesado, et du sergent-chef Valero.

    Après être entrée dans Paris, « la Nueve » du capitaine Dronne alignait, le 26 août, ses chars devant l'Arc-de-Triomphe. Elle formait la garde d'honneur du Soldat inconnu pour l'arrivée du général de Gaulle, et une immense banderole aux couleurs de la République espagnole barrait les Champs-Elysées. Entre temps, plus de quatre mille réfugiés espagnols avaient participé au soulèvement de la capitale, et l'un de leurs chefs, José Baròn Carreño (chef de la Agrupaciòn de Guerrilleros Españoles pour la zone nord de la France), était tombé Boulevard Saint-Germain, le 19 août.

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    Les célébrations du 78e anniversaire de la Libération de Paris, permettent de ranimer le souvenir de Victor Baro et de ses compagnons de combat, de  « La Nueve », et de la section de Rhin et Danube de Chalabre. L'occasion également de reprendre la conclusion d'un article écrit en septembre 1984 par René Mauriès : « Muchas gracias – merci beaucoup - à ces cousins de sang qui, vaincus à Madrid, où nous étions absents, firent un si long et douloureux parcours pour rentrer en vainqueurs dans Paris. Mais la course à la liberté n'est-elle pas l'éternel rêve de Don Quichotte ? ».

    Après quelques jours de repos, « La Nueve » prolongera les combats en direction de l’Allemagne, pour atteindre Berchtesgaden et le nid d’aigle d’Hitler, le 5 mai 1945. L’épopée de « La Nueve » prendra fin en juillet 1945, à Voulx (Seine-et-Marne), lorsqu’elle est officiellement dissoute et que ses effectifs sont démobilisés.

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    En février 1985, Victor Baro est décoré de la Croix de guerre, des mains de son ami Roger Caux, grand invalide de guerre mutilé à Rastatt. Leurs chemins s'étaient peut-être déjà croisés en Alsace (Au second plan, Roger Combes, Gabriel Gallardo, André Conte).