En décembre 2000, les hommes de l'adjudant-chef Alain Cayrol recevaient la fourragère des sapeurs-pompiers, pour acte de dévouement manifesté lors des tragiques inondations de novembre 1999, qui avaient durement affecté les « pays bas » audois. Une cordelière aux couleurs de la légion d'honneur que les pensionnaires du centre de secours Charles Jean Cabanier allaient alors dédier à leurs aînés, à la veille des 50 ans d'existence du corps chalabrois. Dans le Tome IV édité en avril 1999 par « Il était une fois Chalabre », Robert Roncalli revient sur les circonstances qui ont amené à la création du premier groupe d'intervention incendie en Kercorb.
« Le 10 avril 1950, Maurice Samitié alors maire de Chalabre faisait connaître aux membres de son conseil municipal que leur commune avait été désignée comme centre de secours contre l'incendie par la commission spéciale du département, sous réserve qu'elle s'engage : à acquérir le matériel spécialisé représentant une somme globale de 1 902 500 F (anciens), à créer un corps de 18 hommes au moins, 25 au maximum (conformément au décret du 13.08.1925), à créer les points d'eau qui seront demandés par le service départemental d'incendie. Les subventions s'élèveront à 40% de l'Etat et 30% du département. Restera à la charge de la commune la somme de 570 000 F.
Jean Cabanier est contacté par Maurice Samitié pour voir s'il peut recruter les volontaires.../... Personne à Chalabre n'est plus apte que Jean pour mener à bien cette délicate mission. L'appariteur connaît tout le monde. De plus, c'est lui qui, bien avant que l'Etat et le département ne s'en mêlent a dirigé les batailles contre le feu. Il n'y avait pas de sirène, pas de caserne, pas de pompiers.
Dans une remise municipale, à côté du corbillard hippomobile et du tombereau des ordures, se trouvait le matériel d'incendie : deux ou trois douzaines de mètres de tuyaux en cuir confectionnés avec des rivets en cuivre, et une pompe à bras.../... Faire monter la pression de cette archaïque mécanique nécessitait la force musculaire de quatre hommes qui s'échinaient en ahanant sur les barres de bois.../... Avec la création du corps, le matériel, les casques et les premiers uniformes furent achetés. Un Dodge, une moto-pompe Hotchkiss tractable et une plus petite que l'on chargeait sur le Dodge furent livrés.../...
Un petit local fut loué en ville, à côté de l'immeuble Castres Saint-Martin (voir photo), et l'archaïque pompe à bras fut définitivement garée au fond de la remise du corbillard ».
Jean Cabanier restera aux commandes jusqu'aux environs de 1970, avant de passer le relais à Mario Roncalli qui décèdera hélas en février 1975. Jean Cabanier assurera l'intérim, avant que Roger Laffont n'accepte la responsabilité du centre jusqu'en mars 1984. La même année, le futur adjudant-chef Alain Cayrol se voyait confier la direction du centre, responsabilité qu'il assumera jusqu'en décembre 2001. Avec l'année 2002, le centre de secours accueille à sa tête le sergent-chef Stéphane Ferrier, actuel chef de corps élevé depuis au grade d'adjudant-chef. En souvenir de son fondateur, le centre de secours porte aujourd'hui le nom de Jean Cabanier. (A noter que près de cent ans auparavant, le 11 janvier 1852, le maire Anduze-Faris avait déjà créé à Chalabre un corps de sapeurs-pompiers, fort de 24 « hommes de feu »).
Hommage aux anciens, sur la photo ci-dessous, les soldats du feu de la première heure posent devant la « caserne » du Cours Docteur Joseph Raynaud (de la gauche vers la droite):
Sur la pompe à bras : Joseph Biart, Roger Laffont, Léo Abat.
Debout : Jean Cabanier, Mario Roncalli, Lucien Dumons, Albert Durand, Marcel Triat, Antoine Escande, Alban Faure.
Accroupis : Georges Pendariès, André Conte, René Vernet, Georges Subreville, Aimé Catrier, Eloi Alabert.
Absents sur la photo, René Salinas et Pierre Fournié.
N.B : Un nouvel album photo "Il était une fois Chalabre" a été mis en ligne.