Paul Diatchenko au printemps 1988, dans le labo de l'usine de la Plaine à Quillan
(Photo Thierry Meynier)
Le lundi 28 décembre dernier, Paul Diatchenko décédait dans sa 89e année. Une triste nouvelle qui ramène à l’activité industrielle chalabroise des années 1980, quand une unité de transformation de résines avait vu le jour dans les bâtiments de l’ancienne manufacture Canat, à l’initiative de Paul Diatchenko, accompagné de Patrick Privat et Didier Arnou.
L’article ci-dessous avait été publié dans l’Indépendant le vendredi 8 janvier 1999, à l’occasion de son départ à la retraite. Le regretté Paul Diatchenko avait organisé une fête dans les salons du château des Ducs de Joyeuse à Couiza, afin de prendre congé de tous et de chacun, avant son départ pour L’Etang-la-Ville (Yvelines). Un rappel nostalgique, en guise d’hommage de la part de tous les anciens T2L, avec toutes nos condoléances à ses proches.
L’au revoir du personnel à son directeur
(Photos archives, Décembre 1998)
A l’image d’une multiplication qui connut une belle célébrité en des temps bibliques, la multiplication des atomes à T2L débuta un certain jour de juillet 1977, lorsque trois serviteurs de la chose chimique vinrent poser leurs éprouvettes et autres « becs benzen » dans l’accueillante capitale du Kercorb. Les plus intrigués de nos concitoyens eurent tôt fait de nourrir quelques soupçons à l’égard du trio précité, il semblait bien que les fondateurs de T2 Alchimie soient venus en pays chalabrais aux fins non avouées de découvrir la pierre philosophale. Les commentaires allaient bon train. Au terme de quelques mois pourtant, il fallut se rendre à l’évidence, cette nouvelle entreprise fondée et dirigée par Paul Diatchenko se révélait être une mine de travail au sein de laquelle nombre de nos concitoyens allaient trouver l’emploi qui se fait tellement rare en nos contrées. Peu à peu et sans que nul ne puisse trouver une explication logique au sigle T2L, l’unité implantée au pied du Calvaire ne cessera de prospérer, jusqu’à ce vendredi noir du 13 novembre 1987. Des flammes, un champignon noirâtre qui s’élève dans le ciel et puis plus rien, car il ne reste plus rien de T2L Chimie.
Une nouvelle fois, Paul Diatchenko rassemble son énergie afin que T2L puisse renaître de ses cendres, ce qui se fera chez nos proches voisins quillanais. 1977, 1987, le mouvement cyclique décennal ne va pas en rester là puisque en 1997, la Maison T2L est à nouveau ébranlée, rachetée par le groupe Ciba, puissance industrielle de la confédération helvétique. Et comme toujours, le team T2L et ses atomes crochus vont assumer sans sourciller, retranchés derrière les murs d’une Plaine plus que jamais tapie dans les brumes de la cité des Trois Quilles.
Ce bref historique n’est rien qu’une ordinaire succession de péripéties, si l’on compare avec le séisme vécu au cœur de la société en cette fin d’année 1998. Réuni en effet dans les salons du château des Ducs de Joyeuse à Couiza, le personnel est venu adresser un au revoir à son président directeur général, rattrapé selon la formule consacrée par l’âge de la retraite. Une soirée conviviale et sans protocole au cours de laquelle chacun a pu manifester estime et reconnaissance à l’égard d’un P.D.G. aux méthodes novatrices qui aura grandement forgé l’identité « Made in T2L ». Avec le retrait des affaires de son fondateur, T2L Chimie perd un de ses symboles les plus forts. Paul Diatchenko va à présent retrouver la région parisienne où nous lui souhaitons de connaître une retraite sereine. T2L lui manquera peut-être, l’inverse est déjà une certitude.
Paul Diatchenko avec la division féminine de T2l Chimie