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Commémorations - Page 61

  • Ils ont fait Fluris !

    Fluris 2009 .jpgUne tradition vieille de 312 ans a été perpétuée. 

    Le charivari annuel organisé à la mémoire du Sieur Jacques Fleury, collecteur d'impôt fauché par la camarde le 13 décembre 1697 dans la nuit chalabroise, s'est déroulé comme prévu en ce froid dimanche de Ste Luce. Le tout dans une ambiance très bonne enfant, il faut dire que la moyenne d'âge des tireurs de traîneaux n'était guère élevée, les adultes préférant se tenir à distance, comme s'ils avaient voulu déléguer à leurs cadets l'entière gestion de l'événement.

    A 18h précises et autour d'une halle enveloppée dans la pénombre, là-même où notre collecteur à la chambre à sel devait tristement pratiquer le coupable forfait qui lui coûterait la vie, les petits « arrossegaïres » ont entamé un tour d'honneur endiablé. Au premier « Vei fan les ans que tueron Fluris ! », les traîneaux ont commencé à virevolter sur un pavé aussi étincelant que la nuit était ténébreuse. Un trio de meneurs composé de Clément, Thomas et Pierre allait très vite passer aux commandes, emmenant vers les cours Colbert, Sully et d'Aguesseau leurs compagnons de charivari. Arrivés à hauteur de l'ancienne épicerie La Ruche, que les plus de soixante-dix ans ont bien connu, la jeune troupe recevait un renfort de choix en la personne de Maurice. Comme aux plus beaux jours de ses jeunes années, ce dernier haranguait le cortège, faisant monter un nouveau et tonitruant « Vei fan les ans que tueron Fluris ! ».

    Fluris Blog II.jpg« Arrossegaïre » un jour, « Arrossegaïre » toujours.

    La bruyante commémoration allait continuer de plus belle, jusqu'à ce que la fatigue n'ait raison des petits organismes. L'heure était venue de rejoindre la table familiale où une bonne soupe, salée mais sans plus, allait ranimer des organismes mis à rude épreuve par une tradition qui semble avoir quelques beaux jours devant elle. 

  • « Ils allaient, ils chantaient, l’âme sans épouvante… »

    Poilus.JPGAoût 1914, les jeunes Chalabrois sur le quai de la gare, s'apprêtent à rejoindre le front.

    Le texte qui suit avait été écrit en 1998 par Marie-Louise Saddier, à l'occasion du 80e anniversaire de l'Armistice de 1918 (publié dans L'Indépendant du dimanche 15 novembre 1998).

    Il y a 84 ans, c'étaient les mêmes jeunes soldats pleins de bravoure et d'honneur que ceux de l'An II de la République, magnifiés par Victor Hugo. Ils étaient partis dans l'enthousiasme défendre la patrie en danger et c'est dans la boue avec le cœur meurtri qu'ils sont tombés, « suite à des blessures causées par des éclats d'obus », comme il est écrit dans les registres d'état civil de 1915, 1916, 1917, 1918. Et c'était dans la Meuse, en Argonne, sur la Marne, dans la Somme ou dans l'Aisne, aux confins de la Belgique ou à Monastir en Grèce.

    A Chalabre, au monument aux Morts, devant la statue représentant la France meurtrie, mais campée fièrement dans sa dignité et devant la stèle aux 38 noms de jeunes Chalabrois dont les patronymes évoquent nos familles, la minute de recueillement pendant la sonnerie aux morts fut intense d'émotion. Le discours du ministre d'état lu par M. le maire de Chalabre ressuscita tous les souvenirs dans le cœur des plus anciens, les plus jeunes écoutaient avec le sens du solennel. Les gerbes que portaient Sylvain, Xavier, Jérôme, Frédéric et Sébastien, les hymnes interprétés avec toujours la même recherche de justesse et de sobriété par l'ensemble Batucada, la fin de la cérémonie se déroula au cimetière devant la stèle érigée en mémoire de tous les soldats tués au champ d'honneur.

    Précédant le dépôt de la gerbe des anciens combattants, les plus petits de l'école primaire accompagnés de leur instituteur et de quelques parents, vivant peut-être eux-mêmes ce que devaient avoir vécu les parents des jeunes disparus de 1914 à 1918, ont déposé une rose sur les tombes du carré des soldats morts pour la France. Ainsi Antoine Sérié, qui le 4 septembre 1916 est mort à 28 ans à Cerisy-Gailly dans la Somme, ainsi Antoine Villeneuve, ainsi Paulin Barrière, mort à 37 ans sur la Marne à Prouilly, ainsi François Tourtrol, mort trois mois après la déclaration de guerre en Belgique, à 20 ans, ainsi Sylvain Siran, ainsi Paul et Jean Aragou (dont les registres n'indiquent aucune trace). Ainsi Paul Lafitte, qui à 21 ans est mort en mai 1915 à la bataille de Carency, ainsi Albin Faure, mort le 18 septembre 1918 dans le secteur des Eparges dans la Meuse, « tué à l'ennemi », ainsi Raymond Rigaud. Ainsi tous ceux là dont les corps ont été regroupés dans le carré militaire ont reçu en ce 11 novembre 1998, l'hommage de Gaël, Anaïs, Christophe, Laura, Alexi, Christelle, Dorian, Julie, Vincent et Jennifer, Nicolas et Aurélie, Michel, Audrey, Claude, Hugo. Avec une rose, ils ont su dire merci. Tous ceux qui accompagnaient cette cérémonie ont dû ressentir en eux-mêmes la grandeur d'une telle rencontre, hors du temps. « Ils allaient, ils chantaient, l'âme sans épouvante, et les pieds sans souliers ! » (Victor Hugo, Les Châtiments).                  

                                        Marie-Louise Saddier (2006)

         

     

  • L’Armistice de 1918 a été commémoré

    11 Nov 2009.JPGLe monument du souvenir a été fleuri.   

    Le souvenir de la Grande Guerre et la signature de l'Armistice à Rethondes ont été célébrés mercredi à l'occasion d'une cérémonie qui a rassemblé les anciens combattants de Rhin et Danube et de la Fnaca, Christian Guilhamat et son conseil municipal, Roger Rosich conseiller général, les présidents d'associations, une délégation de sapeurs-pompiers et l'adjudant Michel Canilhac pour la brigade de gendarmerie. Le cortège ouvert par les porte-drapeaux Louis Arcizet, François Grauby et Lazare Hernandez a fait une halte devant la maison natale du docteur Joseph Raynaud, avant de se diriger vers le monument aux Morts, aux accents du quatuor de la formation Batucada.

    Le 91e anniversaire de la fin des hostilités a permis à chacun de saluer la mémoire des 1 400 000 soldats «morts pour la France» et de rendre un hommage tout particulier aux 64 enfants de Chalabre qui ne sont jamais revenus. Tué le 31 décembre 1918 à 30 ans à Benndorf en Pologne, Léopold Bourrel fut le dernier Poilu chalabrois victime d'une guerre particulièrement meurtrière. La transcription de son décès effectuée le 13 novembre 1919 porte cette mention spéciale : «Mort après l'Armistice ». Après le dépôt de gerbe et les sonneries, une visite était rendue au carré militaire où les enfants ont déposé une rose à la mémoire de leurs aînés, victimes d'une guerre qui aurait dû être « la der des der ».11 Nov 2009 bis.jpg

    Le cortège a ensuite rallié le cours Sully en musique et après avoir remercié les porte-drapeaux, Christian Guilhamat invitait l'assistance à rejoindre la salle du conseil municipal pour le traditionnel vin d'honneur.  

  • Un monument pour perpétuer le souvenir

    Neige 28 -01-2006 021.jpgL'ouvrage d'art réalisé en 1923 par le Biterrois Jean Magrou.   

    Avec la signature de l'Armistice à Rethondes, la Grande Guerre prend fin le lundi 11 novembre 1918. A la veille de la commémoration du 91e anniversaire de la suspension des hostilités, il est un monument qui semble dressé là depuis toujours, tant les conflits meurtriers n'ont cessé de jalonner l'histoire et d'habiter la mémoire collective.

    En 1919, les vétérans des armées de terre et de mer de Chalabre lanceront une souscription pour construire un monument à la mémoire de leurs compagnons de combat tombés au champ d'honneur : « Pour remplacer leur tombe absente par un tombeau symbolique, où leurs noms seront inscrits ». Les appels d'offre seront lancés par voie d'affiche et après avoir procédé à l'adjudication en mairie le 29 avril 1923 (cf copie ci-dessous), la réalisation de l'ouvrage d'art sera confiée au sculpteur Jean Magrou, pour une somme de 44.360 francs. Au terme de la même année, le maire Joseph Amiel et son conseil municipal présideront à la cérémonie inaugurale. La statue en marbre de Carrare posée sur un socle de pierre taillée représente une femme drapée à la romaine, s'appuyant sur un faisceau de licteur.

    Adjudication 1923 blog.JPG

    C'est au pied de ce symbole des sacrifices consentis pour la liberté que les Chalabroises et les Chalabrois viendront le mercredi 11 novembre prochain afin d'honorer la mémoire des enfants de Chalabre victimes de la guerre 1914-1918. Le rassemblement devant la mairie est prévu à 11h, le cortège se rendra au monument aux Morts pour le traditionnel dépôt de gerbe et la visite au carré militaire. Christian Guilhamat et le conseil municipal invitent leurs administrés à s'associer nombreux à cette journée du souvenir.