Mercredi 20 août, l'église Notre-Dame de Chalabre accueillait parents et amis venus rendre un dernier hommage à Yves Olive, décédé en son domicile de la Cité Canat dans sa 86e année. La cérémonie a permis d'évoquer la mémoire de Yves, né le 14 septembre 1939 à La Mure en Isère, où son père était affecté au sein de la brigade de gendarmerie. Il y grandira et effectuera une partie de sa scolarité, puis il accompagnera ses parents de retour à Puivert à l'heure de la retraite. Yves est alors âgé de 7 ans et son arrivée à l'école communale va l'aider à intégrer au mieux le pays puivertain. Le temps des loisirs le verra rejoindre l'Entente Chalabre-Puivert XV pour s'initier à la pratique du rugby, dans le même temps il obtient son certificat d'études. Après un apprentissage en mécanique, Yves entre dans la vie active et rejoint à l'âge de 14 ans les effectifs de la manufacture de chaussures Canat. Il y accomplira toute sa carrière, jusqu'à la retraite, aux côtés notamment de ses amis et partenaires de travail Roger Quério et Roger Garros.
Mais dans l'intervalle et comme nombre de ses camarades, il sera amené à traverser la Méditerranée en tant qu’appelé du contingent. Déclaré apte pour le service armé en 1958, après un passage au centre de regroupement de la caserne Ste Marthe à Marseille, il embarquera le 10 novembre 1959 à destination d'Alger. Il est affecté au centre d'instruction du service matériel n° 3 de l'Alma, à 30 km au sud d'Alger. Au cours d'une opération menée le 21 octobre 1960 dans le « Sous-quartier de l'Alma-Ménerville », il sera grièvement blessé par balle aux deux cuisses. Cette action et cette blessure lui vaudront une citation à l'ordre de la Brigade et l'attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze. Yves Olive rentre alors dans une période de soins jusqu'au 12 décembre 1960, avant son rapatriement sanitaire par air jusqu'à l'hôpital militaire de Toulouse. Le 4 avril 1961 il sera renvoyé dans ses foyers, et après treize mois en Afrique du Nord, il retrouve sa famille, ses amis, et sa place de mécanicien aux Ets Canat.
Aux côtés de ses compagnons d'armes, Yves Olive s'était vu décerner la Croix du Combattant
Photo archives, 19 mars 2003
Il fera bientôt la connaissance de Monique Mougeotte, jeune fille du village voisin de Léran, elle aussi employée dans l'entreprise chalabroise. Une idylle naît et Yves et Monique fondent un foyer le 25 juillet 1964 à Léran. Tous deux s’installent à Puivert, puis viendront résider à Chalabre cinq ans après. Ils connaîtront le bonheur de voir grandir à leurs côtés un petit David, leur fils unique, né en 1969.
S’il affectionnait le ballon ovale, son sport de prédilection, Yves trouvait aussi son harmonie dans la musique. Il partageait sa passion pour la clarinette avec son ami Henri Sabatier, de Puivert. Il aimait également consacrer ses instants de calme à l’entretien de sa voiture et de son jardin, ces petits univers où il cultivait patience et soin. Mais son plus grand bonheur restait sa petite fille Lucille, qui l’a accompagné avec tendresse jusqu’à la fin. Après trois semaines d’hospitalisation, Yves aura choisi de rejoindre son foyer, pour s’éteindre entouré des siens.
Au terme de la bénédiction, Michel Sallès président du comité de la Fnaca accompagné du drapeau et des compagnons d'armes a salué un camarade estimé, resté fidèle à une période marquante de sa jeunesse.
Yves Olive laisse le souvenir d’un sourire sincère et d’un humour toujours empreint de bienveillance.
En ces douloureuses circonstances, très sincères condoléances à Monique son épouse, à son fils David, à Valérie sa belle-fille, à sa petite-fille Lucille, à toute les personnes affectées par cette disparition.