Année de givre, année de fruits. L’ami Bernard contemple une campagne engourdie et profite du temps présent, en attendant l’été.
Matin d’hiver
La grande plaine est blanche mais sans neige,
une couche brillante étincelle sous les premiers rayons,
arbres, plantes et floraisons sont pris au piège
de ce givre puissant qui blanchit l’horizon.
Dans le ciel, les corbeaux lancent leurs cris lugubres
en battant leurs ailes face à ce froid glacial
d’autres sur ce sol gelé aujourd’hui insalubre
grattent et cherchent leur pitance en ce temps hivernal.
Quelques arbres fantômes, paysage cristallin,
servent de dérisoire abri à de pauvres vaches
bien resserrées entre elles se faisant des câlins
mais de leurs naseaux fumants monte comme un panache.
Regardez tout au loin la rivière qui fume,
mais tout près des maisons la présence de l’homme
rassure les mésanges avec leurs belles plumes
se régalant de boules de graisse et de trognons de pommes.
Même les merles siffleurs ont perdu leur ramage
sautillant maladroits sur ces rameaux garnis de perles
et le rusé écureuil à l’abri des feuillages
semble s’apitoyer sur la pauvre tourterelle
endormie pour toujours au milieu des branchages
dans ce matin d’hiver qui n’est que froid et gel.
Bernard, le 18 janvier 2021