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C'était hier - Page 576

  • Le Tour est de retour

    Depuis hier, les 198 coureurs engagés au départ de la 99e édition du Tour de France, ont mis les Champs-Elysées dans leur ligne de mire. Avant cela, ils devront franchir la barrière des Alpes, puis descendre vers le  sud. Et dans peu de jours, le 15 juillet exactement, le peloton en provenance du col du Portel, traversera le pays chalabrais, puis prendra la direction de l'Ariège, avant d'attaquer les premiers cols pyrénéens. L'article ci-dessous avait paru en juillet 2002, après le passage d'un peloton dominé par le team de l'US Postal. Dans l'équipe du futur vainqueur 2002, se trouvait alors l'Américain Georges Hincapie, lequel sera cette fois aux côtés de Cadel Evans, vainqueur du Tour 2011.  

    Un tour du Kercorb pour les as du Tour de France

    Il était un peu plus de 13 h samedi lorsque Jaja, Millar, Mazzoleni et Boogard déboulaient dans le virage de l’Hôtel de France après avoir largué le gros du peloton sur les pentes de Montségur. Depuis la rue du Capitaine Danjou jusqu’au rond-point de la Croix-des-Missions et les lacets du col de Saint-Benoît, les Chalabrois et leurs invités avaient investi les bas-côtés avec prudence afin d’encourager « Les forçats de la route ».  

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    Au passage du Mazamétain porteur du maillot à pois roulant de concert avec Millar l’Ecossais appelé à vaincre sur les boulevards biterrois, une foule bigarrée a fait monter les décibels comme jamais (photo ci-dessus). Même Roger Pingeon qui était passé en 1967 avec près de demi-heure d’avance sur ses poursuivants lors de l’étape Perpignan-Toulouse, n’avait soulevé pareil enthousiasme. Les nostalgiques des vieux tours d’antan auraient sans doute aimé entendre « Paulo la science » évoquer le croustillant épisode qui mit aux prises un certain jour de juillet le célèbre Robert Chapatte et Barthélémy Guilhem, grand chef cuisinier de l’Hôtel de France. Mais les accords endiablés des solistes de l’OPVC enregistrés par les caméras de FR3 ramenaient tout le monde au direct et cinq minutes plus tard, le train postal emmenant Lance Armstrong vers Béziers franchissait le Pont-Neuf avec la régularité d’un métronome, tractant derrière lui une chenille multicolore. La formidable parade du Tour de France 2002 venait de faire passer le grand frisson sur le pays chalabrais, grâce aux champions cyclistes et à la société du Tour de France qui peut revenir en Kercorb dès qu’elle le souhaite.    

    tour de france 2002,opvcGeorges Hincapie emmène le train postal sur le Pont-Neuf (photos archives, Juillet 2002. Le port du casque n'était pas encore obligatoire).

  • Le renouveau de l’orgue de Saint-Pierre

    Sous ce titre, l’article qui suit avait paru dans l'Indépendant avec l’arrivée de l’été 1997. Voilà quinze ans, l’association des « Amis de l’orgue » et l’ASPAK (association pour la sauvegarde du patrimoine artistique en Kercorb), avaient proposé un concert sous la nef de l’église Saint-Pierre. L’occasion de célébrer les quinze ans de la fête de la musique, grâce à un événement qui consacrait également l’inauguration de l’orgue rénové de l’église Saint-Pierre. Au programme, des compositions de César Franck, Antonio Vivaldi, Joseph Haydn, Gabriel Fauré, Anton Dvorak, Giacomo Puccini, Jules Massenet, Wolfgang Amadeus Mozart. « Malou » Saddier, présidente de l’ASPAK, avait assuré la rédaction du compte-rendu mis en ligne ci-après.

    amis de l’orgue,aspak,renouveau lyrique du roussillon,christian canatLes chœurs du « Renouveau lyrique du Roussillon » ont fait vibrer l’auditoire (photos archives Juin 1997).

    Le concert de musique sacrée donné en l’église Saint-Pierre de Chalabre a été apprécié à sa juste valeur par un public nombreux. L’occasion de cette rencontre artistique venait de la rénovation de l’orgue, avec l’idée précise d’une restauration future. En ouverture, l’abbé Robert Berland interpréta une œuvre de Jean-Sébastien Bach. Puis le concert donné par les solistes et chœurs du « Renouveau lyrique du Roussillon » commença sous la direction musicale de Mme Claude Barrère qui est à la fois leur professeur et leur accompagnatrice. D’une main parcourant les touches du piano avec une dextérité légère, de l’autre accompagnant les performances des interprètes, Mme Barrère apparaît comme un parfait chef d’orchestre : elle créé un lien étroit entre les artistes et l’auditoire. Les œuvres choisies parmi des compositions de haut niveau montraient d’emblée la valeur recherchée. Qui citer parmi les interprètes hommes ou femmes ? Qu’elles soient soprano ou mezzo, qu’ils soient ténor ou baryton, l’on ne peut nommer personne en particulier tellement les 17 interprètes étaient aussi remarquables. Comment oublier ces œuvres et les voix de ténor qui ont bouleversé l’auditoire.

    amis de l’orgue,aspak,renouveau lyrique du roussillon,christian canatLe public a répondu présent à cette manifestation de qualité.

    Le « Souvenez-vous » interprété par la mezzo et les chœurs, a laissé le public dans une émotion perceptible. L’ovation qui a suivi ce concert a démontré qu’une telle perfection pouvait toucher tous les présents et les Chalabrois espèrent retrouver un jour ces mêmes interprètes dans une autre de leur prestation, l’opérette.

    amis de l’orgue,aspak,renouveau lyrique du roussillon,christian canatLa soirée se termina par l’écoute à l’orgue, d’une composition de Christian Canat (photo ci-contre), laquelle sembla vraiment trop courte. Tout un chacun était ravi d’entendre à nouveau et après tant d’années, le son de cet instrument offert à Saint-Pierre par Antoine Canat. Ses harmonies rappelèrent à beaucoup, des souvenirs de leur jeunesse. L’équipe des « Amis de l’orgue » souhaite maintenant que se manifestent de jeunes artistes qui pour leur plaisir et pour le notre, viendront travailler sur cet instrument quand ils le désireront.

  • L’an Un à l’école Louis-Pergaud

    école louis-pergaud chalabre,jeanne juliani,mme legoff,henriette sauratLa classe de Madame Legoff en 1956.

    Debout sur le banc, de gauche à droite : Fabienne Voltes, Suzanne Fournier, Jacques Martinez, Chantal Fournès, Anne-Marie Huillet, Jean-Claude Baby, Simone Sanchez, Gérard Calbo. 3e rang debout : Alain Castelnaud, Elisabeth Villena, Jean-Paul Subreville, Josiane Calvet, Aline Ilhat, Simone Rigaud, Christian Moralès, Suzanne Dombris. 2e rang assis : Michèle Fournier, Claude Laffont, Marie-José Castelnaud, Robert Voltes, Francette Ferrier, Francine Sanchez, Marie-Anne Baby, Bernard Marty, Marie-Hélène Huillet. 1er rang assis : Isabelle Saraseca, Raymond Fournès, Jacky Muros, Catherine Martinez, Richard Conte, Michel Maugard, Inès Rodriguez.     

    Dans la grande cour de ce qui est aujourd’hui devenu l’ancienne école des filles, le vieux marronnier géant attend la récréation et sa ribambelle de joyeux écoliers. Mais en vain car en ce début d’automne 1956, les bambins de la communale ont déserté le préau de la rue du cinéma, pour aller jouer à Colin Maillard dans une cour toute neuve où il manque peut-être un peu de verdure. Les petits élèves de Madame Legoff, laquelle veillait alors aux destinées de l’école maternelle avec Madame Jeanne Juliani, posent ainsi dans la cour de leur toute nouvelle école, qui ne prendra que beaucoup plus tard le nom de Louis-Pergaud.

    Les petites Chalabroises et les petits Chalabrois se reconnaîtront et se souviendront de cette période teintée d’insouciance pendant laquelle la ludique pratique des bûchettes, n’était en réalité qu’un moyen sournois pour les amener sur le terrain miné des robinets qui fuient et des trains qui se croisent à une certaine heure. 

     

    école louis-pergaud chalabre,jeanne juliani,mme legoff,henriette sauratJeanne Juliani et Henriette Saurat, invitées d'honneur lors du Cinquantenaire de la Classe 1953 (photo archives Octobre 2003).

  • La clef du Pont-Rouge

    Chariot.JPGLe Pont-Rouge, alors orné de son char, oeuvre du regretté Jean-Claude Sicre. 

    En mai dernier, les élus réunis en séance afin de voter le budget 2012, avaient également évoqué les projets prioritaires, au premier rang desquels la réfection de la passerelle du Pont-Rouge. Soumise à plusieurs expertises, cette voie d’accès jetée sur le Chalabreil va très bientôt faire l’objet d’une restauration complète, et ce, 126 ans après sa mise en place. C’est en effet après une décision votée en conseil municipal le 23 mai 1886, que les Chalabrois avaient vu leur commune se doter d’une passerelle métallique, créée par les Ateliers Mauguin de Paris. Le fer supplantait définitivement le bois, parce que de fortes pluies conjuguées à la fonte des neiges, avaient emporté le 28 février 1885, une très vieille passerelle en bois.

    Bien des années plus tard, lors du deuxième conflit mondial, certains prisonniers internés dans le camp de concentration établi sur l’ancienne scierie du Moulin de l’Evêque à Rivel, viendront pour ainsi dire, apporter leur pierre à l’édifice. Ces détenus politiques, utilisés comme renfort au sein des effectifs de l’usine Canat, vont en effet bâtir deux rampes d’accès permettant le passage des brouettes. Parmi ces prisonniers, Otto Löwy, Autrichien né le 30 mai 1900, à Vienne. Ce dernier tenait un journal sur lequel il avait noté comment un voisin du quai du Chalabreil, leur avait un jour offert une boîte de conserve contenant du poisson. Une fois le « festin » terminé, la clef ayant permis l’ouverture avait été noyée dans le ciment. Le 12 août 1942, Otto Löwy fut dirigé vers le camp de Drancy, avant un dernier voyage jusqu’à Auschwitz où il mourut le 30 novembre de la même année. Dans le courant des années 1990, sa famille prendra contact avec la ville de Chalabre, grâce à l’aide du consulat d’Allemagne, afin d’en savoir plus sur le parcours de l’un des leurs. Donnant par la même occasion, plusieurs informations consignées dans le carnet de Otto.  

    Le temps a passé depuis, et si le métal de la passerelle est aujourd’hui la proie de la rouille, le béton des rampes adjacentes donne lui aussi certains signes de faiblesse. Signes faibles certes, mais suffisants pour laisser apparaître une clef, que l’on devine lorsque l’on se positionne face au pont, et dos à l’église Saint-Pierre. 70 ans après, le souvenir du citoyen Otto Löwy et de ses compagnons d’infortune a ressurgi de l’oubli, grâce aux effets improbables de l’érosion. En cette année 2012, le Pont-Rouge va être restauré, par nécessité, et il est permis d’espérer que ce vestige d’humanité et de fraternité, n’ira pas se perdre dans un amoncellement de gravats.

    Sincères remerciements à Serge Fournié, pour l’intérêt qu’il porte à la chose historique, et pour son sens aigu de l’observation.