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Poésie - Page 27

  • Plénitude

    A 72 h d’une année nouvelle, JIEL nous invite à chasser ces appréhensions qui prennent sournoisement le pas sur les espérances.

    jiel

    Plénitude

    Dans la mousse fraîche au soleil de mai

    Tout près de grands arbres tu te reposais

    Les feuilles bruissaient aux caprices de la brise

    Mais le monde tout autour n’avait plus de prise

     

    Tu fermais les yeux pour regarder en toi

    Ecouter lentement ton coeur en émoi

    Sentir s’écouler de longues secondes

    Celles des instants vrais des idées fécondes

     

    De ces moments de grâce si mystérieux

    Seule la nature connaît le secret précieux

    Quand les bras de Morphée voulaient t’enlacer

    Tu sus t’en défaire pour ne rien remplacer

     

    Petit bonheur simple trop souvent oublié

    Parfois l’on retrouve l’étoile qui a brillé

    Savourer longuement le bien être suprême

    Celui qui fait du bien qui n’est jamais le même

     

    Si tu ressens la vie en ce lieu que tu aimes

    Tu sauras t’affranchir du monde de ses peines

    Si tu ressens l’amour en ce lieu d’habitude

    Tu sauras retrouver la belle plénitude

    JIEL

  • Devenir vieux

    jean paul dréauDans son manuel de savoir vivre à l'usage des rustres et des malpolis, Pierre Desproges déclarait : « Certes, il est pénible de vieillir, mais il est important de vieillir bien, c’est-à-dire sans déranger les jeunes ». A l’heure où la parole confinée derrière un masque est parfois remplacée par des regards obliques, ces quelques lignes écrites en 1988 par Jean-Paul Dréau. Paroles interprétées par Denise Grey,… depuis la cuisine.

    On s'accroche au passé
    Comme un lierre à un mur
    Et les miroirs gelés
    Nous renvoient des blessures

    Du temps passé trop vite
    Qui rit de notre peau
    On a le cœur qui s'effrite
    Comme les pierres d'un château

    On se tait de nos maux
    Pour ne pas se souvenir
    On pense à ce bateau
    Qui nous fera partir

    On oublie nos histoires
    Pour ne pas en parler
    Ca ennuie les enfants
    Et ça nous fait pleurer

    C'est comme une bougie
    Qu'on oublierait d'éteindre
    Qui brûlerait toute une vie
    Pour que l'on puisse peindre

    Sur les murs de nos yeux
    Tout ce qu'on a appris
    Le chagrin, la tendresse,
    Les jours bleus, les jours gris,
    C'est ça, devenir vieux aussi

    On fume les heures qui restent
    Dans un même fauteuil
    Posé près d'une fenêtre
    Ou dessous un tilleul

    Et les heures goutte à goutte
    Nous oublient peu à peu
    Le nez dans notre soupe
    Et les mots dans nos yeux

    On est comme un vieux meuble
    Qu'on cire de temps en temps
    Une table ou un lit
    Qu'on n'aime plus vraiment

    Alors on s'habitue
    A vivre doucement
    A ne pas faire de bruit
    A respirer seulement

    Et quand comme un oiseau
    On sent l'heure du départ
    Les ailes au ras du dos
    On éteint son histoire

    C'est pas que ça fait souffrir
    Ca fait même pas pleurer
    C'est pas dur de partir
    Quand on ne veut plus rester

    C'est ça, devenir vieux aussi

    Jean Paul Dréau 1988

  • Paisible Chalabre

    « Meurtres à Chalabre », paru en octobre dernier, est un roman policier écrit par Gilles Billaut et Hervé Cuinet, roman d’énigmes dont l’intrigue se situe dans un cadre exclusivement chalabrois. Comme dans tout bon polar, l’enquête criminelle ne manque pas de coups de théâtre, de taille à tenir le lecteur en haleine. L’ami Bernard est de ceux-là.

    bernard cnocquart

    Chalabre, après la tourmente… le calme

    c’est terminé, le calme est revenu sur Chalabre,                                              

    fins limiers et gendarmes ont enfin réussi leur capture,                                        

    le Chalabreil n’est qu’un filet d’eau en ce mois de décembre

    troublé seulement par les canards recherchant leur pâture.

     

    Entre une chope de bière et une assiette de haricots                      

    me voici tout de suite captivé par une enquête hors normes

    menée de main de maître par une équipe de cocos                              

    désirant trouver au plus vite ces meurtriers fantômes.

     

    Soudés comme les rugbymans autour du capitaine, le maire,

    le gendarme retraité, volailler à ses heures a repris du service,

    et même Monsieur le curé bien loin de sa chaire                  

    suivent les conseils du correspondant local, lui aussi complice.

     

    Quel plaisir de découvrir tous ces villageois                                

    avec des noms bizarres mais reconnaissables à souhait,                    

    ces rues, ces places et commerces du pays chalabrois                          

    témoins le temps d’un roman de crimes insensés.

     

    Même si ces autochtones ont fait appel à des étrangers,                  

    un franc-comtois rusé et un marseillais intrépide                        

    qui depuis bien longtemps font partie du paysage cazalais,

    c’était bien nécessaire pour résoudre ces crimes morbides.

     

    Mais quelle agitation autour de cette pauvre gendarmette

    cherchant la vérité et qui a connu tant de surprises,                                      

    c’est plus calme aujourd’hui, pas d ‘article sur la gazette,                  

    plus de fête, de musique, de sorties, drôle de crise.

     

    Et si les mutilations atroces sur les corps de Paul et d’Anne

    ont quelque peu refroidi l’enthousiasme du lecteur,                        

    j’ai suivi par curiosité jusqu’au bout ce fil d’Ariane                                        

    en me mêlant parfois à tous ces enquêteurs.

     

    Merci à Gilles et Hervé pour cette belle fiction,                            

    pour cet hommage appuyé à ces gens de Chalabre,                        

    et quel beau cadeau en cette année privée de réveillon                            

    à déposer sous le sapin sans faire de palabre.

     

    Juillet 2021, le corona virus est vaincu, le Cazal est en fête,    

    un fumet bien connu se répand sur la place. Tout est prêt.

    Sainte Madeleine veille sur le hameau, on remplit la buvette.

    Drapé dans son écharpe tricolore, Touste le maire est stressé,

     

    Richard a remis sa tenue sans képi mais avec casquette,

    même le juge Bronbilla a quitté le pays carcassonnais,          

    sûr qu’avec tout ce monde, au son du tambour et trompette

    les haricots auront un meilleur goût que les années passées.

    Bernard, le 11 décembre 2020

  • Le désordre des Fables

    jielL’élève JIEL, un brin mélancolique, ou peut-être seulement appliqué, invite à réviser quelques fables qui ont accompagné sa jeunesse, et la nôtre. Il sera permis de se demander quelle mouche a bien pu le piquer.

    Les Fables : Le coche et la mouche, La laitière et le pot au lait, Le corbeau et le renard, Le rat de ville et le rat des champs.

    « Pardon Maître pour la suite !... »

     

     

    Le désordre des Fables

    Dans ce chemin pentu et malaisé écrasé de soleil

    Six robustes chevaux s’emploient en guise d’attelage

    Leurs efforts sur ce coche branlant font merveille

    Une mouche survient et s’affaire autour de l’équipage

    Que peut attirer de la sorte un insecte dans ce paysage

    Non pas tant un labeur inutile de la part d’un importun

    Mais plus sûrement de la panière de Perrette odeur de laitage

    Qui prudente dans la diligence prit place avec quelques-uns

    Quand sur ce carrosse chancelant mal ficelé à l’arrière

    Son bagage finit sur le sentier herbeux à grand fracas

    Le pot au lait résiste préservant les projets de la laitière

    Tandis qu’un beau fromage roule dans la pente tout en bas

    Un corbeau dans les airs a observé avec curiosité la scène

    Il voit ce butin étrange et prestement le saisit dans son bec

    Fier de cette prise inattendue il se pose sur un grand chêne

    Espérant bien recevoir les éloges du renardeau ce blanc-bec

    Le renard passe mais vers cette proie ne daigne lever la tête

    Inutile de flatter ce rustre qui ne croasse plus avec son fromage

    L’oiseau en prend ombrage et pour laver son honneur de bête

    Ecarte ses mâchoires injuriant le malotru sans ambages

    La vieille croûte ramollie ainsi perdue au pied de l’arbre tombe

    Sur le trajet de deux rats apeurés venant de la ville voisine

    Les rongeurs après les déboires d’un souper quitté en trombe

    Enfin tranquilles se goinfrent sensibles au fumet de la cuisine

    La morale de cette histoire n’est point celle que l’on croit

    Une mouche aussi pénible fut elle n’a rien à faire d’un coche

    Et préfère à n’en pas douter l’odeur savoureuse du lait

    Quant à Perrette elle aura bientôt pièces sonnantes en poche

    Car la diligence de la ville est sûre chacun le sait

    De son côté le corbeau n’a guère de doute sur son ramage

    Mais ne résiste pas au plaisir de pester sur le renard

    Enfin quoi de plus normal que des ratons profitent d’un fromage

    Qui dans le calme retrouvé est tombé du ciel par hasard

    Cette histoire singulière n’est point celle que le Maître souhaitait

    Mais quel aurait été l’avis de tous ces acteurs invités malgré eux

    Peut être tout simplement que dans leur monde on les laissa en paix

    C’est tout du moins ce que pense le modeste élève par trop envieux

    JIEL