Nous apprenons avec tristesse la disparition de Christiane Benrubi, gentiment surnommée « La duchesse de Joty », du nom de sa propriété au-dessus de Villefort. Cette Parisienne dans l’âme a eu un coup de cœur pour notre région il y a tout juste cinquante ans, et s’est installée, quasiment à demeure, dans une maison sans eau ni électricité, qu’elle a rénovée pendant des années avec l’aide de sa famille, ses proches et du voisinage qui l’avait adoptée. Nombreux sont ceux de Chalabre et de Villefort, des Paillous à Caraguel, qui ont encore le souvenir des fêtes mémorables, méchouis, et autres plongeons nocturnes dans la piscine que tous avaient contribué à construire. Joty était devenu si cher à Christiane que, très tôt, elle a acheté une concession au joli petit cimetière de Villefort. Elle est morte à 97 ans en région parisienne et ses enfants, dont Joty est devenu la maison de famille, ont respecté son souhait de revenir sur cette terre qu’elle aimait tant. Tous ceux qui l’ont connue sont invités à l’accompagner dans ce dernier voyage à l’église de Villefort, le lundi 10 janvier prochain à 11 h.
Carnet noir - Page 49
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Villefort : Joty n’est plus à la fête
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Colette Loutre n’est plus
Mardi 4 janvier, un dernier hommage était rendu à Madame Colette Loutre née Raynaud, décédée en Ariège à l'âge de 86 ans. Originaire de Luc-sur-Aude où elle était née le 20 avril 1935, elle avait uni sa destinée avec Gérard Loutre, jeune Chalabrois formé au métier de garagiste aux côtés de son père André. Nouvelle venue en pays chalabrais et résidant au-dessus de l'atelier de mécanique familial installé rue du Capitaine Danjou, elle avait mis ses compétences au service d’une maison de confection et de vêtements du cours Docteur Joseph-Raynaud. Aux côtés de Mme Annette Renoux, propriétaire de l’établissement « Nouveautés », sis au n° 20, elle assurera de nombreuses années durant, l’accueil d’une fidèle clientèle.
Peu de temps après le décès de son mari, survenu le 24 juin 2013, Colette Loutre avait quitté Chalabre pour l’Ariège où réside son fils Jean-Jacques. Elle laisse le souvenir d’une personne discrète et bienveillante.
La cérémonie religieuse célébrée en l'église Saint-Pierre a permis de lui adresser un dernier adieu, avant son inhumation dans le caveau familial où elle repose aux côtés de Gérard son mari. En ces douloureuses circonstances, sincères condoléances à Jean-Jacques son fils, à Carla et Agathe, ses petites-filles, à toutes les personnes que cette disparition afflige.
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Carnet noir
La triste nouvelle est parvenue depuis Cuxac-d'Aude où il résidait, Marc Jean-Pierre est décédé lundi 3 janvier à l'âge de 86 ans. Les collégiens qui fréquentaient dans les années 1960 l’allée des Marronniers (future Allée Pierre-Louis Fabre), se souviendront du professeur d’espagnol qui enseignait au sein du G.O.D (Groupe d’Observation Dispersé), aujourd’hui collège Antoine-Pons. Il avait également exercé les fonctions de principal à partir de 1962, responsabilités qu’il avait assurées jusqu’en 1967.
En mai 2008, Marc Jean-Pierre était revenu à Chalabre afin de célébrer les 30 ans du collège, l’occasion de retrouver quelques uns de ses anciens élèves. Lesquels garderont le souvenir d’un enseignant rigoureux et exigeant, qui leur aura permis de poursuivre le chemin, munis d’une maîtrise quasi irréprochable de la langue de Cervantès.
Pleinement convaincu de l’interaction entre enseignement et sport, Marc Jean-Pierre encourageait les élèves à la pratique sportive, aux côtés de ses amis Gabriel Gallardo, Roger Raynaud et Jean-Jo Romero. Chaque dimanche de l’hiver, et après avoir satisfait à un emploi du temps des plus chargés, l’heure était venue d’emmener de jeunes crossmen en herbe, en découdre sur les circuits ventés et boueux du département. A Leuc ou à Montréal, à Puichéric ou à Lagrasse, de Pexiora à La Bertrande, de Maquens à Bizanet et Chalabre, les jeunes sportifs du Kercorb savaient comme personne, lacer leurs chaussures à pointes. Un plaisir toujours renouvelé à l’époque des cross « Inter-CAPS » qui réunissaient une moyenne de 250 à 300 participants, initiés à la course à pied. Cross-country mais aussi volley-ball, hand-ball, sans oublier la traditionnelle partie de pétanque à la veille des « grandes vacances ».
Un dernier hommage sera rendu à Marc Jean-Pierre, aujourd’hui mercredi 5 janvier à 15 h en l'église de Cuxac-d'Aude. Très sincères condoléances à son épouse Liliane, à Pascale, Valérie et Sophie ses filles, à toutes les personnes affectées par cette disparition.
Marc Jean-Pierre à Lézignan, avec les handballeurs du collège
Année scolaire 1966-67
A quelques heures des grandes vacances
Juillet 1967
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« Alice… »
Les mots de Cine, pour un hommage et un dernier au revoir à Alice.
« Alice...
Un portrait qui immobilise le temps sous la stupeur d'un 31 décembre. Un blog qui en reste trois jours muet. Un village qui se fige sous le choc et la peine. Alice avec sa douceur et son joli sourire, a doucement refermé la porte sur l'année 2021 et s'est effacée, comme elle l'était, à l'aube d'une nouvelle année.
Notre Alice !... Voilà que tu nous tires ta révérence… comme en fin de pas de danse dans lesquels tu excellais tant et qui te faisaient encore plus rayonner. La danse c'était ton plaisir immense, mais ces derniers mois de confinement t'en avaient privé. Je suis sûre que tu en aurais esquissé quelques uns en cette Saint-Sylvestre, si… Mais des « si » ma chère Alice… oh qu'ils sont douloureux ! Tous ces « si » de la vie… qui sont terribles de réalité et emplis de désespoir !... Tant de « si »… impuissants pour nous, petits riens du tout sur terre. Et puis tous ces « si » qui enserrent aujourd'hui ma gorge et me rendent nos souvenirs plus déchirants.
Je pense à tes chères filles qui n'ont qu'une seule petite plume de douceur à l'âme pour les consoler. A se dire que tu t'es envolée sans te douter du pire au sein de cette maison si chère à ton cœur. Dans ce Bélesta de ta jeunesse où ta maman et ton papa Bonnet veillaient sur toi.
Ton papa barman aux doigts d'or pour les cocktails et au pinceau artistique créant de belles toiles. Et ta maman dont je garde le souvenir quand elle veillait sur tes enfants au France. Vos cinq filles qui n'avaient pas laissé place à un seul garçon. Mais récompensée tu l'étais par tes gentils gendres, et Guy que tu n'as jamais lâché. L'affection et la complicité étaient là.
Raymond et Alice, une rencontre en Pays Catalan à la Balette, à Collioure. Alice si belle s'était laissée emporter par les flots bleu azur de ces yeux à lui. Combien d'enfants aviez-vous en fait ? Combien sommes-nous à brasser des souvenirs qui virent aux regrets ? Les gens du rugby bien sûr, et les autres qui ont fait leur jeunesse à Chalabre. Ce sont d'ailleurs en grande partie, les mêmes qui comme moi, se rappelleront tous ces bons moments au comptoir du France avec Raymond et Alice. Alice de douceur, de gentillesse, toujours complaisante, toujours attentive à tous, toujours un mot d'apaisement. Alice qui savait lire en moi sans que je prononce une parole. Mon Alice ! Belle dans tous les sens du terme.
Oui, longtemps encore et encore, Alice sera sur toutes les lèvres. Ma chère Alice, tous te feront revivre. Comme ils te faisaient plaisir à évoquer toujours ton Raymond, son rugby, son club des Pénibles et tant d'autres moments qui portaient à rire… ou pas. Combien de fois pour te chiner, je t'ai dit « Alors Alice ! Au pays des merveilles ? ». Pauvre Alice, tu étais en plein boum dans le service et dans le stress. C'était un grand sourire qui me répondait et tes yeux pétillants qui cachaient parfois des larmes. Combien de fois tu m'as dit : « Ah tu peux le dire ! Heureusement que j'ai ton père ». Je garderais précieusement nos courriers échangés, toutes ces conversations parfois bien intimes, nos rires et nos instants en famille puisque tu as fait partie de la mienne et que je t'y ai gardé.
Ton destin était tout tracé dans les bras de tes parents puis ceux de Raymond. Etrange de penser qu'ils t'ont senti près d'eux, et n'ont fait que te tendre leurs mains à l'unisson pour t'aider à t'envoler près d'eux, et te noyer dans des cieux plus cléments et plus bleus encore. Si chère Alice, tu vas manquer énormément dans ce Chalabre qui vous avait ouvert les bras et vous avait adopté, toi et Raymond. Tout ce village qui vous avait donné un jour de juin 1966 toute sa confiance et son amour à jamais.
Moi je te garde bien au chaud là, comme tu le savais déjà ! Tu resteras mon Alice des merveilles. Et de tout mon cœur j'espère que ton pays Alice, est plus merveilleux encore ».