Mercredi 11 décembre, l'ancien hall de la gare de Chalabre accueillait de jeunes tireurs de traîneaux (arrossegaïres), venus préparer le charivari de Fluris. Aimablement accueillis dans un inévitable tintamarre par Solène Callarec et l'association Atout Fruit, elles et ils ont travaillé avec beaucoup de méthode, à l'écoute des conseils de leurs prédécesseurs, certes rattrapés par les années, mais toujours aussi motivés par la perspective d'un nouveau « chirbilhi ». Préfiguration d'un rendez-vous avec la tradition, fixé ce soir vendredi 13 décembre à 18 heures 30 devant la mairie, cours Sully. En cette journée de Sainte-Luce, il s'agira de faire du bruit, beaucoup de bruit, rien que du bruit.
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Fluris : H -13
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Tradition de Fluris : Un atelier traîneau pour les apprentis charivaristes
Patrick Lasseube a retrouvé ses amis autour de l’histoire de Fluris.
Dans la perspective d’un charivari attendu pour le vendredi 13 décembre prochain, et après deux années de complète interruption, la cité chalabroise sera-t-elle cette fois au rendez-vous d’une tradition plus que tricentenaire ? Entendra-t-on scander à nouveau, « Vei fan les ans que tueron Fluris ! » ? 322 ans après une soirée de Sainte-Luce mise à profit pour envoyer le sieur Jacques Fleury, contrôleur à la chambre à sel de Chalabre, au tréfonds des ténèbres, que reste-t-il de la légende ?
Des questions qu’une assemblée réunie dernièrement au théâtre Georges-Méliès s’est posée avec plaisir et intérêt, en compagnie de Patrick Lasseube (photo ci-dessus), auteur d’un travail de recherche sur ce charivari unique, réalisé à la fin des années 1980. De retour en Kercorb où il retrouvait ses fidèles amis « Oustaliens », Patrick Lasseube a proposé des images d’hier mêlées à des témoignages sonores de Chalabrois aujourd’hui disparus, qui auront empli le théâtre d’une atmosphère troublante, assez pour faire frémir le linceul de Fluris.
En préambule, Christophe Roncalli avait offert des extraits du texte de Roger Boutellier, substitut général à la cour d’appel de Toulouse, évoquant « les milliers d’enfants qui, au cours des siècles, se sont retrouvés dans cet étrange et tonitruant cortège » (photo ci-contre).
Au fil des ans, l’image de Fluris s’est fanée et l’avenir du charivari est plus qu’incertain, mais après la présentation du diaporama de Patrick Lasseube, auquel étaient associés les élèves du collège Antoine-Pons et de l’école Louis-Pergaud, l’espoir renaît. Tout aussi solide que les liens assemblant la chose métallique traînée sur le pavé, le fil entre les générations n’est pas pour autant rompu. Les « arrossegaïres » (tireurs de traîneaux) de tous âges ont rendez-vous mercredi 11 décembre à 14 heures à la gare de Chalabre, où un atelier de confection de traîneaux sera ouvert.
Les Oustaliens à nouveau réunis
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Fluris l’immortel, revient demain sur grand écran
Sur le circuit de la Halle
Frédéric Plauzolles, Jean-Marc Clarac (Photos Patrick Lasseube, fin années 1980)
« Le Sr Jacques Fleury de Montpellier, contrôleur au grenier à sel de Chalabre est mort le treizième et a été enseveli le quinzième décembre 1697 dans le cimetière de cette paroisse avec les prières et les cérémonies prescrites ».
Cet acte de décès extrait des archives communales de Chalabre représente l’unique certitude historique permettant d’identifier le personnage « Fluris ». Et pourtant, nombre d’interrogations demeurent : Qui l’a tué ? Pourquoi ? Plus de trois cent ans ont passé et nul n’a réussi à ce jour à éclaircir les circonstances de cette disparition. Comme le démontre Patrick Lasseube à travers ses recherches menées en 1987 sur le Charivari traditionnel de Chalabre, la vérité se trouve enfouie dans la mémoire collective chalabroise. Mais de contradictions en hypothèses originales, la légende n’a jamais cessé de croître, si bien que Fluris aujourd’hui identifié n’est toujours pas démystifié. Trois semaines nous séparent à présent de la Sainte-Luce, date à laquelle les Chalabrois vont réveiller la mémoire de leur héros légendaire, mort il y aura exactement 322 ans, le vendredi 13 décembre prochain.
Incident mécanique et arrêt au stand
Philippe Franot, Stéphane Ferrier
Au deuxième plan, Marc Garros, Emmanuel Izart
Auparavant, Patrick Lasseube sera de retour en Kercorb, où il présentera son diaporama ce vendredi 29 novembre au théâtre Georges-Méliès. Trois projections sont prévues, à partir de 13 h 45 pour les élèves du collège Antoine-Pons, à partir de 15 h 15 pour les écoliers de Louis-Pergaud, enfin pour les adultes et les grands enfants, à partir de 21 h. Patrick Lasseube présentera son travail de recherches aux côtés de ses amis les Oustaliens, amoureux des traditions et curieux d’en savoir plus, tout comme les Chalabrois qui se sont succédés au rythme d’un « chirbilhi » annuel, défoulement sonore à la mémoire de Fluris.
Les héros sont fatigués
De gauche à droite. Au 1er plan : Didier Laffont, Eric Puerto, Emmanuel Izart, Stéphane Ferrier
Au 2e rang : David Lacko, Joël Zabouraeff, Jean-Jacques Plauzolles, Philippe Oliver
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Le charivari de Fluris, sous l’objectif de Patrick Lasseube
Au coup de fusil, tiré par Gérard Roncalli, le charivari va commencer (Photo archives, Patrick Lasseube. De gauche à droite, Gérald Mourareau, Olivier Plauzolles, ?, Stéphane Montoro, Marc Garros).
« Vei fan les ans que tueron Fluris ! » Chaque année au soir du 13 décembre, jeunes et moins jeunes participent à un tapage nocturne et pacifique consistant à battre le pavé en traînant des objets métalliques. Un « rambalh » qui perpétue le souvenir d’une mort violente, celle du Sieur Jacques Fleury envoyé « ad patres » un soir de décembre 1697, et dont on ne sait pas vraiment s’il était curé, braconnier, contrôleur de l’impôt du sel, bûcheron, valet du comte ?
Un mystère vieux de trois siècles que Patrick Lasseube (photo), gascon d’origine, tentait de percer durant l’été 1984, aiguillé dans ses recherches par ses amitiés chalabroises et l’ethnologue Daniel Fabre. Ainsi commençait une grande enquête ayant pour but de collecter non pas l’impôt, mais les témoignages locaux auprès des doyens de la capitale du Kercorb. Conseillé par le département d’enseignement supérieur d’audiovisuel de Toulouse Le Mirail, Patrick Lasseube allait réaliser un remarquable diaporama, véritable outil informatif mis au service d’une vérité historique à dépoussiérer.
Présenté en avant-première au mois de mars 1988 devant un parterre de Chalabrois attachés à la tradition, ce montage sera proposé le vendredi 29 novembre prochain, à partir de 13 h 45 pour les élèves du collège Antoine-Pons, et à partir de 15 h 15 pour les écoliers de Louis-Pergaud. La projection aura lieu au théâtre Georges-Méliès et sera suivie d’une troisième séance pour adultes et grands enfants, à partir de 21 h. Patrick Lasseube présentera son travail de recherches aux côtés de ses amis les Oustaliens, amoureux des traditions et curieux d’en savoir plus, tout comme les Chalabrois qui se sont succédés au rythme d’un « chirbilhi » annuel, défoulement sonore à la mémoire de Fluris.
Dans le même temps, la bibliothèque municipale en partenariat avec Il était une fois Chalabre, propose une exposition sur le charivari de Fluris, du lundi 18 novembre au vendredi 13 décembre (heures d'ouverture de la bibliothèque, 4 rue des Boulangers).