Ils sont beaux, pleins de mélancolie aussi, les deux saules pleureurs qui trônaient au pied de la passerelle de feu le lac, viennent de subir les assauts de fortes et inhabituelles rafales de vent. Si nos témoins d’une époque rythmée par promenades et baignades pliaient sans rompre, à l’image du roseau de la fable, l'un d'eux a fini par s'affaisser, entraînant avec lui, ses longues branches lianes pendantes. Son voisin quant à lui a perdu l'une de ses imposantes branches, deux sentinelles blessées en cette veille de Sainte-Catherine, comme un symbole.
Mais les deux vieux salyx babylonica, certes fatigués par le temps et les éléments, n'ont pas l'intention de quitter la scène, du moins pas de suite. Il semble en effet qu'une opération d'élagage ait été envisagée, qui permettrait de panser les blessures de l'un, et de rendre sa prestance à l'autre, en le redressant.