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Commémorations - Page 62

  • Le jeudi 24 août 1944, Victor Baro et la 2e DB entraient dans Paris occupée

    Portrait Victor Baro.JPG

    Le sergent Victor Baro alias Juan Rico, sous l'uniforme de « La Nueve ».

    La célébration du 65e anniversaire de la libération de Paris offre l'occasion d'évoquer le souvenir de notre concitoyen Victor Baro, combattant de la première heure disparu en 1987 et qui prit part aux combats pour la libération de Paris aux côtés de ses compagnons de « La Nueve », élément avancé de la 2e DB commandée par le général Leclerc.

    Constituée en Tripolitaine en février 1942, la « Force L » appartenait au Régiment de Marche du Tchad, premier régiment rallié à la France libre, véritable brigade internationale à forte dominante française. Le 8 mars 1943, la campagne d'Afrique est terminée, les forces françaises font route vers l'Algérie et le Maroc. C'est à Sabratha, région de Tripoli, que la « Force L » va devenir la 2e division française libre dans les forces combattantes, puis le 24 août 1943, la 2e division blindée (2e DB), équipée avec du matériel américain.

    Le général Leclerc confie alors au jeune lieutenant de réserve Raymond Dronne, le commandement d'une compagnie dans laquelle une forte majorité de volontaires espagnols est recensée. Ces hommes ont combattu dans les rangs de l'armée régulière de la République ou dans les milices populaires face aux militaires factieux du conspirateur Franco. Certains sont en Afrique du Nord arrivés directement depuis l'Espagne, les autres en nombre plus important ayant quitté la France et les camps d'internement après le tragique épisode de la « Retirada » en février 1939. C'est le cas de Victor Baro, natif de Barcelone et détenu dans le camp du Barcarès d'où il « s'échappe » en s'engageant dans les Corps Francs d'Afrique du Nord. Ces éléments façonnés par une guerre fratricide et motivés par leur soif de revanche sur les troupes d'Hitler, qu'ils ont affrontées dans leur pays, vont intégrer une compagnie qui sera baptisée « La Nueve » (la 9). En mai 1944, ces troupes embarquent à Oran sur le navire Franconia, direction la Grande-Bretagne via le Groenland et l'Islande. Débarquées dans le port écossais de Greenhoc, elles réceptionnent leur matériel de guerre en provenance de Casablanca. Leurs véhicules seront baptisés de noms évoquant l'Espagne et sa république étranglée, Teruel, Madrid, Guernica, Guadalajara, Brunete, et les Cosaques, pour le half-track de commandement du lieutenant Dronne. Ils sont Espagnols, ils sont en Angleterre, ils sont équipés d'uniformes américains et ils se battent dans une unité française.

    Nueve.jpgLa 9e Compagnie, au premier rang Raymond Dronne (5e à partir de la droite), au 4e rang Victor Baro (1er à partir de la droite).

    Quand la radio annonce le débarquement en Normandie, la 2e DB intégrée à la IIIe armée américaine du général Patton s'élance sur les routes de l'Angleterre, direction Southampton. Le 4 août, Juan Rico, nom de guerre du tirailleur lourd Victor Baro et ses compagnons posent le pied sur le sol de France à Saint Martin de Varreville (Utah Beach). Le 12, ils sont à Alençon où Victor Baro et Manuel Lozano mettent hors de combat un blindé chenille allemand armé de mitrailleuses qui remontait la colonne, ce qui leur vaudra la croix de guerre avec citation. Le 21 août, alors qu'il se trouve devant Argentan, le général Leclerc est informé que la Résistance, qui s'est soulevée à Paris le 18 août, livre de violents combats dans toute la ville.

    Mais en date du jeudi 24 août, les troupes des colonels Billotte, Dio et Langlade sont toujours bloquées aux portes de Paris. Leclerc qui applique les principes de l'attaque à tout prix depuis que les Français sont entrés en Normandie, lance un ordre au capitaine Dronne : «Dronne, filez sur Paris, entrez dans Paris, passez où vous voudrez, dites aux Parisiens de ne pas perdre courage, que demain matin la division toute entière sera dans Paris».

    Le soir même à 20h 41, trois chars et trois sections sur half-track de « La Nueve » entrent dans Paris par la Porte d'Italie. C'est une folle kermesse, une foule immense entoure les voitures et embrasse les équipages. A 22h 20, il fait encore jour lorsque les sections Michel Elias et Miguel Campos de la 9e Cie arrivent sur la place de l'hôtel de ville, accueillies par les FFI du colonel Henri Rol-Tanguy, ancien des Brigades Internationales, blessé sur le front de l'Ebre. Une formidable Marseillaise retentit et les cloches de Paris sonnent à toute volée, accompagnées par le bourdon de Notre-Dame. Juan Rico et l'avant-garde du Régiment de Marche du Tchad sont reçus en héros dans Paris libérée. Plus tard dans la soirée, Raymond Dronne installé dans un lit de camp à même le trottoir entendra monter un chant hérité de l'Espagne des guerres napoléoniennes, le fameux «Paso del Ebro ».

     « La Nueve » prolongera les combats en direction de l'Allemagne, pour atteindre Berchtesgaden et le nid d'aigle d'Hitler, le 5 mai 1945. Des 144 hommes de « La Nueve » qui embarquèrent à Southampton, seuls seize purent apprécier une liberté retrouvée.   

  • Le sacrifice d’Auguste Cathala n’est pas oublié

    A. Cathala.jpgLa mémoire d'Auguste Cathala assassiné par l'occupant nazi le 23 mai 1944 à la ferme du Roudié a été honorée dimanche 24 mai au pied de la stèle érigée à l'initiative des anciens FTPF. Une cérémonie émouvante qui a rassemblé autour de la grande famille d'Auguste Cathala, élus, Montjardinois, Chalabrois et les porte-drapeaux de la coordination des anciens combattants. A leurs côtés, le maire Jacques Laffont, revenu auprès de ses administrés après de sérieux ennuis de santé, Roger Rosich conseiller général, René Chort président départemental de l'ANACR et Casildo Sanchez président de l'Amicale des guerrilleros espagnols.

    Après un dépôt de gerbe effectué par les soeurs d'Auguste Cathala, Jacques Laffont retraçait cette journée et l'interminable calvaire subi par un jeune homme de dix-neuf ans, dont le sacrifice allait permettre aux éléments du maquis « Faïta » d'échapper à la soldatesque nazie pour prolonger encore leur mission de résistance. L'occupant arrivé très tôt et en force à la ferme des Vinsous sait qu'un groupe de résistants a établi son campement dans les environs. Il demande à Marius Cathala le père de famille de le conduire jusqu'à la ferme du Roudié. Auguste proposera alors d'accompagner la troupe. En prenant le chemin le plus long, le fils aîné de la famille Cathala savait que les maquisards seraient en mesure de voir la colonne allemande se diriger vers eux. Comprenant alors qu'il a été dupé, l'occupant nazi accompagné par la milice locale s'acharnera sur Auguste Cathala avec une indescriptible sauvagerie.Auguste Cathala Portrait.jpg

    Au soir de ce 23 mai, son corps atrocement mutilé sera retrouvé dans les décombres du Roudié incendié. Le 25 mai il est inhumé dans le petit cimetière de Montjardin, à la nuit tombée les maquisards viendront déposer sur sa tombe un bouquet de fleurs ornées d'un ruban tricolore. Soixante-cinq années après, le souvenir du sacrifice d'Auguste Cathala et de ses camarades de lutte ne s'efface pas des mémoires.

    (voir complément d'informations sur le site  http://sergefournie.unblog.fr)

               Auguste Cathala

  • Cérémonie du souvenir au camp d’internement du Moulin de l’Evêque

    Rivel 16 Mai 2009.jpgLe 28 janvier 1941, 253 militants syndicalistes étaient transférés vers le camp de St Sulpice la Pointe (Tarn), après avoir séjourné dans les baraquements du camp de Rivel. Moins connu que Rivesaltes, Gurs, Le Vernet d'Ariège ou le Récébédou, le camp de Rivel fut de 1939 à 1941 un centre de séjour où furent « hébergés » ceux que Pierre Laval ministre de l'Intérieur de Philippe Pétain considérait comme des « indésirables».

    Ce transfert s'inscrivait dans la logique d'une politique qui consistait « à purger la France de ces éléments indésirables sans nationalité ». Après février 1939 et les camps du Roussillon, camps du mépris, l'engrenage devait s'accélérer avec un gouvernement de Vichy allant au-devant des désirs de l'occupant, pour faire de ces centres de rétention un lieu de transit vers les camps d'extermination.

    Pour le devoir de mémoire et par respect pour les victimes de tous les totalitarismes, une cérémonie se déroulait le samedi 16 mai au pied de la stèle érigée en 1996 près des derniers vestiges du camp. Autour du comité de coordination des anciens combattants réunis à l'initiative de l'ARDIEP et de l'ARAC, le souvenir des internés a été honoré en présence de Jean-Paul Dupré député, Jean-Pierre Salvat maire de Rivel, Roger Rosich conseiller général, René Chort président de l'Anacr de l'Aude, Serge Pagès membre du bureau national de l'Arac, Marie-Ange Larruy pour le parti communiste ainsi qu'une délégation du Tarn.Rivel 16 Mai 2009 blog ter.jpg

    Serge Pagès a transmis le message de l'ARAC

    En l'absence d'Andrée Zdrojower souffrante, il revenait à Gaston Delpech de présider une cérémonie empreinte de simplicité, ponctuée par des interventions rappelant la stratégie subie par les victimes des camps d'internement du Midi de la France. Autant de lieux sur lesquels chacun était invité à remplir sans cesse le nécessaire devoir de vigilance : « Avec la menace du temps qui passe, les mots changent mais la réalité demeure ».

    Une gerbe a été déposée au monument aux morts de Rivel. Rivel 16 Mai 2009 blog.jpg
  • Commémoration du 8 mai

    8 Mai 2009.jpgLe 64e anniversaire de la capitulation sans condition des derniers dirigeants du IIIe Reich et de la victoire des armées alliées sur les forces hitlériennes a été marqué par une cérémonie solennelle à laquelle se sont associés les élus de la municipalité, le conseiller général Roger Rosich, les associations d'anciens combattants, la gendarmerie avec le maréchal des logis chef Michel Canilhac, les sapeurs-pompiers de la caserne Jean Cabanier et les citoyens chalabrois. Le devoir de mémoire se partage et il doit aussi se transmettre, mais l'absence de ces jeunes écoliers ouvrant la marche en des temps peu lointains, passe de moins en moins inaperçue.

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    Drapeaux en tête, le cortège s'est élancé depuis la mairie, précédé par le quintette « Batucada ». Après une minute de recueillement et un dépôt de gerbe devant la maison natale du docteur Joseph Raynaud, tué le 7 juillet 1944 avec ses compagnons du maquis gersois de Meilhan, le cortège rejoignait le monument aux morts. Un dépôt de gerbe effectué par Geneviève Carbou et Evelyne Garros adjointes au maire précédait la lecture du message du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, donnée par Christian Guilhamat. Les solistes mirapiciens exécutaient brillamment les sonneries, parachevant le vibrant hommage rendu aux victimes de tous les combats. La cérémonie se poursuivait avec un retour vers le centre de la bastide pour un tour de ville en musique, conclu par une aubade et l'apéritif partagé dans la maison commune.  

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