Chemin faisant, et au gré des promenades auxquelles le pays chalabrais invite, le randonneur qui s'enfonce dans des bois de plus en plus touffus, s'offre une incursion dans le passé. Au détour de nulle part, et malgré l'enchevêtrement de ronces qui l'enserre, une ruine vient s'offrir à son regard. "Mémoire des hommes et femmes qui ont travaillé la terre et filé la laine avant de porter leurs regards las vers d'autres cieux" (Eric Fabre, Les Métairies en Languedoc, Editions Privat).
Vestiges d'une époque durant laquelle un maillage de sentiers, permettait de relier une métairie avec une autre, avant que "l'abandon de la charrue ne laisse la place à l'arbre". Les hommes sont partis, et la forêt est revenue, quoi de plus naturel au final.
Ce qui l'est moins peut-être, est l'action entreprise par certains de nos contemporains, dont les manoeuvres peu bienveillantes, viennent aggraver la difficulté de se déplacer sur ces chemins que la végétation s'ingénie (sans aucune arrière-pensée) à effacer. A l'image de ce chemin communal, franchissant le sommet du col de la Flotte, purement et simplement sectionné, avec le renfort certainement non consentant, d'un godet de pelle mécanique. Chemin faisant, le randonneur qui l'a échappé belle, vient de comprendre qu'il existe plusieurs façons de partager l'espace public.
La tranchée n'est nullement signalée.