Les anciens combattants d'Algérie se sont réunis en comité cantonal pour définir les grandes lignes du cinquantenaire du 19-Mars.
Gérard Couteau (à droite) a présidé une nouvelle assemblée de la Fnaca.
Les anciens combattants du comité cantonal de la Fnaca étaient réunis dernièrement en leur siège de la mairie de Chalabre, accueillis par le président Gérard Couteau. Après avoir salué avec plaisir la présence d’une assistance venue nombreuse, ce dernier ouvrait l’assemblée générale concernant l’exercice 2011. La présentation du rapport moral et du bilan d’activités, énoncés par le secrétaire-adjoint Yves Bachère, précédait un exposé de la situation financière donné par François Grauby, trésorier. Quitus était donné au bureau, démissionnaire, conformément aux statuts.
François Grauby salué Le président a remercié du fond du cœur le dévouement de son équipe, « qui a assuré les activités et la présence du comité, partout où il devait être », ainsi que le climat amical régnant au sein du collectif des anciens d’Algérie et d’Afrique du Nord. Il revenait également sur l’action de François Grauby, dont l’investissement de nombreuses années durant, aura permis de maintenir un comité « qui a survécu, grâce à lui ».
Après un appel à candidat, resté sans réponse, le bureau était renouvelé à l’unanimité, dans une ambiance excellente. Le débat général qui s’instaurait alors permettait aux anciens appelés du contingent de revenir sur une réalité imparable : les Anciens d’Algérie seront bientôt les seuls représentants du monde combattant. Le devoir de mémoire devra donc être le thème essentiel des actions à mener, « afin de faire prendre conscience aux jeunes générations de ce qu’ils doivent à tous ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie, pour assurer l’avenir du pays ».
Une seule date historique : le 19 mars L’assemblée concluait ses travaux sur un accord commun : « comme pour les deux conflits précédents, la commémoration de notre guerre d’Algérie doit se faire le 19 mars, jour de la signature du cessez le feu ». Comme devait le souligner le président Couteau, « c’est la seule date historique que reconnaissent près de 400 000 adhérents de la FNACA. Ce qui n’empêche pas d’associer, dans ce souvenir les victimes des débordements criminels, émanant de tous bords, qui ont succédé au 19 mars, tout comme cela s’est passé dans les conflits précédents ».
La population associée Dans la perspective du 50e anniversaire du « Cessez le feu », le comité cantonal et Christian Guilhamat maire de Chalabre, invitent la population, les représentants des associations, les écoles, les élus municipaux et cantonaux, la gendarmerie et les pompiers, à les rejoindre le lundi 19 mars prochain à 11 heures devant la mairie cours Sully. Le cortège se rendra au monument aux Morts, pour procéder à un dépôt de gerbe et honorer le souvenir de tous ceux qui ont donné leur vie pour la France. A l’issue de la cérémonie, tous les participants seront invités à partager le verre de l’amitié à la mairie.
Une cérémonie empreinte d’émotion a permis de raviver le souvenir.
Auparavant (photo ci-contre), Jean-Daniel Audouy retraçait devant une assistance recueillie, les circonstances dramatiques ayant entraîné la mort de Manuel Peyrade et de son fils Ernest. Le 13 avril 1944, une unité de la gestapo renseignée par la milice locale investit le hameau de Campmarcel, à la recherche de villageois, soupçonnés d’être en contact avec les maquisards, dont le PC est établi sur les hauteurs de Lescale. Manuel Peyrade parviendra à se soustraire à la traque, avant de tomber sous les balles ennemies à la sortie du hameau. Son fils Ernest est arrêté, puis conduit à la prison Saint-Michel de Toulouse, avant sa déportation en Allemagne où il mourra le 15 décembre de cette même année, dans le camp de Sachenhausen. Manuel Peyrade avait 57 ans, son fils Ernest 23, leurs noms sont à présent unis sur une stèle, afin que leur sacrifice demeure inscrit dans les mémoires.
La mémoire des enfants de Chalabre tombés au combat a été honorée.

