Ce premier lundi de janvier s'est éveillé avec le concours de beaux flocons, très vite éconduits par les premiers rayons du soleil. Sans aller jusqu'à évoquer les neiges d'antan, des souvenirs reviennent à la mémoire de l'ami Bernard, évoqués dans le poème qui suit. Au chapitre des souvenirs toujours, l'ami Richard, qui fut collégien, se souviendra certainement des mots qu'il avait écrits à la faveur d'une rédaction : « Tandis que dans ma main, une étoile à cinq branches se transforme en une goutte d'eau ».
Il neige
Le ciel couleur de plomb est triste,
conforme à ce bulletin météo pessimiste,
un vent glacial en jolis tourbillons
fait danser les premiers flocons.
Bien au chaud derrière les carreaux,
nous regardons se former ce blanc manteau,
tout est effacé d’un coup de pirouette,
même les arbres ont de drôles de silhouettes.
La couche s’épaissit, déjà vingt centimètres,
miracle pour ces enfants qui sans besoin de guêtres,
ressortent alors la luge dans cette belle neige
pour de longues descentes, perpétuel manège.
Confortablement assis devant leur cheminée,
Papy et Mamy se rappellent leurs jeunes années,
et ces jolis bonhommes de neige bien maquillés
qu’ils bâtissaient de leurs mains rougies et gelées.
Ressurgissent aussi du fond de leur mémoire
les paroles des anciens aujourd’hui illusoires
que ce doux duvet blanc vraiment providentiel
provenait de ces oies que l’on plumait au ciel.
Bernard, le 3 février 2015