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Poésie - Page 25

  • Matin d’hiver

    Année de givre, année de fruits. L’ami Bernard contemple une campagne engourdie et profite du temps présent, en attendant l’été.              

    bernard cnocquart

    Matin d’hiver

    La grande plaine est blanche mais sans neige,                                                

    une couche brillante étincelle sous les premiers rayons,                            

    arbres, plantes et floraisons sont pris au piège                                      

    de ce givre puissant qui blanchit l’horizon.

     

    Dans le ciel, les corbeaux lancent leurs cris lugubres                                              

    en battant leurs ailes face à ce froid glacial                                                      

    d’autres sur ce sol gelé aujourd’hui insalubre                                        

    grattent et cherchent leur pitance en ce temps hivernal.

     

    Quelques arbres fantômes, paysage cristallin,                                        

    servent de dérisoire abri à de pauvres vaches                                                      

    bien resserrées entre elles se faisant des câlins                                              

    mais de leurs naseaux fumants monte comme un panache.

     

    Regardez tout au loin la rivière qui fume,                                              

    mais tout près des maisons la présence de l’homme                                                  

    rassure les mésanges avec leurs belles plumes                                                  

    se régalant de boules de graisse et de trognons de pommes.

     

    Même les merles siffleurs ont perdu leur ramage                                    

    sautillant maladroits sur ces rameaux garnis de perles                                      

    et le rusé écureuil à l’abri des feuillages                                                

    semble s’apitoyer sur la pauvre tourterelle                                            

    endormie pour toujours au milieu des branchages                                      

    dans ce matin d’hiver qui n’est que froid et gel.

    Bernard, le 18 janvier 2021

    bernard cnocquart

  • Le chemin du fond des bois

    JIEL nous emmène vers les profondeurs de la forêt et des sous-bois, sources d'inspiration.

    jiel

    Le chemin du fond des bois

    Dans la douce nonchalance d’une promenade

    Perdu au fond d’un bois en quête de songes

    Un chemin tortueux m’invite dans sa balade

    Celle qui chavire les sens l’imagination féconde.

     

    Dans la forêt profonde j’ai poursuivi la quête

    Vers la vérité dont seule la nature connaît les secrets

    Les oiseaux virtuoses et tapageurs sont de la fête

    Les écureuils curieux dans les arbres restent discrets.

     

    Non loin un ruisseau murmure mystérieusement

    L’onde semble avoir disparu tant elle est cristalline

    Sa présence est trahie par quelques frémissements

    Qui enlacent les pierres moussues de caresses câlines.

     

    Le jour naissant révèle la plus belle lumière

    Que les grands patriarches comme les jeunets

    Distillent avec un art que les peintres vénèrent

    Sur cette scène où chacun a son rôle à jouer.

     

    De la frêle fougère au plus robuste des chênes

    La forêt recèle tant de trésors dans son antre ancestral

    Hêtres biscornus ou sapins tels les colonnes d’Athènes

    Montent jusqu’au ciel attirés par un dessein magistral.

     

    Captivé par le charme infini de cette beauté végétale

    Qui sans cesse se transforme et toujours est fidèle

    A celui qui sait voir les atours de la dame fatale

    Qui brille à jamais dans une relation fusionnelle.

    JIEL

  • Neige

    En mars 2018, le Club de lecture de Chalabre se réunissait à l'abri de la neige, autour d'un poème de François Cheng.  

    Il neige dans la nuit,

    En secret, en sourdine,

    En un instant la terre

    S’éclaircit, s’épaissit ;

    L’air froid cède le pas

    A une douceur subite.

    Longtemps privés de feuilles,

    Les arbres se sentent pousser

    Des ailes ; de branche en branche

    Ils suspendent des guirlandes,

    Criant : « Demain la fête ! »

    A l’aube tout est fin prêt,

    Tous s’habillent de neuf.

    Conviés au grand festin,

    Intimidés, mésanges

    Et merles osent à peine

    Bouger leurs pattes, de peur

    De salir la nappe blanche… 

    François Cheng (La vraie gloire est ici, Gallimard 2015)

    françois cheng

    Photo Aurélien Moralès